Plus de peur que de mal dans le procès des 6 hauts magistrats du Conseil supérieur de la magistrature contre notre confrère Lookman Sawadogo, relaxé «au bénéfice du doute » suite au verdict rendu ce jeudi 10 août 2017. Cela aurait été un mauvais un précédent si le tribunal avait suivi à la lettre la lourde réquisition du parquet qui demandait jusqu’à 12 mois de prison avec sursis et 300 000 F CFA d’amende.

Avec ce relaxe au bénéfice du doute qu’écope finalement notre confrère Lookman Sawadogo dans le procès voulu par 6 hauts magistrats du Conseil supérieur de la magistrature qui s’estimaient être diffamés par un article sur la page Facebook du Soir, on peut parler de soulagement général au sein de la corporation de la presse qui s’est mobilisée comme un seul homme derrière le journaliste pour défendre la liberté de presse et d’opinion sur Internet.
Au vu de la lourdeur de la réquisition du représentant du parquet-12 mois de prison avec sursis et 300 000 F CFA d’amende-, des partis de l’oppositions, à l’image de l’UPC, avaient trouvé cela disproportionné et attentatoire à la liberté de presse et d’opinion.
les juges se trompent aussi de jugement
Tous ces soutiens affichés ont probablement pesé dans la décision finale de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de la capitale. Les membres du tribunal ont fait preuve là de discernement  car, cela aurait été un mauvais un précédent pour la liberté de la presse et d’opinion.
A vrai dire, dans un système démocratique viable, la liberté de presse et d’opinion est, après le droit à la vie, ce qu’il faut le plus défendre, quel que soit celui ou ce qui est en cause. En effet, quelle que soit la bonne foi ou bonne volonté, il sera difficile de toujours penser et exprimer ce qui est vrai. Même les juges se trompent parfois de jugement et prononcent des décisions qui ne reflètent pas toujours  la réalité des faits et encore moins le droit.  Eux qui ont tout le temps de vérifier, recouper et de rendre en toute objectivité justice. Or, le journaliste, dans de bien de cas, n’a pas tout ce temps à prendre pour dire ce qu’il pense d’une situation donnée.
Le journalisme, ce n’est pas une science exacte
Dans un pays démocratique, il n’y a pas que les journalistes qui s’expriment, disent ce qu’ils pensent de ce qui se passe. Mais prendre l’habitude de les traîner devant les tribunaux, c’est, en démocratie,  ni moins ni plus, que le paroxysme de l’atteinte à la liberté d’expression et d’opinion.
Bien sûr, en démocratie, la liberté de presse va avec  la responsabilité de dire la vérité. Mais, la recherche de la vérité ne doit pas être une contrainte à la pleine expression de la liberté de la presse et d’opinion dans un pays démocratique. Aucun humain ne peut se targuer d’être toujours dans le vrai.
Il peut arriver que l’on se trompe d’appréciation, quel que soit le degré de professionnalisme observé. Et quand cela arrive, les uns et les autres devraient faire preuve d’indulgence, d’humanité  vis-à-vis des voix des sans voix. Après tout, le journalisme, ce n’est pas une science exacte comme les mathématiques. Quelle liberté de presse pouvons-nous avoir dans un pays démocratique, si les journalistes sont gagnés par la peur de se tromper de jugement et de se faire emprisonner ? Assurément, aucune. Sinon, le règne de l’autocensure, le cimetière de la liberté d’expression, de presse et d’opinion.
La Rédaction
Burkina Demain

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