Soumane Touré, président du Parti de l’indépendance du travail et de la justice

Comme nous l’annoncions, soumane Touré a effectivement animé ce 14 juillet une conférence de presse sur la situation nationale. Comme il fallait s’y attendre, c’est à un long réquisitoire que le président Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ) s’est livré dans sa déclaration liminaire. Lisez plutôt !

Soumane Touré, président du Parti de l’indépendance du travail et de la justice

«Mesdames et Messieurs les représentants des organes de presse, le PITJ vous souhaite la bienvenue, et vous remercie pour votre présence à cette conférence de presse à laquelle vous a conviés notre parti ce 14 juillet 2017. Il vous a convié ce jour, 14 juillet pour célébrer et commémorer l’héroïque lutte du peuple français qui, le 14 juillet 1789, s’est soulevé pour mettre fin à l’absolutisme royal par la prise de la Bastille.

Cet évènement historique allait ébranler le monde par la déclaration des droits de l’homme que le peuple français a proclamée. Les peuples du monde adopteront et enrichiront cette déclaration sous l’appellation de Déclaration universelle des droits de l’homme. Par cette action héroïque, le peuple français a proclamé la République et cet exemple allait ébranler tous les royaumes du monde dont beaucoup disparaîtront pour laisser la place à la République.

Il y a eu des tentatives de remettre en cause cette tentative et cette vision du peuple français en France, même il y aura des tentatives de restauration de la monarchie. Le peuple français a dû se battre à nouveau pour rétablir la République pour construire une démocratie, des militaires, derrière Napoléon Bonaparte, vont chercher à trahir la lutte du peuple en leur proposant une constitution que l’on appellera constitution bonapartiste. Cette constitution réunissait en fait tous les pouvoirs entre les mains du président, les libertés y étaient garanties, mais par les lois qui devaient en préciser la jouissance, escamotaient ces libertés ou les rendaient impossibles. La logique de cette constitution était la restauration de la monarchie et Napoléon se fera couronner Empereur. La critique la plus pertinente de cette constitution a été faite par Karl Marx dans son livre, le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte.

Couronnée Empereur, la gouvernance de Napoléon n’était démocratique, ni transparente, il se lança dans des aventures militaires et c’est ainsi que l’armée allemande envahit la France et occupa la ville de Paris obligeant Louis Napoléon à fuir avec tout son gouvernement et tous ceux qui le soutenaient à Versailles. Les travailleurs et le peuple de Paris s’organisèrent et s’armèrent pour obliger l’armée allemande à se retirer de la ville de Paris où ils proclamèrent la Commune.
A nouveau, le peuple français allait donner aux peuples du monde l’exemple d’une nouvelle gouvernance : la Commune. C’est l’origine du mouvement communal pratiqué aujourd’hui par tous les peuples.

Le peuple français a subi l’invasion nazie à laquelle, il a opposé une résistance organisée et farouche. A la fin de la guerre 1939-1945, le peuple français a élaboré et adopté une constitution très démocratique et progressiste en 1946. C’est sur cette constitution que s’est appuyé notre peuple pour demander la reconstitution du territoire.

Quelque part, notre peuple est héritier de la lutte du peuple français. Nous devons le reconnaître, il a entamé sa lutte pour la construction d’un Etat de droit véritable pour la bonne gouvernance, le progrès et la paix, en s’appuyant sur les succès de la lutte du peuple français.

C’est pourquoi, au cours de cette conférence de presse, nous allons : revisiter notre histoire politique rapidement à partir de 1946 pour comprendre ce que nos devanciers ont dégagé comme constante devant guider la gouvernance politique économique et sociale de notre pays. Ces constantes, au nombre de quatre, qui doivent être à la base de la gouvernance politique, économique et sociale de notre pays et servir de base de règlement des crises politiques. Ensuite, nous parlerons du génie de notre peuple à imaginer des solutions pacifiques et légales de résolution des crises qui permettent la construction d’un Etat de droit démocratique véritable, la bonne gouvernance, le progrès et la paix.

Enfin, nous arriverons sur la base de l’expérience de notre peuple, à la protestation contre le faux procès inique fait à Blaise Compaoré et son gouvernement devant la Haute Cour de Justice, pour que la vérité éclate, que les organisateurs de l’insurrection soient jugés et pour une vraie justice pour les victimes de l’insurrection.
Comme d’habitude, nous sollicitons votre indulgence et votre patience ; parce que nous sommes toujours un peu longs, mais c’est toujours dans le but d’apporter notre contribution à l’information et à la formation politique des générations montantes.

Le territoire de notre pays résulte du découpage colonial, il n’est de ce fait pas le territoire d’un ancien empire du moyen-âge africain, même si les territoires de quelques petits royaumes y ont été intégrés.
La colonie de Haute-Volta, créée en 1919, était une petite colonie enclavée et très pauvre. La particularité et sa richesse tenaient à sa population ; elle était de toutes les colonies de l’ex-AOF la plus peuplée avec environ trois millions et demi d’habitants.
En 1932, le colonisateur français, jugeant non viable et non rentable cette colonie, l’a supprimée. En fait, le colonisateur l’a disloquée et a réparti sa population entre la colonie du Niger, celle du Soudan français (actuel Mali) et celle de la Côte d’Ivoire, voire celle du Sénégal. Ces populations déjà apatrides, ont été utilisées pour les grands travaux et les cultures de rente comme le coton, le riz, dans l’office du Niger, au Soudan français, le cacao, le café et la coupe du bois en Côte d’Ivoire, et enfin la culture de l’arachide au Sénégal. C’est pourquoi, le plus grand marché de Dakar porte non pas un nom wolof, mais un nom en moré, San-danga (le marché de l’étranger) où on trouve encore les descendants de ces populations déportées.

En 1946, après la deuxième guerre mondiale, le peuple français qui a résisté au nazisme et au fascisme a adopté une constitution très démocratique et progressiste qui donnait la citoyenneté française aux populations des colonies d’Afrique noire qui depuis leur colonisation étaient des sujets de l’empire français vivant sous le statut de l’indigénat et des travaux forcés.

Les populations de l’ex colonie de Haute-Volta ont su exploiter les libertés contenues dans la nouvelle constitution de 1946 pour créer différentes associations qui ont fédéré pour donner l’Union pour la Défense des Intérêts de la Haute-Volta (UDIHV). Cette fédération d’association conduite par l’élite intellectuelle et politique et la chefferie traditionnelle a demandé et obtenu la reconstitution de l’ex colonie de Haute-Volta par un décret du 04 septembre 1947.

Cela n’a pas été obtenu sans difficulté car dans l’entendement des chefs traditionnels du plateau mossi, la reconstitution devrait être celle de leurs petits royaumes.
Ce sont notamment Ouezzin Coulibaly et le Rim Philippe Zinda Kaboré qui ont déployé patience et trésor d’énergies pour les persuader d’accepter la reconstitution du territoire dans les limites coloniales faute de quoi, ils crèveront de faim avec les populations sur des petits territoires arides et très enclavés.

Ouezzin Coulibaly et Philippe Zinda Kaboré avaient raison sur la question de la reconstitution du territoire dans les limites coloniales car, c’est dans la solidarité de toutes les régions et de toutes les populations, en mettant en commun les ressources et les énergies que le projet de constituer une nation et de construire un état démocratique, prospère est possible. Il fallait se donner des chances réelles et tangibles de relever le défi du colonisateur français, qui avait décrété que la colonie de Haute-Volta n’était ni viable, ni rentable.

Notre parti, le PITJ, revient sur ces points d’histoire afin que les jeunes générations et ceux qui ignorent tout de la lutte de notre peuple comprennent les fondements et les ressorts de la lutte de notre peuple pour la liberté, la construction d’un Etat de droit véritable, la bonne gouvernance et le progrès.

  1. Les constantes et exigences

De l’expérience de lutte de notre peuple, il faut retenir pour la gouvernance politique de notre pays et le règlement pacifique des crises politiques les constantes et les exigences qui suivent.

L’unité nationale
La reconstitution du pays dans ses limites coloniales n’a pas ramené nos compatriotes qui avaient été déportés. Ils sont par millions à l’extérieur surtout dans les Etats qui nous font frontières. Ils sont même par milliers en Afrique- centrale, notamment au Gabon. Ils sont quasiment aussi nombreux que ceux de l’intérieur. Ils doivent être recensés et leurs droits de citoyens respectés et leur sécurité garantie. Ce qui commande une politique de bon voisinage et notre engagement sans faille pour les politiques d’intégration et la construction des Etats-Unis d’Afrique. Par ailleurs, il faut toujours avoir présent à l’esprit que les populations des différents régions avec leur cultures et leurs coutumes n’ont pas été intégré de force, mais qu’elles ont adhéré librement. C’est donc des hommes libres qui ont décidé de souscrire au projet de création de la nation ? Le poids démographique de telle ou telle ethnie importe peu, tout le monde est citoyen à part égale du pays.

La constitution base de la construction du pays
Notre peuple a vécu l’expérience d’une vie constitutionnelle démocratique avec la constitution de 1946 et connait tous les progrès qu’une constitution démocratique autorise. En accédant à la citoyenneté avec cette constitution, il a su utiliser les libertés pour constituer un Etat, et former des projets pour construire une nation, et former des projets de progrès pour l’avenir.

Il est illusoire de penser que notre peuple acceptera passivement de tomber à nouveau sous toute autre forme de sujétion et de domination, qu’elle soit féodale ou impérialiste. On ne refait pas l’histoire. C’est pourquoi il est très dommage que notre pays n’ait pas accédé à l’indépendance avec une constitution démocratique et progressiste comme celle de 1946. Notre pays a accédé à l’indépendance avec la constitution putschiste et bonapartiste de 1958 que le Général De Gaulle a imposé au peuple français et aux territoires d’Afrique noire par son référendum frauduleux du 28 septembre 1958.

Les conséquences de l’application de cette constitution pendant près de soixante ans viennent de déboucher sur l’effondrement de la démocratie française et la faillite de la classe politique française avec l’élection d’Emmanuel Macron, (candidat indépendant ?) et la montée du Front national comme premier parti de France.

Les africains qui saluent la fin de la françafrique avec l’élection de Macron sans parti ont lourdement faux. Macron est le candidat des milieux financiers, industriels et d’affaires aux abois et au bord de la faillite. La françafrique de ce fait demeure plus que jamais cynique et brutale ; elle pourrait faire des dégâts à nos pays et à nos peuples comme on le voit déjà en Libye et au Mali. A preuve, la première visite de Macron a été au Mali auprès des troupes françaises qui sont le bras armé de la reconquête et de l’exploitation économique des ressources de nos pays. C’est l’armée française qui, à la veille de l’indépendance de l’Algérie a inventé la question touareg pour ne pas quitter le Sahara où la France avait effectué son premier essai nucléaire et venait de découvrir les importants gisements de pétrole et de gaz.

