Le président José Eduardo Santos

A la tête de l’Angola depuis 36 ans, le José Eduardo dos Santos (73 ans) a annoncé vendredi dernier son intention de quitter la vie politique en 2018. Deux ans, c’est suffisant pour Dos Santos pour se désigner un successeur ou même pour revenir sa décision.

Le président José Eduardo Santos
Le président José Eduardo Santos annonce son intention de quitter ses fonctions en 2018

Depuis la mort en 2002 de Jonas Savimbi, le président José Eduardo Dos Santos régnait en maître absolu sur l’Angola, sans aucun véritable adversaire politique en face. Mais, voilà que le vendredi dernier, au détour d’une réunion du comité central de son parti, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), il annonce son intention de se retirer des affaires politiques en 2018. Il n’en fallait pas plus pour le débat de la succession de celui qui dirige depuis 36 ans le pays d’Agostinho Neto soit relancé.
Pour certains observateurs, cette promesse de Dos Santos est très belle pour être vraie.
Pour eux, le président cherche à gagner du temps, voire à déceler avant l’heure les éventuels concurrents. Pour d’autres, c’est une occasion pour Dos Santos de mettre son fils en pole position dans la perspective de sa succession. En outre, d’aucuns voient dans cette annonce la conséquence économique que traverse le pays depuis un certain temps. En effet, la chute des cours de l’or noir ces derniers mois a plongé l’Angola dans la crise financière, le cours officiel du kwanza, la devise nationale, ayant perdu 35% de sa valeur en un an face au dollar. Une situation qui menace manifestement, la stabilité du pays, resté très pauvre malgré la manne pétrolière avec par exemple ce triste record de taux de mortalité infantile le plus élevé au monde, selon l’ONU, avec 167 décès pour 1.000 naissances.
Bref, quoi qu’il en soit, c’est quand même une bonne nouvelle qui vient de Luanda dans une Afrique où les velléités des chefs d’Etat de régner à vie sont légions.
En tout cas, ce n’est pas la Société burkinabè de droit constitutionnel qui tient ces 14 et 15 mars 2016 à Ouagadougou un colloque international sur la problématique des alternances politiques en Afrique qui trouvera à redire cette volonté affichée du président angolais de céder son fauteuil en 2018.

Mathias Lompo
Burkina Demain

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