Suivie dans 4 capitales, la présentation d'Africa's Pulse a suscité des réactions à Ouaga, ici le Pr Jacques G. Ouédraogo de l'UO Ouaga II

La Banque mondiale a rendu publique, ce 11 avril depuis Washington, via une visio-conférence, la dernière édition de sa publication semestrielle «Africa’s Pulse». De ce rapport, l’on retient que l’activité économique a ralenti en Afrique subsaharienne en 2015 avec en moyenne une croissance du PIB de l’ordre de 3,0% contre un taux de croissance de 4,5% en 2014. Pour 2016, les économistes de la Banque mondiale prévoient une croissance de 3,3% pour la région.

Suivie dans 4 capitales, la présentation d'Africa's Pulse a suscité des réactions à Ouaga, ici le Pr Jacques G. Ouédraogo de l'UO Ouaga II
Suivie dans 4 capitales, la présentation d’Africa’s Pulse a suscité des réactions à Ouaga, ici le Pr Jacques G. Ouédraogo de l’UO Ouaga II

Ceux qui s’attendaient à une reprise rapide de la croissance économique de l’Afrique subsaharienne après 2015, doivent encore patienter. Pour 2016, la région peut s’attendre à une croissance de 3,3%. L’on note un petit progrès par rapport à 2015 où la croissance économique a été de 3,0%. Mais, ce taux de croissance de 3,3% de 2016 reste relativement faible au regard du fort taux de croissance de 6,8% affichée par les pays de l’Afrique subsaharienne de 2003 à 2008.
Toutes ces données émanent de la dernière édition d’Africa’s Pulse, publication semestrielle de la Banque mondiale qui analyse les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne.
La visio-conférence a été assurée par une équipe de la Banque mondiale depuis Washington
La visio-conférence a été assurée par une équipe de la Banque mondiale depuis Washington

Raisons de la contreperformance des économies africaine

Selon le rapport Africa’s Pulse dont les conclusions ont été présentées ce lundi via visio-conférence aux représentants de quatre pays de l’Afrique francophone (Burkina Faso, Sénégal, Cameroun et République démocratique du Congo) ; cette contreperformance des économies africaines s’explique par l’effondrement des cours des matières premières, notamment le pétrole, et à l’atonie de l’économie mondiale. Les cours du pétrole ont par exemple chuté de 67% entre juin 2014 et décembre 2015. Ce qui affecte énormément les recettes budgétaires des pays dépendants de la rente pétrolière comme la Guinée équatoriale, le Nigeria.
«Pour ne rien arranger à la situation, dans certains pays, des facteurs internes , comme les pénuries d’électricité, la sècheresse, l’incertitude politique et des menaces pour la sécurité nationale sont venus aggraver», relève Punam Chuhan-Pole, Economiste en Chef de la Région Afrique, par intérim et auteur principal de «Africa Pulse».

Les journalistes burkinabè ont suivi avec grand intérêt cette présentation d'Africa's Pulse
Les journalistes burkinabè ont suivi avec grand intérêt cette présentation d’Africa’s Pulse

Quelques pays font exception

Dans ces temps de ralentissement économique au Sud du Sahara, tous les Etats de la région ne sont pas logés à la même enseigne. Quelques pays comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Rwanda, la Tanzanie font exception à la morosité économique régionale. De même des pays comme le Ghana ou le Kenya devraient malgré tout enregistré des croissances économiques relativement robustes.
Mais, dans l’ensemble, l’amélioration progressive en Angola, au Nigéria et en Afrique du Sud devrait relancer l’activité en 2017-2018 dans un contexte de stabilisation des cours des matières premières.

Saisir les opportunités de la crise

A entendre les auteurs d’Africa’s Pulse, des dirigeants de la Banque mondiale dont le vice-président pour la Région Afrique, Makhtar Diop ou le nouveau Economiste en Chef de la Région Afrique, Dr Albert Zeufack ; cette crise est une opportunité à saisir pour l’Afrique. Elle est l’occasion de mettre en œuvre les réformes favorisant la croissance. Ces réformes doivent concerner entre autres les secteurs de l’énergie, l’agriculture, la fiscalité.
«Les pays sont en train de s’adapter à une conjoncture mondiale économique plus difficile mais les gouvernement devront redoubler d’efforts pour mobiliser davantage leurs ressources nationales. Cette tendance à la baisse des cours des matières premières, en particulier ceux du pétrole et du gaz, rend nécessaire la mise en œuvre de réformes susceptibles de libérer le potentiel de croissance en Afrique et de fournir une électricité abordable à la population», précise le vice-président pour l’Afrique de la Banque mondiale, Makhtar Diop.
Cette vision est partagée à Ouaga par le Pr Jacques Guéda Ouédraogo et Mariam Diop, Economiste-principal de la représentation nationale de la Banque mondiale.

Grégoire B. Bazié
Burkina Demain

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