Pour mémoire, on peut rappeler la mission du FLN algérien conduite par Frantz Fanon auprès du gouvernement de Modibo Keita du Mali, qui les a autorisés à passer par le territoire malien pour organiser les combattants dans le Sahara. Il les a soutenus au point de désarmer l’armée malienne à leur profit. C’est ce lien qui explique que dans la situation actuelle du Mali, le peuple algérien soit à ses côtés, et que s’y mènent les pourparlers de paix.

A la veille des indépendances de nos pays, la France n’avait pas des vues seulement sur le Sahara algérien mais plutôt sur toute la bande sahélo-saharienne et envisageait même de créer un Etat supplémentaire en cassant les Etats tels que nous les connaissons.

C’est donc l’impérialisme français qui a créé et qui entretient le terrorisme dans toute cette bande sahélo-saharienne. L’impérialisme français n’a donc jamais caché ses intentions et ses ambitions pour cette zone depuis 1960. Il est même devenu plus pratique car dans le même temps que les terroristes sont en action sur le terrain, un satellite est placé à 1500 km au-dessus de nos têtes pour faire de la prospection minière.

Alors, Hollande, Macron ou Marine Lepen, des falots qui ignorent tout de l’Afrique, la françafrique demeure avec l’Armée française en pointe pour les intérêts des milieux financiers, industriels et d’affaires français.

Notre peuple, qui a fait l’expérience de la constitution de 1946, a su que la constitution bonapartiste de 1958 est mauvaise et l’a rejetée avec le régime gabégique autocratique de parti unique de Maurice Yaméogo le 03 Janvier 1966. De même, il a rejeté la constitution de 1970 et le parti unique que les bonapartistes de la couche supérieure de notre armée ont voulu lui imposer. De même, il a rejeté le régime bonapartiste du CNR qui ambitionnait de lui imposer le parti unique.

Notre peuple a toujours exigé le retour à une vie constitutionnelle normale avec une constitution démocratique et le respect de cette constitution.
Après le discours de la Baule pour la démocratisation, la France a refilé à nos Etats des moutures frelatées de la constitution, notre parti a invité à une réflexion sur la base de l’expérience de la pratique pendant vingt ans sans interruption de cette constitution de 1958 pour doter notre pays d’une constitution véritablement démocratique en passant à une cinquième république.

Ceux qui n’ont rien compris de la lutte de notre peuple et de ses aspirations démocratiques ont traité avec mépris et rejeté notre proposition en disant « une cinquième république pour quoi faire ? ».

Quelques temps après, François Hollande a réuni toute la classe politique française pour évaluer l’application pendant cinquante ans de cette constitution en France. La conclusion était bonne et que la France pouvait poursuivre son évaluation avec.
Le résultat pour la France, c’est l’effondrement de la démocratie, la faillite de la classe politique et la montée en puissance de l’extrême droite.

Au Burkina Faso, l’application de cette constitution de 1958 de 1991 à 2014 a débouché sur un 31 octobre qui a mis fin au régime de 27 ans de Blaise Compaoré qui a tenté une sortie à la De Gaulle en 1968 en préconisant la mise en œuvre de l’art. 43 alors qu’il n’avait pas installé le Sénat qu’il avait introduit dans la constitution. Les putschistes embusqués ont saisi l’occasion pour mieux bafouer cette constitution bancale pour instaurer une transition batârde qui a transféré toutes les affaires civiles et militaires de l’Etat au palais du Morho Naaba ; ils iront même jusqu’à tenter d’imposer une nouvelle constitution de leur cru à notre peuple.

Les usurpateurs du MPP auxquels ils ont frauduleusement transmis le pouvoir d’Etat ont, dès l’entame, promis de passer à une cinquième république. Leur projet bat de l’aile et connaitra le même sort que celui de la transition batârde.

Notre peuple qui a vécu l’expérience démocratique de 1946 veut se doter d’une constitution tout aussi démocratique pour construire un Etat de droit démocratique pour construire un Etat de droit démocratique véritable qui lui garantisse la bonne gouvernance et le progrès. Tous ceux qui cherchent à entraver cette aspiration démocratique de notre peuple susciteront ses réactions de colère et de rejet.

La bonne gouvernance et la reddition des comptes
Notre peuple courageux et travailleur a su, dès la reconstitution du territoire que c’est par le travail acharné et la gestion rigoureuse et transparente des maigres ressources au profit de tous, dans la solidarité que sera conjurée la fatalité de la pauvreté et que pourra être réalisé le progrès pour tous.

Le colonisateur lui-même avait déjà averti notre peuple en supprimant la colonie sous le prétexte qu’elle n’était ni viable ni rentable pour son exploitation.
Notre peuple en a donc tiré deux conséquences : celle de la modestie et celle de la rigueur dans la gestion des ressources. Dès le départ, tout le monde attendait beaucoup du nouvel Etat, une gestion rigoureuse et transparente des ressources nationales. De ce fait, la reddition des comptes de ceux qui ont à charge la gestion des biens publics et de l’économie a été établie comme une exigence avec ou sans constitution.

La paix, facteur de progrès
Notre peuple pacifique dans sa volonté première de rassembler toutes les populations des différentes régions sur le territoire reconstitué en vue de constituer une nation n’a jamais usé de la violence pour résoudre les problèmes ou les crises sont survenues.
Ceux qui ont introduit la violence en politique et qui ont provoqué le lourd contentieux de crimes de sang doivent comprendre que cela est inacceptable par notre peuple, qu’ils doivent s’en expliquer s’en repentir et demander pardon sincèrement pour que jamais plus ça.

Notre peuple, dans son expérience de lutte a suffisamment prouvé qu’il est possible, pacifiquement légalement, dans le cadre des institutions républicaines, de trouver des solutions aux problèmes et aux crises en faisant progresser la construction d’un Etat de droit véritable.

  1. le génie de notre peuple à trouver des solutions pacifiques, légales pour résoudre les crises auxquelles il s’est trouvé confronté.

Notre peuple a pu capter l’attention et l’admiration du monde entier par sa capacité à trouver des solutions pacifiques et légales de sorties de crise, et ce, jusqu’au 31 octobre 2014 avec la démission de Blaise Compaoré.
Ce n’est donc pas seulement sa lutte héroïque à se soulever contre des régimes anti-démocratiques et à les contraindre à la démission sans effusion de sang, ni destruction de biens publics ou privés, qui a suscité l’admiration du monde. C’est son génie pour imaginer des solutions pacifiques, légales pour sortir des crises politiques et poursuivre la construction d’un Etat de droit démocratique véritable pour la bonne gouvernance, pour une justice équitable et pour le progrès. Il a réussi admirablement en s’appuyant sur les quatre constantes qu’il a dégagées pour la gouvernance économique et politique de l’Etat reconstitué de Haute-Volta en 1947.

Le 03 janvier 1966, notre peuple a rejeté le régime autocratique et gabegique, et de parti unique de Maurice Yaméogo qui a dirigé la première république (1960-1965). En fait, il dirigeait le pays depuis 1958, suite au décès du premier président du Conseil : Daniel Ouezzin Coulibaly. Il dirigeait le pays de 1958 à 1965 suite à une transition normale, conforme à la constitution de 1946 et aux lois et règlements pris pour l’administration des colonies non encore indépendantes.

C’était un liberticide qui, après avoir essuyé une tentative de coup d’Etat des forces obscures et rétrogrades du Centre, conduites par le Morho Naaba a étendu la répression aux partis politiques et au mouvement démocratique. En 1963, il régnait sans partage et sans aucun contrôle, avec son parti unique au sein duquel il avait pris le soin de réprimer toute velléité de contestation. A l’assemblée nationale, il n’y avait que les députés du parti unique. Sa gabegie était donc sans limite et la dernière année de son règne a été marquée par son remariage scandaleux. De retour de son voyage de noces qu’il avait effectué à bord d’un yacht dans des contrées très éloignées de notre pays, Maurice Yaméogo constata que les caisses de l’Etat étaient vides et le pays au bord de la banqueroute.

Il décréta toute une batterie de mesures financières pour faire supporter aux travailleurs et au peuple les conséquences de sa gabegie.
C’est quasiment dans la clandestinité que le front syndical se réorganisa pour mobiliser les travailleurs et le peuple, pour rejeter ces mesures et le régime autocratique de Maurice Yaméogo. C’est depuis ce soulèvement populaire pacifique victorieux du 03 janvier 1966 qu’est né ce lien indissoluble entre le front syndical et le peuple dans la lutte pour la construction d’un Etat de droit véritable, pour la bonne gouvernance, une justice équitable et pour le progrès. Même si des dirigeants syndicaux ont tenté ou tentent de sortir de cette alliance. Après la chute du régime de Maurice Yaméogo, les travailleurs et le peuple décidèrent de juger son régime, sa gouvernance et sa gestion des finances et des biens publics.

Une commission d’enquête fut mise en place, et Amirou Thiombiano, fondateur de notre parti en était le principal responsable. Il avait été l’un des organisateurs et dirigeant émérite du soulèvement populaire du 03 Janvier 1966. C’était un patriote rigoureux, mesuré et juste. De par sa formation et ses qualités, il dirigea de main de maitre la commission d’enquête et produisit de bons rapports qui ont permis de juger équitablement le régime de Maurice Yaméogo. Amirou Yaméogo était un patriote, un humaniste juste et à cheval sur les principes, et très soucieux du respect des droits et des autres. Très vigilant, il imposa à tous le respect dû à l’ancien président Maurice Yaméogo et à ses droits en tant que citoyen. Il les imposa surtout aux forces obscures et rétrogrades du Centre qui avaient été malmenées par Maurice Yaméogo et qui voulaient déverser leur haine et leur colère contre lui.

Amirou Thiombiano sut surtout écarter des travaux de la commission d’enquête les accusations sans fondement et les mensonges ignobles que les forces obscures et rétrogrades du Centre avaient fabriquées contre Maurice Yaméogo.

L’un des mensonges qui a eu la vie dure et qui a été véhiculé pendant près de cinquante ans par Frédéric Guirma, dans sa haine inextinguible contre Maurice Yaméogo, est l’accusation selon laquelle il aurait donné l’ordre de tirer sur les manifestants du 03 janvier 1966. L’opinion nationale et internationale, dans le doute a su que l’accusation était fausse quand la RTB a diffusé les archives sonores de la déclaration de démission de Maurice Yaméogo dans laquelle il disait précisément qu’il ne voulait pas être celui par lequel le sang des fils et filles de ce pays allait couler, et que de ce fait il démissionnait en remettant le pouvoir entre les mains du Chef d’Etat-major général des Armées Sangoulé Lamizana.

A la fin des travaux de la commission d’enquêtes, informé de la rigueur et de la fermeté d’Amirou Thiombiano à respecter ses droits, Maurice Yaméogo demanda à le rencontrer. En lui témoignant sa reconnaissance, il versa des larmes.

