Chérif Sy, Haut-représentant du chef de l'Etat
Le 9 mars 2017, le conseil des ministres nommait, au titre de la présidence du Faso, Chérif Sy, ex-président du Parlement de la Transition, Haut-représentant du président du Faso. Quatre mois après, la polémique suscitée par cette nomination qui ne respecterait pas la Constitution, est loin de s’estomper.
Le président du Faso va-t-il continuer dans cette violation de la Constitution qu’on lui prête sur la nomination de son haut-représentant ?
«Le Haut-représentant du Président du Faso est une personnalité dotée d’une expérience politique, administrative et socio-économique, chargée de l’exécution des missions de représentation du Président du Faso, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national et de toutes autres missions à lui confiées par le Président du Faso ». C’est en ces termes que le compte rendu du conseil des ministres du 9 mars dernier précisait les attributions du poste de «haut-représentant du chef de l’Etat » qui venait d’être taillé sur mesure pour Chérif Sy, ex-président du Conseil national de la Transition.
Les missions déclinées étaient bien claires. Mais, problème : le poste ainsi créé, n’a pas, à en croire les spécialistes du droit constitutionnel, d’ancrage constitutionnel.
Plus tard que la semaine dernière, le président de la Société burkinabè de droit constitutionnel (SBDC), le Professeur Abdoulaye  Soma, est revenu sur la question, à l’occasion  de la conférence publique de la CODER. Déjà au lendemain même de la publication de la nomination de M. Sy, la SBDC n’était pas passée par quatre chemins pour dénoncer le caractère irrégulier de cette nomination, lors de son Assemblée générale du 25 mars 2017, se disant prête à aider à régulariser la situation.
Il continue de représenter le PF  malgré tout
Chérif Sy, Haut-représentant du chef de l’Etat
Le  Dossier, mensuel burkinabè d’informations générales et d’enquêtes, lui a été encore très direct, dans sa livraison du 3 juin 2017. Pour le journal, le président Roch Marc Christian Kaboré, en procédant à cette nomination sans tenir compte des dispositions constitutionnelles, «viole lui-même  la Constitution» qu’il s’était engagé à respecter lors de son investiture du 29 décembre 2015.
Face à la récurrence de cette question, qui constitue un mauvais précédent, dans le débat politique, l’on se demande bien ce que va faire le chef de l’Etat et son gouvernement. Il est souvent difficile pour les pouvoirs de reculer sur une décision déjà rendue publique, mais il reste que cette  polémique gène quand même aux entournures Chérif Sy. Qui continue malgré tout de représenter le président du Faso à des cérémonies officielles ou de l’accompagner dans ses déplacements extérieurs.
Philippe Martin
Burkina Demain

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