Réclamant de plein droit sa liberté,
une Perruche se mit en frais de s’évader.
Monsieur Chat qui la vit passer devant lui,
lui arracha quelques plumes et autant de cris.
Vite la Perruche s’en retourna dans sa cage
et s’y enferma à double tour,
car à cet instant il lui paraissait plus sage
de vivre esclave que de sortir de sa cour.
Elle venait de comprendre
qu’au risque de se faire prendre,
des barreaux valent mieux
que de servir de repas à Monsieur.
Et quand sous ses plus beaux atours,
un soupirant lui parla d’amour,
se refusant à prendre des risques
pour devenir d’une autre l’odalisque*,
elle renonça à la grande aventure,
préférant demeurer en terrain sûr.
Qu’importe le jeu, pour gagner,
il faut d’abord y jouer.
* Note : Une odalisque était une esclave vierge, qui pouvait monter jusqu’au statut de concubine ou de femme dans les sérails ottomans.
Pierre Simard, dit Monsieur Fable
monsieurfable.com / info@monsieurfable.com
Illustration : Jade Ampleman
La Perruche et Monsieur Chat en français facile par l’auteur
«Une amie de longue date qui aimait collectionner les aventures amoureuses, se retrouvait chaque fois dans un état de quasi-dépression. Chaque fois le même discours, les hommes sont ne sont que des ceci et des cela…
Parce qu’elle m’en avait souvent parlé, elle recherchait un type d’homme bien particulier, telle taille, couleur de cheveux, tel type d’emploi, telle passion, etc. elle avait dressé une liste qui ressemblait à un bon d’épicerie.
Un jour, comme s’il lui était livré sur un plateau en or, un étranger de bonne réputation déménagea dans sa région. Il rencontrait tous les critères de mon amie. Que fit-elle ? Elle leva le nez dessus, prétextant qu’il devait un avoir un anguille sous roche et que personne ne pouvait avoir à lui seul toutes les qualités qu’elle recherchait.
Six mois plus tard, l’étranger fut appelé par son employeur à compléter un autre mandat dans une entreprise située hors du pays.
Bien sur, mon amie me lança amèrement des commentaires à l’effet qu’elle avait vu juste et qu’il n’était pas différent des autres.
Ce qu’elle n’avait pas compris, c’est que pour gagner au jeu de l’amour, il faut commencer par y jouer ».
Pierre Simard, dit Monsieur Fable
monsieurfable.com / info@monsieurfable.com
Burkina Demain