Par son comportement et sa pratique, Amirou Thiombiano a établi ainsi au niveau de notre parti l’exigence du respect scrupuleux des droits des citoyens, sans jamais transiger avec les principes d’égalité de tous devant la loi. Il a ainsi établi au niveau de notre parti dans sa lutte aux côtés de notre peuple le respect des droits des adversaires politiques surtout quand ils sont battus parce que c’est ainsi qu’on peut les amener à reconnaitre leurs erreurs et leurs fautes et à se reformer. C’est ainsi que l’on peut instaurer une justice équitable acceptée par les justiciables et par tous.

Le progrès de Maurice Yaméogo et de son régime s’est déroulé dans la sérénité dans le calme et sans haine devant un tribunal spécial. Le peuple et les travailleurs avaient trouvé la solution pacifique et légale pour vider le contentieux du régime de Maurice Yaméogo, surmonter la crise politique sans aucune intervention extérieure.

Ils ont ensuite consenti des sacrifices incroyables jusqu’en 1974, pour opérer le redressement financier du pays, en restaurant les finances publiques par eux-mêmes, sans sollicitation d’aide des bailleurs de fonds. Ils ont même pu, avec les maigres excédents budgétaires dégagés, lancer et exécuter un programme spécial. Cette prouesse a fait l’admiration de tous les bailleurs de fonds. Le ministre des finances Tiémoko Marc Garango a été appelé à la BCEAO pour y mettre de l’ordre. Les billets de banque portaient même sa signature, et notre peuple, pauvre parmi les pauvres de la planète, était fier de tenir ces billets.

Après le jugement de Maurice Yaméogo, la couche supérieure de l’armée qui lui avait succédé, par son officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, le Colonel Sangoulé Lamizana s’engagea à céder le pouvoir aux civils à la fin de l’année 1968. Ce que les travailleurs et le peuple avait accepté. A cette échéance, sous prétexte que les finances publiques n’avaient pas encore été assainies, alors que le ministre des finances avait écrit et publié une plaquette sur le redressement financier, la couche supérieure de l’armée décida de prolonger unilatéralement son bail à la tête de l’Etat.
Signalons que les travailleurs et le peuple, dans leur sagesse, avaient accepté le premier bail et les sacrifices afin que dans le calme et la sérénité, après avoir mis en ordre les affaires de l’Etat et les finances publiques, l’on puisse s’atteler à la construction d’un Etat de droit véritable et à l’instauration de la bonne gouvernance et d’une justice équitable.

C’est pourquoi les travailleurs et le peuple ont réagi à coup d’Etat de la couche supérieure de l’armée, qui avait décidé de prolonger unilatéralement son bail à la tête de l’Etat, en exigeant le retour immédiat à une vie constitutionnelle normale.
C’est par des réunions houleuses dans les bourses du travail de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, dans les Etats-majors des partis politiques de l’époque et par un meeting conjoint à la place de la Nation, que les protestations contre cette forfaiture de la couche supérieure de l’armée.

C’est de ce moment aussi que la couche supérieure de l’armée commença à élaborer son bonapartisme, flattée par la théorie fumeuse du GL De Gaulle selon laquelle l’armée était la seule force organisée, capable de maintenir l’ordre et de conduire les réformes dans nos pays.

La couche supérieure de l’armée était par ailleurs grisée par les flatteries que lui prodiguaient les bailleurs de fonds pour le redressement financier qui avait été opéré dans notre pays. Elle avait oublié et méprisait les travailleurs et le peuple et tous les sacrifices qu’ils s’étaient engagés à consentir.

La couche supérieur de l’Armée ne s’était même pas aperçue que la théorie du Gal De Gaulle était erronée et qu’elle venait de s’écrouler dans la pratique avec le soulèvement populaire de Mai 1968, qui le contraignit à la démission et à inviter Alain Poher, président du Sénat, à assurer l’intérim et à organiser une nouvelle élection présidentielle, pour la succession à ce poste au sommet de l’Etat conformément à la constitution en vigueur.

Ce sont les peuples qui font l’histoire en prenant leur destin en mains. Contrarier leurs aspirations à la liberté, à la démocratie, à la bonne gouvernance et au progrès, c’est courir le risque d’affronter leur colère.

C’est ce que la couche supérieure de notre armée va apprendre des travailleurs et de notre peuple, par sa décision de confisquer le pouvoir et de mettre en œuvre son bonapartisme en s’appuyant sur des partis et des forces rétrogrades dans notre pays.
La couche supérieure de l’armée, avec la complicité des partis légalisés de l’époque pressés de revenir aux affaires, rédigea et fit adopter par référendum la constitution la plus anti-démocratique de notre histoire politique. Cette constitution réservait d’office la présidence à l’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé en l’occurrence le Gal Sangoulé Lamizana et les cinq ministères de souveraineté à des officiers supérieurs de l’armée. De ce fait, il n’était pas question d’une élection présidentielle et les élections législatives étaient conçues comme un concours qui devait retenir les trois premiers à l’arrivée et la dissolution de tous les autres partis, avec interdiction de créer de nouveaux. Telle était la constitution de la IIe république en 1970 que rejetèrent les organisations des travailleurs et les organisations estudiantines et scolaires.

La IIe république installée malgré tout, avait peine à fonctionner à cause des oppositions entre le président de l’Assemblée Joseph Ouédraogo du Centre et le 1er Ministre Gérard Kango Ouédraogo du Yatenga, tous pourtant du parti majoritaire. Cette rivalité était par ailleurs entretenue et attisée par les forces obscures et rétrogrades du Centre.

Le Gal Sangoulé Lamizana mit fin au blocage du fonctionnement des institutions et du même coup à la IIe république en se faisant un coup d’Etat le 08 Février 1974, qui tenait en une simple déclaration par laquelle l’Assemblée nationale et le gouvernement étaient dissouts. La couche supérieure de l’armée conduite par le Gal Lamizana composée d’anciens combattants de la guerre d’Algérie de l’armée française, sans imagination, reprit et mis en application l’organisation que l’armée française avait mise en place en Algérie pour contrer la lutte du peuple algérien pour la liberté, l’indépendance et la démocratie.

La couche supérieure installa un gouvernement de renouveau national à très forte dominante militaire, un comité consultatif national pour le renouveau (CCNR) par désignation de ses membres présidé par le Cl Démé Michel, en remplacement de l’Assemblée nationale. Tous les préfets civils furent relevés et remplacés par des officiers supérieurs de l’armée. Les régions militaires furent installées.

Bref, tout le dispositif militaire de quadrillage du pays était en place pour embrigader et caporaliser notre peuple. Le 30 novembre 1975, au cours d’un grand meeting tenu à la Place du 03 Janvier, l’Armée annonça sa décision de créer un parti unique, le Mouvement national pour le renouveau (MNR) et la dissolution de tous les partis.

La réaction des travailleurs et du peuple fut fulgurante et intransigeante. Le lendemain de la déclaration de l’armée le 1er décembre 1975, un grand meeting fut convoqué à la Bourse du travail de Ouagadougou à l’appel des travailleurs et la décision fut prise de lancer une grève générale de 48 heures pour exiger : la garantie et l’élargissement des libertés notamment syndicales, le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs et l’amélioration des conditions de vie et de travail (après tous les sacrifices consentis de 1966 à 1974 pour le redressement financier du pays), le règlement des contentieux Sahel et Caisse Nationale de Sécurité Sociale et enfin, le retour à une vie constitutionnelle normale (devant signifier le retour de l’armée à la caserne).

Les 17 et 18 décembre 1975, la grève générale fut effective et un succès sur l’ensemble du territoire national marquée partout par des opérations villes mortes, comme preuve de l’adhésion du peuple à cette action pacifique et silencieuse de protestation et de rejet du projet bonapartiste de la couche supérieure de l’armée.
Acculée, la couche supérieure de l’armée tenta plusieurs manœuvres pour briser cette résistance déterminée. C’est alors que les travailleurs et le peuple exigèrent l’organisation d’un débat national pour résoudre pacifiquement la crise politique et revenir à une vie constitutionnelle normale.

La couche supérieure de l’armée céda et convoqua la réunion d’une commission spéciale à laquelle toutes les forces vives de la nation envoyèrent leurs délégués. Une conférence nationale souveraine avant l’heure fut ainsi réunie. Les discussions sur les différents problèmes du pays furent vives et houleuses, honnêtes, franches et sans tabou.

Différentes résolutions et recommandations furent prises, dont celle de rédiger un avant-projet de constitution avant la fin des travaux de la commission spéciale. Ce qui fut fait.

La commission spéciale qui avait été réunie et qui avait fait un travail de qualité pour une sortie pacifique et légale de la crise politique avait élu à sa présidence le Dr Coulibaly Hamidou, militant et dirigeant du PAI clandestin, qui était par ailleurs président de la Ligue Patriotique pour le Développement (LIPAD), organisation de masse légale créée par le PAI. C’est au titre de cette OSC qu’il avait été délégué à la Commission spéciale, même si tout le monde était convaincu que c’était un dirigeant du PAI clandestin.

C’est dire toute la confiance que les travailleurs et le peuple ont toujours placé en notre parti et en ses militants, depuis le premier soulèvement populaire du 03 Janvier 1966, pour la recherche des solutions pacifiques et légales de sorties de crises, et pour la construction d’un Etat de droit véritablement démocratique, pour la bonne gouvernance, le progrès et la paix.

Les institutions de la IIIe république ont été mises en place en 1978 suite à l’organisation équitable et transparente des élections que le monde entier a saluées, particulièrement l’élection présidentielle au cours de laquelle pour la première fois on a vu en Afrique un président sortant mis en ballotage. L’admiration et l’attention du monde entier pour notre peuple datent de la mise en place de cette IIIe République.
Il faut s’arrêter pour signaler que si le monde entier appréciait et admirait les capacité et le génie des travailleurs et de notre peuple à imaginer et à mettre en œuvre des solutions pacifiques et légales pour sortir des crises politiques et poursuivre la lutte pour la construction d’un Etat de droit véritable, il est apparu à la même époque dans notre pays un courant politique qui rejetait cette démarche pacifique et légale, en préconisant l’insurrection violente. C’est le PCRV qui va faire des dégâts énormes et incroyables dans l’esprit des jeunes. Salif Diallo notamment et les usurpateurs du MPP sont les produits de ce parti.

Ce courant politique fabriqué en France au niveau de l’AEVF (Association des Etudiants voltaïques en France), sans aucune connaissance, ni aucune prise sur les réalités de la lutte des travailleurs et de notre peuple pour la construction d’un Etat de droit véritable et la bonne gouvernance, est apparu en 1976, au lendemain des historiques grèves des 17 et 18 décembre 1975. Il a fondé son existence sur la critique de la plateforme de lutte et en qualifiant les résultats auxquels les travailleurs et le peuple étaient parvenus d’entente au sommet avec les réactionnaires ; ce courant dénonçait pêle-mêle les dirigeants syndicaux de trahison.

