Au lendemain de l’ouverture du procès de l’attaque de la poudrière de Yimdi, cinq soldats ont été entendus, ce 29 mars 2017 à Ouagadougou au Tribunal militaire de Ouagadougou. Ils sont accusés de désertion à l’étranger en temps de paix, de complot militaire et de complicité de vol aggravé d’armes de guerres et de munitions.BARRE

Le premier appelé à la barre est le soldat de 1ère classe, Bienvenue Ollo Kam, né en 1988 à Banfora, célibataire, père d’un enfant, décoré de la médaille commémorative avec agrafe de la République du Soudan. Sa parole, «C’est au téléphone que j’ai été informé par mon supérieur que je suis convoqué. Il m’a dit d’aller répondre et de lui faire le point par la suite. Pour ces genres de situation, c’est ton supérieur hiérarchique qui t’accompagne. Ce qui n’a pas été le cas et j’ai eu peur. Voilà pourquoi j’ai quitté le pays pour me retrouver en Côte d’Ivoire ». Parlant du complot militaire, il a reconnu son implication dans l’attaque , car il partageait le projet et s’est rendu sur le pont de Yimdi ,lieu de regroupement. Bienvenue Ollo Kam a avoué l’objectif , récupérer des armes dans le but de libérer le général Gilbert Diendéré et ses frères d’armes détenus à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

Le caporal Amidou Drabo a expliqué s’être exilé en Côte d’Ivoire, car sa vie était menacée après le putsch de septembre 2015. A l’en croire, ce sont les éléments de Yacouba Zida qui ont juré d’en découdre avec eux, parce qu’ils ont déjoué leur coup dans la nuit du 30 juin 2015. « En tirant ce jour au camp, il ont voulu créer une zizanie, dans le but d’éliminer le général Diendéré et le chef Boureima Kyéré», a-t-il lancé.

Revenant au complot, le caporal Drabo, a déclaré avoir marqué son accord au sergent-chef Ali Sanou, le jour même de l’attaque à 22 heures à Yimdi. Son explication, «Je l’ai suivi par peur, car il pouvait me faire du mal ».

Contrairement aux deux soldats, les autres ont nié leur implication dans le complot. C’est le cas du sergent Salif Couldiati et du soldat de 1ère classe, Dimaldine Napon. « J’ai demandé à Napon de m’accompagner pour que je rencontre le sergent Ousmane Djerma qui voulait me remettre une commission pour sa femme. C’est ainsi que Djerma et Ali Sanou nous ont conduits au pont de Yimdi puis nous ont fait part de leur projet », a soutenu le sergent Couldiati. Le soldat Napon, lui, a avancé ne pas vouloir en rajouter à ses problèmes, car sa femme était en grossesse.
« Couldiati et Napon sont tous du 25e régiment d’infanterie commando de Bobo. Ils ont demandé une permission de 2 semaines à la même période et se sont retrouvés tous à Ouagadougou. Et le 21 janvier, jour de l’attaque, ils se sont suivis pour aller sur le pont de Yimdi », a relevé le commissaire du gouvernement qui a signifié que leur implication ne souffre pas de doute.

Mon client Couldiati a demandé une permission, car son enfant était malade, a répliqué Me Youssouf Kabré. «Vous pouvez le vérifier. Par contre, ce qui est gênant dans cette affaire de complot, c’est l’absence de relevé téléphonique. Mon client a été arrêté le 22 janvier et il a été présenté au juge d’instruction le 16 mars soit 52 jours après. Dieu seul sait les tortures qu’il a subies pendant tout ce temps », a-t-il justifié.

Quant au soldat de 1ère classe, Boureima Zouré, il a nié en bloc sa participation au complot militaire. Il fait comprendre qu’il était à Léo au moment des faits; qu’il a subi des tortures lors de sa détention à la gendarmerie.

Burkina Demain

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