le président sortant kenyan Uhuru Kenyatta a brillé par son absence à ce débat télévisé

La plupart des dirigeants africains sont prêts à organiser des élections, même s’ils ne sont pas toujours sûrs de les remporter à la régulière, pouvant compter si nécessaire sur les fraudes pour faire la différence. Mais, ce qu’ils rechignent le plus, c’est le fameux débat télévisé avec les challengers, comme on en voit en Occident. La dernière preuve en date nous vient de Nairobi où le président sortant Uhuru Kenyatta a brillé ce lundi soir par son absence sur un plateau de télé, laissant son vieux rival Raila Odinga se débattre seul comme un beau diable.

le président sortant kenyan Uhuru Kenyatta a brillé par son absence à ce débat télévisé

Ce refus des présidents sortants de participer à des débats télévisés avec des rivaux politiques, comme viennent de le vivre les Kenyans avec Uhuru Kenyatta, n’est pas une exception de la démocratie kenyane. On l’a déjà vu dans plusieurs pays africains qu’on qualifie souvent de bons élèves en matière de démocratie sur le continent.

Pour éviter le  face-à-face du président sortant avec un challenger, dans certains pays comme le Ghana, on préfère les formules soft où l’on réunit tous les présidentiables à une émission au cours de laquelle chacun décline son programme. Cela a l’avantage d’éviter les confrontations directes qui peuvent se révéler gênantes pour les «présidents-fondateurs», comme dirait l’autre.

Dans un contexte africain où bon nombre de citoyens continuent de voter  selon les appartenances ethniques ou communautaires, il faut quand même relativiser l’impact des joutes oratoires entre challengers d’une présidentielle. Même quand l’on arrive à réussir  l’exercice à l’issue du premier  tour, comme on l’a vu en Côte d’Ivoire en fin 2010 entre le président sortant Laurent Gbagbo et son ex-challenger Alassane Ouattara, cela n’a pas empêché le pays de sombrer dans les violences post-électorales. Alors que l’un et l’autre présidentiable avait promis à l’issue du  débat télévisé, de respecter les résultats des urnes.

Par ailleurs, après tout, le savoir-parler, le charisme n’est pas une panacée à la mal gouvernance sur le continent. Un président charismatique ne fait pas forcément un bon président.

Christian Kas

Burkina Demain

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