Ce courant proclamait péremptoirement qu’il n’userait pas les fonds de culotte dans des discussions et négociations. Il proclamait que les étudiants étaient l’avant-garde de la lutte du peuple et que la forme de lutte appropriée est l’insurrection violente. En d’autres termes, la lutte armée dans ce vaste pays de savane. Les dirigeants de ce courant se vantaient d’avoir dans toute l’Afrique de l’Ouest des partis frères dont le plus déterminé et le mieux organisé était celui qu’avait fondé Alpha Condé de la Guinée Conakry.

La logique de ce type d’organisations gauchistes, c’est le développement de divergences et des scissions à l’infini.

Dans la mesure où, pour ce courant, ce sont les étudiants qui sont l’avant-garde de la lutte du peuple, les querelles ont été transportées dans ce milieu et se manifestèrent négativement au congrès de l’UGEV en 1979. Ils firent une ouverture et deux clôtures. Ils venaient ainsi de détruire le creuset unique de formation patriotique et anti-impérialiste de tous les jeunes du pays qui accédaient aux études supérieures. De façon fulgurante, ce travail de destruction atteignit toutes les organisations des scolaires et de la jeunesse du pays. Ils étendirent leur œuvre de destruction du mouvement démocratique aux organisations syndicales des travailleurs pour aboutir dix ans plus tard, en 1989, à la création de la CGTB.

En 1979, ils décidèrent de mettre en pratique leur théorie de l’insurrection violente à l’université de Ouagadougou. L’on vit pour la première fois des saccages de locaux, des pneus brulés sur la voie publique, des affrontements à coup de pierres avec les forces de l’ordre et des manifestants gravement blessés.

Le GL Lamizana pour la première et unique fois était tellement outré par cette violence, qu’il abattit une répression méthodique sur les étudiants de l’UO par une batterie de sanctions. Les Paramanga Ernest Yonli, les Salif Diallo etc. ont subi rigueur de ces sanctions qui ont amené Salif Diallo à se réfugier à l’université de Dakar.
Laissons là le PCRV aux origines de la violence en politique introduite dans notre pays, car nous le retrouverons, des années après à l’œuvre, au sein des forces de défense et de sécurité sous le CNR et sous le front populaire.

Dès l’installation des institutions de la IIIe république en 1978, les organisations syndicales entrèrent en négociation pour la satisfaction du deuxième point de la plateforme des 17 et 18 décembre 1975 à savoir, le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs et l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Cette formulation, reprise depuis lors dans tous les cahiers de doléances des travailleurs le 1er Mai, avait en 1978, une signification et un contenu très particuliers. Cette revendication exigeait le démantèlement de toutes les mesures par lesquelles le peuple et les travailleurs avaient consenties des mesures fiscales (impôts de capitation, IUTS) et sur leurs carrières (blocage des avancements, suspension ou réduction de certaines indemnités, suspension des examens et concours professionnels) tout cela pour réaliser des économies afin de réussir le redressement des finances publiques après le premier soulèvement populaire du 03 Janvier 1966.
Le ministre des finances, Tiémoko Marc Garango avait pourtant déclaré fin 1974 que le redressement financier avait été réalisé, qu’un excédent budgétaire avait même été dégagé qui servirait à réaliser un programme spécial.

En 1978, où les travailleurs étaient entrés en négociation, c’est quatre années supplémentaires de sacrifices qu’ils venaient de consentir.
Au total, de 1966 à 1978, soit pendant douze ans, les travailleurs et le peuple, courageusement et patiemment avaient consenti des sacrifices inimaginables et étaient tombés dans la précarité aux seules fins de restaurer les finances publiques pour restaurer les finances publiques.

Les travailleurs et le peuple n’en pouvaient plus, ne voulaient plus continuer à consentir des sacrifices et exigeaient du premier gouvernement de la IIIe république la fin des mesures, le rétablissement de tous leurs droits, le relèvement du pouvoir d’achat et l’amélioration des conditions de vie et de travail.

Le premier gouvernement de la IIIe république se perdit en atermoiements et en louvoiements. C’est ce qui déclencha le mouvement gréviste le plus intense jamais égalé dans notre pays, avec l’exigence de la reddition des comptes et la moralisation de la gestion des affaires publiques.

Les centrales syndicales se mobilisèrent et particulièrement la CSV et ses syndicats de base qui regroupaient tous les agents de l’Etat. En moyenne toutes les deux semaines, il y avait une grève massivement suivie des travailleurs des départements ministériels. Les célébrations du 1er Mai réunissaient des dizaines de milliers de travailleurs et des populations qui venaient en soutien.

Le 12 septembre 1979, les quatre centrales syndicales ont signé une lettre ouverte en treize points, au GL Lamizana pour dénoncer la gabegie, les malversations et autres détournements de deniers publics, en citant nommément les auteurs et les montants des prévarications, en exigeant la poursuite des auteurs devant les juridictions compétentes. C’était là le début de la satisfaction du point numéro 3 de la satisfaction de la plateforme des 17 et 18 décembre 1975 par lequel les travailleurs et le peuple exigeaient la reddition des comptes, la bonne gouvernance et la moralisation de la gestion des affaires publiques.

En réaction, le premier gouvernement de la IIIe république, élabora un projet de loi pour réglementer le droit de grève, dans le seul but de briser le mouvement gréviste, qui pourtant était légitime et ne visait qu’à rétablir les travailleurs et le peuple dans leurs droits, après douze années de sacrifices.

Les mises en garde, les menaces de réaction du mouvement syndical furent immédiates. Des lettres individuelles furent envoyées aux députés à l’assemblée nationale pour les tenir responsables de ce qui adviendrait. Les travailleurs leur promettaient par ailleurs d’assister aux débats et au vote de la loi.

Face à une telle mobilisation menaçante et résolue, Gérard Kango Ouédraogo, président de l’assemblée demanda au gouvernement de garder son projet de loi dans les tiroirs. Et on n’en parla plus.

Le 25 novembre 1980, le CL Saye Zerbo perpétra un coup d’Etat ourdi par les forces obscures et rétrogrades du Centre avec le soutien du SNEAHV et du SUVESS et le concours très actif du FPV (fusion du front de refus RDA de Joseph Ouédraogo et de l’UPV de Pr Ki-Zerbo).

Le Cl Saye Zerbo, entouré de tout le CMRPN, convoqua les dirigeants des centrales syndicales au camp Guillaume Ouédraogo pour les informer qu’il avait trouvé les caisses de l’Etat vides et que les travailleurs devaient se préparer à des sacrifices.
Devant le silence des dirigeants des autres centrales syndicales, la délégation de la CSV conduite par Soumane Touré prit la parole pour dire que ceux qui ont vidé les caisses de l’Etat sont connus en rappelant la lettre ouverte en treize points adressée au Gal Lamizana le 12 septembre 1979, signée des quatre centrales syndicales. Il fallait donc commencer par faire rendre gorge à ces prédateurs de la république avant d’envisager d’imposer encore des sacrifices aux travailleurs et au peuple, qui avaient déjà enduré cela pendant douze ans pour restaurer les finances publiques. Une logique aussi élémentaire n’a pas été appréciée par le Cl Saye Zerbo qui, après des menaces adressées à la CSV et particulièrement à son secrétaire générale Soumane Touré, mit fin à la rencontre.

Le Cl Saye Zerbo qui avait le soutien écrit du SNEAHV et du SUVESS et la complicité silencieuse et bienveillante des trois autres centrales syndicales, ne pouvait pas comprendre ce qu’il considérait comme l’hostilité à son égard de la CSV. Le CMRPN cependant a dû discuter de l’intervention de la CSV et a fait comprendre au Cl Saye Zerbo la pertinence de l’intervention et la nécessité de créer des commissions d’enquêtes sur la gestion de la IIIe république.

L’homme Saye Zerbo était balourd et lent de la comprenette, mais ce n’était pas un mauvais bougre. Le Cl Saye Zerbo installa plusieurs commissions d’enquêtes sur la gestion de la IIIème république dans lesquelles prirent part les organisations syndicales.

Pendant que ces commissions travaillaient d’arrache pieds pour monter des dossiers inattaquables à produire devant la justice, le Cl Saye Zerbo envoya son ministre des affaires étrangères, le Cl Félix Tiemtarboum pour chercher de l’argent à l’extérieur. Ce dernier qui conduisait notre diplomatie comme un char de combat rentra bredouille de son périple.

C’est alors que le CMRPN décida de s’en remettre à un escroc international, Poda Michel qui le mit en contact avec la mafia internationale par le truchement de la société Euro-Building.

Les usurpateurs du MPP, qui chauffent les oreilles avec leur PPP, qui veulent blanchir les milliards dont ils ont spoliés le peuple, qui veulent renvoyer l’ascenseur à ce qui leur ont donné des milliards pour organiser l’insurrection et usurper le pouvoir d’Etat, qui veulent transformer notre pays en « blanchisserie » pour tous les fonds vautours ont intérêt à revisiter la mésaventure du Cl Saye Zerbo et de son CMRPN telle que étalée devant les TPR.

Le Cl Saye Zerbo et son CMRPN, que la mafia internationale baladait, a cru prendre des précautions définitives à l’égard du mouvement syndical en supprimant le droit de grève à l’occasion de leur premier anniversaire. La réaction de la CSV et de ses syndicats de base ne se fit pas attendre. Le secrétaire général de la CSV Soumane Touré démissionna de la commission d’enquête, passa dans la clandestinité d’où il organisa avec les autres responsables du bureau de la CSV une grève de protestation de 48 heures. Tout fut mis en œuvre pour briser cette grève avec le soutien des autres centrales syndicales. Les travailleurs qui ont observé le mot d’ordre de grève furent suspendus de leur travail et 171 d’entre eux traduits en justice et condamnés. Le secrétaire général de la CSV Soumane Touré qui était dans la clandestinité et contre lequel un mandat d’arrêt national et international avait été lancé, fut arrêté et détenu dans une cellule de haute sécurité dans le sous-sol de la Sécurité, en fait une cage dans laquelle un homme ne pouvait même pas se tenir debout.

Le Cl Saye Zerbo et son CMRPN, très occupés par cette répression n’ont pas vu venir le 7 novembre 1982, le coup d’Etat des jeunes officiers conduits par le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. L’opération s’est réalisée en moins de trente minutes et un Conseil de Salut du Peuple a pris les rênes de l’Etat.

Bien des années après sa chute, et quelques années avant son décès, le Cl Saye Zerbo a réalisé qu’il s’était imprudemment laissé embarquer dans une sale aventure par les forces obscures et rétrogrades du Centre qui l’ont utilisé, manipulé et abandonné après usage. Il confiera ses récriminations au journal « Le Pays » dans un long entretien.

Le CSP1 du Médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo prenant les rênes de l’Etat, c’était une nouvelle génération de la couche supérieure de l’Armée qui arrivait au pourvoir : celle issue des académies militaires de France et d’ailleurs. Ils voulaient de ce fait rompre avec la gestion des officiers supérieurs qui se sont succédé au pouvoir de 1966 à 1982. Pour ce faire, ils voulurent former leur premier gouvernement avec des cadres irréprochables, ils demandèrent des enquêtes de moralité sur ceux qui étaient retenus. C’est ainsi qu’ils ont formé leur premier gouvernement, qui a été rendu public. Des informations complémentaires leur parvinrent alors sur Bambara Clément, le père de Smokey. Il fut immédiatement remplacé et n’assista même pas au premier conseil des ministres.

Le CSP1, dans la recherche de transparence dans sa gouvernance, publiait des communiqués sur son fonctionnement et sur les délibérations. Des contradictions au sein du CSP1 furent étalées publiquement et dans les meetings au cours desquels s’exprimaient le président Jean Baptiste Ouédraogo et le premier ministre Thomas Sankara. Deux camps se dessinaient nettement.

Le président Jean Baptiste Ouédraogo, avec le concours de quelques vieux officiers et adossé aux forces obscures et rétrogrades du Centre dont il relève, perpétra un coup d’Etat contre l’autre camp le 17 Mai 1983.

La suite est connue. L’autre camp se réorganisa autour de Blaise Compaoré à Pô et fit un coup d’Etat à l’éphémère président Jean Baptiste Ouédraogo le 4 Aout 1983 pour instaurer le CNR.

Le CNR de Thomas Sankara, pour faire droit à l’exigence de transparence et de bonne gouvernance exprimée par les travailleurs et le peuple compila tous les dossiers des différentes commissions d’enquêtes installées par le Cl Saye Zerbo et ouvrit les TPR (Tribunaux Populaires de la Révolution) le 03 Janvier 1984.

Après le jugement de la gouvernance du régime de Maurice Yaméogo par un tribunal spécial, les travailleurs et le peuple allaient assister aux procès des gouvernances de deux présidents : le GL Lamizana et le Cl Saye Zerbo et un président de l’assemblée nationale, Gérard Kango Ouédraogo.

Malgré ce que les détracteurs en ont dit et les raisons peu convaincantes invoquées pour réviser les décisions rendues par les TPR, les procès étaient sans haine et sans excès et se sont déroulés dans le calme et la sérénité.

Organisés de la sorte, après une succession d’Etats d’exception, et sous un Etat d’exception, donc sans aucune référence à une constitution en vigueur , l’on peut s’autoriser à dire que les TPR ont respecté la tradition des travailleurs et du peuple de rechercher des solutions pacifiques et légales pour résoudre les crises politiques et instaurer la bonne gouvernance et la paix dans notre pays.

Quoi qu’on dise, les TPR ont été un grand moment pédagogique, les conseils de discipline et les inspections des différents départements ministériels n’ayant pas fonctionné, et sévi depuis 1975 quand le ministre des finances Tiémoko Marc Garango a quitté son poste.

Thomas Sankara et son CNR, grisés par le succès des TPR qui se déroulaient, convaincus qu’ils ne devaient plus rien aux travailleurs et au peuple, parce qu’ils les avaient sauvés de la répression du CMRPN et qu’ils leur donnaient satisfaction dans leur exigence de transparence et de bonne gouvernance, décidèrent donc de mettre en œuvre leur projet bonapartiste.

Pour que personne ne vienne les contrarier, ils décidèrent d’abattre la répression sur les dirigeants de la CSV et de ses syndicats de base. Ils ne décoléraient pas que les militants de notre parti aient mis en échec leur projet de création de leur parti unique en décembre 1983 ; ils se rappelaient aussi que c’est la CSV et ses syndicats de base qui avaient tenu en échec le Cl Saye Zerbo et son CMRPN, dans leur volonté d’imposer des sacrifices supplémentaires aux travailleurs à leur arrivée au pouvoir.

Notre parti et ses militants, notamment ceux qui dirigeaient la CSV et ses syndicats de base les ont vu venir, et ont tout compris par leur réticence à rétablir la CSV dissoute, et à rétablir le droit de grève supprimé par le Cl Saye Zerbo. Il a fallu écrire au président Jean Baptiste Ouédraogo et menacer de reprendre la lutte. Pour ceux qui douteraient de notre analyse, nous les renvoyons à la lecture ou à la relecture du Numéro 1 de « L’armée du Peuple », journal que le CSP1 publiait.

Pour mieux les édifier, nous leur rappelons qu’à peine la répression entamée contre les militants de notre parti qui dirigeaient la CSV et ses syndicats de base, Thomas Sankara et son CNR, au nom d’un Auto-Ajustement interne dont les travailleurs et le peuple n’étaient pas informés, abattirent toute une série de mesures salariales réduisant le pouvoir d’achat des travailleurs, décrétèrent la gratuité du loyer, qui consistait en réalité à récupérer tous les revenus des loyers sans aucune remise de reçus aux propriétaires, l’EPI(Effort populaire d’investissement), etc.

La gestion des finances publiques de notre pays n’a jamais été aussi opaque, échappant à tout contrôle, les travailleurs et le peuple étant maintenus sous la terreur et la moindre critique pouvait exposer son auteur à une exécution sommaire.
C’est la construction du parti unique qui aiguisa les contractions au sein du CNR. Le dénouement le 15 octobre 1987 fut brutal et sanglant. C’est au lendemain du 15 octobre que les militants de notre parti qui dirigeaient et animaient la CSV et ses syndicats de base furent libérés des geôles du CNR.

Le front populaire de Blaise Compaoré était arrivé pour, dit-il, rectifier la révolution. Dès 1989, ce projet dut être abandonné avec la chute du mur de Berlin, et la mondialisation. Sans que l’Etat de la nation et celui de la gestion des finances publiques aient été faits, notre pays a été engagé dans les PAS et les privatisations.
Par le discours de la Baule, la France fit comprendre aux chefs d’Etat Africains que l’on ne pouvait pas libéraliser l’économie sans libéraliser la politique. La démocratisation était lancée avec des copies frelatées de la constitution de 1958 en vigueur en France.

Les travailleurs et le peuple s’y engageaient avec soulagement parce que c’était la fin des régimes d’exception et avec l’espoir de reprendre la lutte pour la construction d’un Etat de droit démocratique véritable, la bonne gouvernance, la moralisation de la gestion des affaires publiques.

Dès l’adoption de la constitution par référendum le 02 Juin 1991, deux camps s’affrontèrent : la CFD et l’ARDC.

Ceux de la CFD se sont constitués au lendemain de la table ronde des partis politiques que Blaise Compaoré, chargé de la transition pour mettre en place les institutions de l’IVe République avaient convoquée conformément à l’art. 170 de la constitution qui stipule : « Le chef de l’Etat et le gouvernement sont habilités à prendre les mesures nécessaires à la mise en place des institutions ». Dès l’entame de la rencontre, 13 partis politiques exigèrent que la table ronde soit souveraine. Blaise Compaoré opposa un refus catégorique. Ils quittèrent alors la réunion pour aller se constituer en CFD et revendiquer la tenue d’une conférence nationale souveraine.
Bonnes gens qui êtes démocrates respectueux de la constitution, une telle attitude et une telle revendication étaient-elles acceptables ?

Aux partis qui étaient restés autour de la table dont le nôtre, Blaise Compaoré demanda la conduite à tenir. Ils répondirent que c’était une bonne initiative et qu’ils étaient prêts à travailler d’arrache-pied pour produire des rapports de qualité. Chaque semaine, des comptes rendus des travaux étaient publiés dans la presse. Signalons que c’est Philippe Ouédraogo, à l’époque secrétaire général de notre parti qui a présidé les travaux de la commission ad hoc. Après Amirou Thiombiano en 1966, Hamidou Coulibaly en 1976, les camarades de notre parti ont toujours joui de la confiance de tous dès qu’il s’agit de discuter des problèmes du pays et d’envisager l’avenir.

A la fin des travaux de la commission ad hoc de la table ronde, à l’initiative de notre parti, les partis restés à la table ronde se constituèrent en Collectif sous l’appellation d’ARDC (Alliance pour le Respect et la Défense de la Constitution).
Il ressort clairement ainsi que l’opposition CFD/ARDC était une opposition non violente, de deux conceptions diamétralement opposées de recherche de solutions de sortie de crises.

D’un côté les putschistes, partisans de l’insurrection violente, la CFD, et de l’autre, les partisans de la recherche de solutions pacifiques et légales de sortie de crises pour la construction d’un Etat de droit démocratique, la bonne gouvernance et la paix.
A preuve, toutes les tentatives pour amener les premiers à discuter et à rechercher les solutions pacifiques et légales ont été rejetées par eux. Le comité de concertation et le forum de réconciliation nationale convoqués par Blaise Compaoré, conformément à l’art. 170 de la constitution et présidés par l’Abbé Séraphin, actuel évêque de Koupéla ont été boycottés par ceux de la CFD.

Tout au long de la IVe République jusqu’à la démission de Blaise Compaoré le 31 Octobre 2014, suite à l’insurrection et à l’usurpation du pouvoir par le MPP, nous retrouverons les mêmes protagonistes dans les deux conceptions toujours diamétralement opposées.

Les institutions de la IVe république ont été mises en place après l’intermède bruyant de l’opposition CFD/ARDC. Les institutions et la vie politique ont été sans partage, dominées par Blaise Compaoré et son personnel arrivés à la politique sous les Etats d’exception, qui éprouveront jusqu’au bout du mal à se convertir en démocrates, à s’adapter à une vie constitutionnelle normale. Les réflexes d’Etats d’exception ayant la vie dure de leur côté, il est survenu le drame de Sapouy avec l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons. Un mouvement d’indignation et de protestation massif et d’une durée jamais égalée dans notre pays conduit par le collectif des organisations de masse et des partis politiques dirigé par Halidou Ouédraogo a plongé le pays dans une crise grave.

Une commission internationale d’enquête a été mise en place pour faire la lumière sur ce drame présidée par Kassoum Kambou. Retenez bien ces deux noms : Halidou Ouédraogo et Kassoum Kambou que l’on retrouvera au service des usurpateurs du MPP, l’un comme Président de la commission chargé de rédiger une constitution pour passer à une cinquième république, et l’autre nommée président du Conseil Constitutionnel qui a approuvé le nouveau code électoral, la loi portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice devant juger Blaise et son dernier gouvernement.

Nous n’en sommes pas encore là. La grave crise consécutive au drame de Sapouy restant à résoudre, les deux conceptions diamétralement opposées de recherche de sortie de crise vont s’étaler au grand jour.

Le collectif des organisations de masse et des partis politiques manœuvraient pour transformer le mouvement d’indignation et de protestation consécutif au drame de Sapouy en insurrection d’autant plus qu’il était dirigé par Halidou Ouédraogo, militant du PCRV et dirigées par ses militants Hermann Yaméogo et son parti qui étaient du Collectif, a pu déclarer que le pays n’était pas loin d’un nouveau 03 janvier.
Blaise Compaoré, conformément à ses attributions présidentielles par décret, créa un Collège des Sages pour aider à la recherche de solutions de sortie de crise. Il avait vu juste et avait bien fait.

Dans sa panique pour s’en sortir, Blaise Compaoré ne s’était certainement pas aperçu qu’il venait de mettre en place le tribunal le plus efficace et le plus redoutable pour apprécier et juger de la gouvernance de tous les régimes, y compris le sien, de 1960 à 1998, année du drame de Sapouy.

Le Collège des Sages était composé des trois présidents en vie qui avaient dirigé le pays après le premier soulèvement populaire du 03 janvier 1966, et de personnalités comme Charles Bila Kaboré qui avait été directeur de cabinet du Gal Lamizana et qui avait été le conseiller économique de tous les présidents y compris Thomas Sankara, des retraités ayant suivi de très près l’évolution politique de notre pays etc.

Le Collège des Sages était présidé par Mgr Anselme T Sanou, homme de culture, fin connaisseur de notre évolution politique, condisciple et ami de feu Augustin Wiminga, très connu de son vivant pour ses analyses et ses prises de position politiques qu’il publiait dans la presse. Mgr Anselme a confié que c’est depuis le séminaire qu’ils discutaient de politique et faisaient des réflexions sur l’avenir de notre pays.
Le collège des Sages, au cours de ses travaux, a revisité les jugements du régime de Maurice Yaméogo, des TPR, et a jugé la gouvernance de l’éphémère régime de Jean Baptiste Ouédraogo de même qu’il a jugé les gouvernances du CNR de Thomas Sankara et du Front populaire de Blaise Compaoré. La gouvernance de ces trois derniers régimes n’avaient pas fait l’objet d’un jugement public.

Le collège des Sages a même fait un jugement d’étape du régime de Blaise Compaoré de 1991 à 1998 sous cette IVe République. Le Collège des Sages a joint à ses travaux des recommandations et des résolutions en insistant pour les solutions de sortie et des résolutions en insistant pour que les solutions de sortie de crise soient conformes à la constitution et aux lois de la république dans le cadre des institutions de la République. Les usurpateurs du MPP, Salif Diallo en tête et son assemblée godillot ont, le 27 avril 2016 adopté la loi numéro 031-2016/AN autorisant « l’apurement administratif de comptes de gestion de l’Etat, des établissements publics de l’Etat, et des collectivités territoriales. Il s’agit des comptes de gestion de l’Etat de 1984 à 2000, des comptes de gestion des établissements publics de l’Etat de 2000 à 2008 et des comptes de gestion des collectivités territoriales, de 1963 à 2000.

Visiblement, ils croient pouvoir effacer les traces de leur prédation en adoptant cette loi pour amnistier tous les comptables au nombre de 700. Ils ne peuvent pas s’auto amnistier, les documents et les preuves sont en possession de la Cour des Comptes et de l’ASCE, même s’ils ont engraissé Ibriga pour qu’il s’asseye dessus de tout son poids. Leur gestion sera jugée à l’occasion du jugement des 27 ans de régime de Blaise Compaoré.

C’est le lieu de signaler à la vigilance du peuple les manœuvres de Salif Diallo pour sauter le Président Kambou Benoit du Haut Conseil pour la Réconciliation Nationale pour y placer leur homme. Cette institution détient des documents clairs et précis de tous ceux qui sont allés y faire des réclamations. Kambou Benoit est assis sur une mine d’informations qui sont des bombes pouvant pulvériser définitivement les usurpateurs du MPP pour les crimes politiques économiques et les crimes de sang.
Les deux conceptions diamétralement opposées de recherche de solutions aux crises politiques pour la construction d’un Etat de droit véritable se sont manifestées dans l’opposition CFD/ARDC, ont ressurgi à l’occasion de la mise en place du Collège des Sages et de la publication de ses travaux.

Les putschistes et les partisans de l’insurrection violente ont rejeté le principe même de la création du Collège des Sages, contesté sa composition et rejeté aussi ses travaux. Les partis politiques qui étaient membres du collectif ont même lancé un mot d’ordre de boycott au motif qu’ils n’enjamberont pas le cadavre de Norbert Zongo pour participer à des élections. On sait ce qui est advenu de ce mot d’ordre. Il a suffi que Blaise Compaoré fasse venir Alpha Condé le « Féanfiste » que l’on venait d’extirper des griffes de Lansana Conté pour que ce dernier dise à cette bande de tarés politiques réunie à l’Hôtel Silmandé qu’il faut qu’ils abandonnent leur mot d’ordre de boycott. Ils s’exécutèrent honteux, la queue entre les jambes sans aucune explication publique sur l’abandon de leur mot d’ordre.

Notre parti, à l’instar de plusieurs autres avait salué et apprécié positivement les travaux du Collège des Sages comme conforme au génie des travailleurs et de notre peuple d’imaginer des solutions pacifiques et légales de sorties de crises pour la construction d’un Etat de droit démocratique véritable, la bonne gouvernance, la paix et le progrès.

Notre parti acceptera même d’entrer dans le gouvernement de Blaise Compaoré après avoir exigé et obtenu la signature d’un protocole pour la mise en œuvre des recommandations et résolutions du Collège des Sages. Notre parti avait même obtenu l’inscription d’une clause contrôle dans le protocole. Les responsables des partis signataires du protocole qui avaient envoyé des éléments au gouvernement, se réunissaient régulièrement avec le 1er ministre Yonli pour faire l’évaluation de l’application des recommandations et résolutions du Collège des sages et des comptes rendus publics en étaient faits devant les médias.

Notre parti avec quatre autres partis ont poussé leur contribution par la rédaction d’une proposition nouvelle du code électoral qui a été soumis au président Blaise Compaoré.
Les boycotteurs étant revenus, la proposition leur fut soumise ; ils n’eurent pas à faire de suggestions pertinentes. C’est ainsi que le code électoral consensuel a été élaboré et adopté. C’est son application qui est à l’origine de l’assemblée équilibrée issue des élections de 2002.

Le rapport du Collège des Sages fait par ailleurs une analyse des forces politiques qui ont été les protagonistes du jeu politique, et c’est ainsi qu’il met à jour et trace le nouveau courant politique né dans le mouvement étudiant en page 13 du rapport (cité de mémoire). Il situe l’origine de la violence en politique dans ce courant et conclut que ce sont des gens sans foi ni loi pour lesquels c’est le pouvoir coûte que coûte. Il ne cite pas de noms de partis, mais nous affirmons sans l’ombre d’un doute qu’il s’agit de la mouvance PCRV, c’est-à-dire le PCRV et tous les groupuscules prétendus communistes qui en sont issus par scission (ULC, ULC-R, GCB, UCB, mouvances sankaristes etc.). C’est ce courant qui a corrompu l’esprit de notre jeunesse pour la pousser à des actions violentes avec leurs théories révolutionnaires erronées telles « les étudiants, avant-garde de la lutte du peuple ».

Ce sont eux également qui ont prétendu infiltrer les forces de défense et de sécurité, contaminant ainsi de jeunes officiers de leurs théories violentes, faussement révolutionnaires. Le PCRV a placé Salif Diallo auprès de Blaise Compaoré avant le 4 Août et il y est demeuré jusqu’au 04 janvier 2014.

Le bonapartisme de la couche supérieure de l’armée, conjuguée avec les théories violentes de ce courant, expliquent toute la violence et les assassinats politiques depuis 1982 dans notre pays, les groupuscules prétendument communistes se livrant une lutte à mort par des militaires interposés et incitant à résoudre par la violence toute divergence politique.

C’est avec Salif Diallo devenu l’âme damné de Blaise Compaoré que la mouvance PCRV a cassé toutes les organisations démocratiques, les organisations syndicales notamment, pour créer la CGTB.

Notre parti connait bien cette mouvance PCRV parce que les fondateurs sont des anciens militants de notre parti, dans le mouvement étudiant trop longtemps restés en France et qui, à la faveur de la querelle au sein du mouvement communiste international ont créé ce courant au sein de la FEANF avec les Alpha Condé que nous dénoncions déjà comme étant un agent de la CIA en 1971 à l’occasion du congrès de l’UGEV, au cours duquel ses camarades de l’AEVF qui l’avaient invité tentaient de lui donner la parole.

Le PCRV dira, en lisant ce que nous écrivons, que nous nous livrons à un travail de dénonciations, un travail de flic à leur égard. Pauvre PCRV ! Depuis 1979, le Gal Lamizana et tous les présidents qui lui ont succédé, par tous les services de renseignement des forces de défense et de sécurité ont tracé et fiché vos militants comme ils l’ont fait pour notre parti et ses militants.

Il n’y a que le PCRV à croire qu’il est toujours clandestin et secret. Il n’y a que le PCRV à croire que Salif Diallo qu’il a placé auprès de Blaise Compaoré était sous son contrôle. Il y a longtemps qu’il y a échappé, menant son propre jeu, manipulant le PCRV et ses militants dans les différentes organisations pour le compte de Blaise Compaoré. Salif Diallo est allé même très loin lorsqu’il est devenu un agent français dans ses courses pour le compte de Blaise Compaoré. Il est de même devenu un agent américain à la faveur du trafic d’or au profit de hauts responsables de l’establishment américain. Il n’est donc pas étonnant que ce soit à Salif Diallo qu’il a été confié le contrat et les moyens financiers et autres pour organiser l’insurrection et chasser Blaise Compaoré du pouvoir en manipulant le PCRV et ses organisations satellites et la jeunesse de notre pays. Salif Diallo l’a confessé lui-même dans un entretien accordé à Jeune Afrique.

Notre parti connait bien l’expérience de lutte de notre peuple pour la construction d’un Etat de droit démocratique véritable, pour la bonne gouvernance, le progrès et la paix, parce qu’il a toujours été aux côtés des travailleurs et du peuple afin de les inspirer et les guider en jouant ainsi son rôle d’avant-garde.

Notre parti a décelé et soutenu le génie des travailleurs de notre peuple à imaginer des solutions pacifiques et légales pour résoudre les crises politiques et poursuivre leur lutte pour la construction d’un Etat de droit démocratique véritable, la bonne gouvernance, le progrès et la paix. C’est pourquoi notre peuple ne pouvait accepter, ni l’insurrection ni la succession non conforme à la constitution de Blaise Compaoré après sa démission le 31 Octobre 2014.

C’est pourquoi notre parti a dénoncé et rejeté la transition non conforme à la constitution qui a instauré un Etat d’exception que nous avons qualifié de transition batârde en prévenant que tout ce qui serait fait sous cette transition sera nul et de nul effet.

C’est pourquoi note parti a dénoncé et rejeté la mise en place du CNT, au lieu du Sénat en prévenant que toutes les lois que le CNT allait voter ne sont pas opposables aux citoyens parce qu’elles sont des lois d’exception prises par le CNT qui n’a ni la qualité, ni la compétence pour légiférer.

La loi prise par le CNT portant nouveau code électoral ne visait qu’à écarter les partisans de Blaise Compaoré des élections que la transition a organisées, alors même qu’ils n’ont pas été jugés et déchus de leurs droits civiques.

A nouveau, la loi prise par le CNT portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice pour anéantir Blaise Compaoré et son dernier gouvernement sous la transition vient d’être relookée par les usurpateurs du MPP, pour assouvir leur haine contre Blaise Compaoré et son dernier gouvernement.

C’est pourquoi, notre parti dit non à ce faux procès inique fait à Blaise Compaoré et à son gouvernement devant la Haute Cour de Justice. Ce procès n’obéit pas à la tradition des travailleurs et de notre peuple à trouver des solutions pacifiques et légales pour sortir des crises politiques et à juger la gouvernance des régimes déchus.

III. Non au faux procès inique de Blaise Compaoré et de son dernier gouvernement devant la Haute Cour de Justice

1) De la Haute Cour de Justice

Contrairement à ce qu’écrit Boureima Ouédraogo, Directeur de publication du journal Le Reporter, la Haute Cour de Justice n’est pas une invention de Blaise Compaoré pour plaire aux bailleurs de fonds. La Haute Cour de Justice est inscrite dans la Constitution au Titre IX, arts 137 à 140. Cela n’appartient pas à Blaise Compaoré et ne peut être ignoré comme les insurgés ont ignoré l’art 43 de la constitution pour instaurer une transition non conforme. Boureima Ouédraogo pense et écrit que c’est Blaise Compaoré qui n’a pas voulu rendre la Haute Cour de Justice fonctionnelle par les personnalités qu’il y a désignées.

Faux ! Blaise Compaoré, président du Faso n’avait rien à voir dans la composition, l’installation et le fonctionnement de la Haute Cour de Justice. Selon l’art 137 de la Constitution, c’est l’assemblée nationale qui y désigne des députés auxquels viennent s’ajouter des magistrats désignés par le président de la Cour de cassation. La Haute Cour ainsi réunie élit son président parmi ses membres. Le même art 137 précise que c’est une loi qui doit fixer la composition, déterminer les règles de son fonctionnement et la procédure applicable devant elle.

Donc, si la Haute Cour de Justice n’a pas été fonctionnelle, cela n’incombe pas à Blaise Compaoré, président du Faso, mais plutôt aux deux derniers présidents de l’assemblée nationale de son régime, en l’occurrence Roch Marc Christian Kaboré, président pendant onze ans auquel a succédé Soungalo Ouattara qui, lui, n’a fait que deux ans de présidence.

La Haute Cour de Justice est installée au début de chaque législature.

Notre parti est fondé à dire que c’est Roch Marc Christian Kaboré qui n’a jamais voulu que la Haute Cour de Justice soit fonctionnelle. Durant la législature 2002-2007 où Roch Marc Christian Kaboré a accédé à la présidence de l’assemblée nationale alors qu’il était le premier vice-président dans la législature précédente, notre parti avait des députés à l’assemblée nationale. La Haute Cour de Justice a été installée en début de législature et Yarga Larba, avait été élu président. Ce dernier a confié à un de nos députés membre titulaire de cette Haute Cour de Justice, un projet de lettre à Roch Marc Kaboré pour rendre cette juridiction fonctionnelle. Roch Marc Christian Kaboré, président de l’assemblée nationale, ne donna aucune suite favorable à sa requête ni à toutes les autres et Yarga Larba, pendant cinq ans flottaient à l’Assemblée en se lamentant.

Il faut comprendre ce qu’est la Haute Cour de Justice et ce qu’on ne peut en faire. L’Assemblée nationale a pour rôle de voter la loi, consentir l’impôt et de contrôler l’action gouvernementale. La Haute Cour de Justice, de ce qui précède est une juridiction qui permet à l’assemblée nationale de prolonger son rôle de contrôle de l’action gouvernementale et de sanctionner. C’est pourquoi les seuls justiciables devant la Haute Cour de Justice sont le Président du Faso et les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions (art. 138 de la constitution). La Haute Cour de Justice ne peut être transformée en une juridiction d’exception par la transition et les usurpateurs du MPP pour assouvir leur haine contre Blaise Compaoré et son dernier gouvernement.

A preuve, Blaise Compaoré, Président du Faso dans l’exercice de ses fonctions ne peut être poursuivi que pour haute trahison, attentat à la constitution ou pour détournement de deniers publics. Les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions (art. 138 de la constitution).
La transition et les usurpateurs du MPP, malgré leur haine ont du mal à qualifier les chefs d’accusation contre Blaise et son dernier gouvernement devant la Haute Cour de Justice. Tout d’abord ils ont voulu les présenter devant les tribunaux pour attentat à la constitution et détournement de deniers publics. Les tribunaux se sont déclarés incompétents.

C’est alors qu’ils ont instruits le CNT pour élaborer une loi d’exception dans le seul but d’écraser Blaise Compaoré et son dernier gouvernement sans leur laisser la possibilité de se défendre et de recourir à une autre juridiction. Enfin, les usurpateurs du MPP, après examen ont requalifié les chefs d’accusation pour juger Blaise et son dernier gouvernement devant la haute cour de justice hâtivement bricolée par l’Assemblée godillot de Salif Diallo comme responsable des victimes de l’insurrection.

Il faut signaler d’une part qu’à l’art. 140 de la constitution, « La Haute Cour de Justice est liée par la définition des crimes et délits et par la détermination des peines résultant de lois pénales en vigueur à l’époque où les faits ont été commis. », d’autre part, il n’est précisé nulle part dans les dispositions de la constitution relatives à la Haute Cour de Justice que la responsabilité du Président du Faso et des membres du gouvernement peut être engagée devant la Haute Cour de Justice pour des conséquences d’une insurrection. Bien au contraire, il est précisé à l’art 138 in fine, « dans tous les autres cas, ils demeurent justiciables des juridictions de droit commun et des autres juridictions ».

La Haute Cour de Justice est donc incompétente pour juger Blaise Compaoré et son dernier gouvernement pour les conséquences de l’insurrection qui a fait des victimes. C’est certainement pourquoi le Conseil Constitutionnel a renvoyé les victimes de l’insurrection et leurs ayants droit à se pourvoir autrement que devant la Haute Cour de Justice s’ils tiennent à avoir réparation. Alors, n’est-ce pas un faux procès, inique, que les usurpateurs du MPP ont monté contre Blaise Compaoré et son dernier gouvernement ?

2) Les péripéties du procès

Dès l’ouverture du procès, à l’appel des accusés, la Haute Cour de Justice a rejeté la présence de l’avocat de Blaise Compaoré.

Par ailleurs, les avocats des autres inculpés ont soulevé des exceptions très fondées. Après quelques flottements, la Haute Cour de Justice a suspendu son audience pour permettre aux avocats de saisir le Conseil Constitutionnel.

Le conseil constitutionnel a rendu ses décisions. Les usurpateurs du MPP ont saisi l’Assemblée godillot de Salif Diallo pour relooker la loi portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice. Ils promettent que le procès va reprendre et le PITJ dit qu’ils veulent prolonger leur honte.

Sur les différentes questions de droit soulevées et sur les décisions du Conseil Constitutionnel, L’Observateur paalga du doyen Edouard Ouédraogo titre à la une de sa parution du 13 Juin 2017 : « Haute Cour de Justice :

Les sages ont tranché et tout le monde crie victoire
Les arts. 21 et 33 contraires à la constitution
Une décision qui jure avec les considérant ».

Cette loi d’exception portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice va connaitre le même parcours que la loi d’exception portant nouveau code électoral avait connu : Ouaga-Abuja-Ouaga. Des filous vont s’enrichir et les usurpateurs du MPP, comme M’Ba Michel Kafando vont déclarer que nous sommes un pays civilisé mais vont quand même décider de faire la force à Blaise Compaoré et à son dernier gouvernement. C’est ce que le PITJ refuse.

Il n’y a pas de doute. Les avocats de Blaise Compaoré et des autres n’auront aucune peine à obtenir la relaxe pure et simple de leurs clients parce qu’ils sont bons, à condition que le droit soit dit, et rien que le droit. Pour cela, il faut qu’ils aillent à fond et au fond. Leur handicap réside à ce niveau parce qu’ils risquent de s’arrêter à mi- argument sous le prétexte de ne pas faire de la politique.

C’est le devoir du PITJ que de faire la politique. C’est pourquoi il va dénoncer l’inconstitutionnalité de la transition et du CNT, celle de la loi portant organisation et fonctionnement de la Haute Cour de Justice, il va également dénoncer l’illégalité du Conseil constitutionnel et enfin, dire aux usurpateurs du MPP de laisser Blaise Compaoré tranquille parce qu’ils l’ont mis eux-mêmes hors de portée de leur haine par la loi d’amnistie qu’ils ont votée et inscrite dans la constitution du temps où ils étaient au CDP et dirigeaient l’assemblée nationale. Il faut respecter la constitution.

3) La mise à nu des manipulations des insurgés et des usurpateurs du MPP

Le PITJ a vivement dénoncé la transition qui s’est opérée dans notre pays après la démission de Blaise Compaoré comme contraire à l’art 43 de notre constitution. Les insurgés et les usurpateurs du MPP n’en avaient cure. Dès décembre 2014, nous avons prévenu que l’installation du CNT était contraire à la constitution, qu’il n’avait pas qualité pour légiférer et que les lois qu’il allait fabriquer ne seraient pas opposables aux citoyens parce que nulles et de nul effet.

Bref, nous avons prévenu que tout ce que la transition fera est nulle et de nul effet et que cette transition était en train de faire du tempiisme, du basaiisme et du wigouiisme tout court.

Le PITJ a même prévenu que cette transition contraire à la constitution qui a permis à des individus d’usurper les titres et fonctions de président du Faso (M’Ba Michel Kafando), de 1er ministre (Lt-Cl Zida) et de président de CNT (Chériff Sy) allaient entacher d’illégalité tout ce qui sera fait sous la transition bâtarde. En conséquence de quoi, les élections ordonnées et organisées par la transition sont illégales. Comme sous la transition, elles ont permis à des individus d’usurper des titres et des fonctions. Par conséquent, l’Assemblée godillot présidée par Salif Diallo est illégale et ne peut pas mettre en accusation le dernier gouvernement de Blaise Compaoré devant la Haute Cour de Justice composée pour partie de députés désignés par cette Assemblée.

Le Conseil Constitutionnel est illégal lui aussi parce que son installation n’est pas conforme à la loi portant son organisation et son fonctionnement. Son président Kassoum Kambou n’a pas été élu par ses pairs comme le prévoit la loi. Il a été nommé par décret du président de la transition bâtarde, M’Ba Michel Kafando. Par ailleurs, des individus ont été introduits au Conseil Constitutionnel qui n’avaient pas qualité pour y siéger. Le Pr Soma de la société de droit constitutionnel, alors même qu’il était conseiller au cabinet du 1er ministre de la transition, le Lt-Cl Zida, a dénoncé publiquement et nommément ces individus introduits au conseil constitutionnel, au mépris des dispositions de la loi portant composition du Conseil Constitutionnel.

4) Justice pour les victimes de l’insurrection

Depuis l’insurrection, par différentes manipulations de l’opinion nationale et internationale, la transition bâtarde et les usurpateurs du MPP ont voulu faire croire que ce sont Blaise Compaoré et son dernier gouvernement qui ont ordonné de tirer sur les manifestants. Ils ont pour ce faire, exhibé l’acte de gouvernance pris par le 1er ministre Luc Adolphe Tiao enjoignant au chef d’État-major Général des armées de prendre toutes les dispositions utiles pour éviter les troubles. Cette réquisition ne peut à elle seule constituer la preuve que Blaise Compaoré et son dernier gouvernement ont ordonné de tirer sur les manifestants.

Au contraire, l’attitude et les déclarations de Blaise Compaoré et de son dernier gouvernement montrent simplement qu’ils avaient le souci d’éviter des troubles en déployant les forces de défense et de sécurité et qu’ils n’avaient même pas l’intention d’empêcher les manifestations pacifiques. Le ministre de la Communication Edouard Traoré a même déclaré sur les antennes des médias nationaux et internationaux que les manifestants pouvaient venir jusqu’à la hauteur de l’assemblée pour faire entendre leur protestation.

Il faut donc être sérieux. Ce ne sont pas Blaise Compaoré et le dernier gouvernement qui ont organisé les manifestations contre eux-mêmes. Et puisque la loi dit que ce sont les organisations de manifestation légales ou illégales qui sont responsables devant les juridictions compétentes afin que les victimes de l’insurrection et leurs ayants droit puissant avoir réparation.

5) Les organisateurs de l’insurrection

Il y a tout d’abord le PCRV qui a introduit dans notre pays la conception de l’insurrection comme moyen d’action politique. Il est donc politiquement et moralement responsable.

Ensuite, il y a le doyen Edouard Ouédraogo qui, le premier, dans les colonnes de son journal l’Observateur Paalga a envisagé et proposé la succession non constitutionnelle à Blaise Compaoré en ne parlant Même pas dans cet article du Dauphin constitutionnel qu’était Roch Marc Christian Kaboré, président de l’assemblée nationale.

Il y a aussi Zéphirin Diabré, son CFOP et toutes les OSC qui ont empêché la mise en place du Sénat, préparant ainsi le terrain aux insurgés qui ont mis le feu à l’Assemblée, l’ont dissoute pour pouvoir instaurer une transition non conforme à l’art.
43 de la constitution.

Les vrais cerveaux, les principaux organisateurs ceux qui ont financé et armé les manifestants sont les usurpateurs du MPP, Salif Diallo en tête.
Salif Diallo lui-même a tout avoué jusque dans les détails comment il a organisé l’insurrection dans un entretien à un journaliste de Jeune Afrique publié le 19 janvier 2016, sous la signature de Rémi Carayol. Cet entretien a été repris et commenté par l’Investigateur.net le 25 juin 2016 sous la signature d’Ali. Voici l’intégralité de l’extrait tant il est clair et précis. (Ali, Burkina Faso : Salif Diallo, un délinquant politique ? 25 Janvier 2016, Investigateur.net ((consulté le 01/07/2017))

« Salif Diallo, ancien missi dominici de l’ex-président du Faso, Blaise Compaoré est à l’Assemblée nationale du pays des hommes intègres depuis les élections couplées présidentielle-législatives du 11 décembre dernier. Selon notre confrère Jeune Afrique qui annonce détenir des confidences de ce dernier au lendemain de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l’homme s’est présenté comme l’un de ceux qui ont fait tomber l’ex-PF. On n’en revient pas. « Il y avait de l’excitation dans sa voix. Et une volonté manifeste de raconter l’interdit », rapporte Jeune Afrique dans son article intitulé « Salif Diallo, de l’ombre à la lumière ».

Et de poursuivre : « En cet instant fugace, Diallo nous avait reçu en coup de vent au siège de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et avait, après avoir pris soin de bien fermer la porte derrière lui, livré les secrets de la fin de Blaise Compaoré. Grisé par l’inespéré succès, il nous avait raconté comment il avait organisé (avec d’autres) une partie de l’insurrection du 30 octobre, comment il avait mobilisé des centaines de jeunes et les avait armés de cocktails Molotov pour harceler les forces de l’ordre, comment il avait manigancé, avec certains de ses proches, l’attaque et la mise à sac de l’Assemblée nationale – l’acte qui fera basculer l’histoire du Burkina. C’était l’œuvre de sa vie, pourtant riche en coups tordus. Le succès qui consacrait définitivement un génie politique que personne, y compris parmi ses adversaires, n’oserait lui contester »

A la lecture de cet extrait, Salif Diallo, président de l’Assemblée nationale, sans doute grisé par sa nouvelle position, a fait des révélations de taille. Pour sûr, si celles-ci avaient été faites par une tierce personne, l’on y aurait vu de la malveillance. Mais, justement, c’est Salif Diallo « himself » qui s’est confié à JA avec ce manque de tact propre aux opportunistes à qui la fortune a souri. De quoi s’agit-il ? En des mots qui ont le mérite de la clarté et qui ne laissent donc aucune place à l’interprétation et à la polémique, l’ancien « homme de main » de Blaise Compaoré a situé ses responsabilités dans la chute de ce dernier.

C’est ainsi qu’il a révélé avoir armé les jeunes burkinabè de cocktails Molotov avec lesquels ils ont harcelé les forces de l’ordre. Salif Diallo serait aussi selon notre Confrère, l’un de ceux qui ont planifié l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a causé la chute de Compaoré. Mais ce n’est pas tout. Puisqu’il a également poussé les manifestants à incendier l’assemblée nationale. De hauts faits d’armes qui font de lui le véritable tombeur de son ancien patron. Le hic, parce qu’il y a un hic, c’est que les pratiques dont il s’est rendu complice ou coupable sont indignes d’un démocrate. Et pas qu’un peu. A la vérité, ce sont des pratiques de « voyou » qui n’honorent guère le Président de l’Assemblée nationale qu’il est devenu. Le plus choquant, c’est qu’il semble s’en enorgueillir et relate sur un ton jubilatoire qui peut choquer les vrais démocrates. Cela illustre, jusqu’à la caricature, « l’indigence politique » de cet homme qui passait pour être le « mauvais génie » du pouvoir Compaoré qu’il a servi avec dévotion avant de se retourner contre son ancien bienfaiteur.

Dès lors, sa présence à la tête de l’Auguste institution questionne la morale et pose un problème de fond : comment un homme qui a fait incendié l’Assemblée nationale, peut-il être président aux destinées de cette institution ? Visiblement, l’on a assisté là à une sorte de raffinement dans l’indécence qui frise l’imposture. En tout état de cause, suite aux terribles révélations qu’il a lui-même faite au confrère Jeune Afrique, Salif Diallo devrait être entendue par ses homologues (députés) burkinabé. Car, aucun homme ne peut se livrer à de tels actes et, pis, s’en vanter publiquement et continuer à « se la couler douce ».

Cela constituerait un fâcheux précédent qui vaudrait jurisprudence et serait une prime à la « délinquance » politique. Parce que, in fine, ce dont se prévaut Salif Diallo, n’est ni plus ni moins que de la délinquance politique. L’on savait que la politique n’est pas destinée aux enfants de chœur, mais encore faut-il y mettre une certaine élégance et savoir sauver les apparences. Toutes choses que semble ignorer l’ancien mission dominici de Blaise Compaoré. En définitive, il aura perpétré un coup d’Etat contre ce dernier et n’éprouve apparemment, semble-t-il, aucun scrupule à s’en gargariser. Drôle de personnage !

S’il est vrai que les peuples ont les hommes politiques qu’ils méritent, il n’est pas moins vrai, en l’espèce, que Salif Diallo ne mérite pas d’être à la tête de l’Assemblée nationale du Faso, après les aveux infâmants qu’il vient de faire. Le maintenir à ce poste, ce serait à l’imposture ajouter l’injustice. Ce serait surtout cautionner la présence d’un « délinquant » politique au perchoir. Rien que ça ! »
Mr le procureur Général du Faso,

Les aveux sont clairs. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, vous devez poursuivre Mr Salif Diallo et autres comme organisateurs de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 qui a fait des victimes. Il vous suffit d’obtenir la levée de son immunité parlementaire pour le déposer directement à la MACO. Le dossier est déjà prêt et ficelé, parce que sous la pression de certaines OSC, le Lt Cl Zida a mis en place une commission d’enquête qui a produit un rapport bien que l’on ait enterré les victimes sans autopsie. Ce rapport a été rendu public et un journal de la place a même titré « dossier des victimes de l’insurrection, Lt-Cl Zida, suspect Numéro 1 ».

Par ailleurs, il doit exister des dossiers officiels complets des forces de défense et de sécurité. Il suffit de faire revenir le Lt –CL Zida, le Gal Zagré, puisque la justice a sous la main le Gal Diendiéré qui était Chef d’État-major particulier de la présidence.
Une de vos collègues a déjà eu ce dossier entre les mains et a déclaré au cours d’une conférence de presse, que c’est lorsqu’elle s’apprêtait à entendre le Lt-Cl Zida, ce dernier a été autorisé par Roch Marc Christian Kaboré à quitter le pays. C’est pourquoi, nous avons déclaré publiquement que Roch Marc Christian a évadé Zida pour lui permettre d’échapper à la justice parce que la procédure aurait démarré s’il avait été entendu par votre collègue.

Le PITJ ne doute pas que Salif Diallo et autres seront condamnés à 10 ans de prison au minimum conformément à la loi 043/96/ADP portant code pénal au Burkina-Faso.
Le PITJ ne doute pas non plus que les victimes de l’insurrection et leurs ayant droits obtiendront enfin juste réparation des dommages qu’ils ont subis. Eux auxquels la transition et les usurpateurs du MPP ont distribué quelques secours en leur demandant de patienter pour que la justice fixe les indemnisations.

C’est le jugement que le TGI de Fada N’Gourma a rendu dans l’affaire de la zone de chasse de Pama il y a quelques semaines qui nous fait espérer en notre justice et en sa célérité.

Cela sera conforme à la tradition des travailleurs et de notre peuple à rechercher et à mettre en œuvre des solutions pacifiques et légales pour résoudre les crises politiques et pour la construction d’un Etat de droit démocratique véritable.

Vive le Burkina-Faso,
Vive le PITJ,
La lutte continue. »

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