Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l'ADF/RDA

Au Burkina Faso, l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération / Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA), vient de marquer son retour sur la scène politique nationale. Le parti de l’éléphant a en effet effectué sa rentrée politique samedi dernier. Occasion pour son président, Me Gilbert Noël Ouédraogo, de livrer ce discours offensif et progressiste.

Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA

«Mesdames et Messieurs,
Chers Sœurs et frères,
Autorités coutumières,

Tout d’abord, je voudrais vous prier très respectueusement de bien vouloir observer une minute de silence et de recueillement à la mémoire de toutes les victimes des événements politiques de notre pays de sa création à nos jours, de celles des attaques terroristes ; ainsi que, de tous nos militants, parents et amis rappelés à Dieu tout au long de l’année.
Je vous remercie.

Messieurs les chefs de partis,
Frères et Sœurs de l’ADF-RDA,
Chers amis, honorables invités,

Mes premiers mots sont pour rendre gloire à Dieu qui nous permet de nous réunir ici ce matin.

Aujourd’hui, 28 octobre 2017, l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain, a décidé d’effectuer sa rentrée politique sur le thème « Consolidation de l’état de droit, réconciliation, paix et sécurité »

Aussi voudrais-je remercier toutes les personnalités qui nous font l’honneur de leur présence afin de rehausser l’éclat de notre rentrée politique.

Je souhaiterais également, saluer tous les militants ici présents, notamment les Jeunes, les Femmes, les Anciens et les Cadres qui se sont mobilisés avec enthousiasme pour faire de cette rentrée un succès.

Ce, d’autant plus que l’ADF-RDA, revient de loin, oui notre formation revient de très loin car, de 2ème force politique du pays qu’elle était avant l’insurrection, elle s’est retrouvée au cœur de la tourmente liée à la modification de l’article 37.
De ce fait, votre présence, ce matin ici, est un signal fort, un acte de bravoure, un exemple de constance et de fidélité. En effet, bien que Notre parti ait été éprouvé, vous n’avez ni flanché, ni cédé à l’envie de le quitter. Mieux, vous avez eu à cœur de vous remettre à la tâche pour maintenir votre éléphant dans l’arène.

Votre mobilisation témoigne de votre attachement au parti. Si on peut toujours parler de l’ADF-RDA aujourd’hui c’est grâce à vous : militantes, militants et sympathisants qui contre vents et marées, êtes restés fidèles à votre formation politique.

En conséquence, je veux vous dire merci, merci pour votre fidélité à l’ADF-RDA, merci pour votre engagement militant, merci pour votre détermination.

L’ELEPHANT est bel et bien de retour ! L’ADF-RDA est là, et il faudra compter avec cette force politique en construction ; il faudra compter avec ces milliers de jeunes et de femmes qui ont l’amour de leur patrie, de la paix, de la non-violence et qui veulent mettre leurs idées à son service et au service de notre pays.

‘’Notre responsabilité, nous la reconnaissons, nous l’assumons” ….

Militantes et militants,
Honorables invités,

Depuis les événements douloureux des 30 et 31 octobre 2014 qui ont bouleversé l’ordre constitutionnel de notre pays ; ouvert la voie à la transition puis au pouvoir en place, l’ADF-RDA a entamé sa traversée du désert, en faisant face à toutes sortes d’exactions, de stigmatisation et de critiques aussi bien de la part des politiques, des OSC (organisations de la société civile, ndlr) que de certaines personnes. Nous nous étions résolus à un temps de silence, qui obéissait à une logique claire : notre responsabilité, nous la reconnaissons, nous l’assumons. La leçon qu’a pu constituer l’insurrection, nous l’avons apprise, dans la douleur, certes, mais nous l’avons assimilée. Notre douleur est d’autant plus grande que des jeunes, pleins de vie, d’espoir, ont été arrachés à l’affection des leurs, parce que les politiques que nous sommes, tous, sans exception, n’avons pas eu l’intelligence de trancher de façon claire et définitive un problème, qui divisait le peuple depuis les conclusions du Cadre de Concertation pour les Réformes Politiques (CCRP).

Il est donc clair, que la classe politique burkinabé n’est pas étrangère aux tourments que vit notre pays, en effet, nous avons tous à un moment donné de l’histoire de notre pays raté le coche.

Pour notre part, nous avons pris une position que nous croyions être bonne, mais qui malheureusement s’est révélée à contre-courant des aspirations profondes de notre jeunesse dont la déception, la colère et la révolte étaient à leur paroxysme.

Cette position, nous l’avons prise de bonne foi, pensant qu’il était encore possible dans notre pays de résoudre nos divergences politiques sans faire appel à la violence. Mais hélas, le ver était déjà dans le fruit.
C’est pourquoi, nous n’avons pas hésité un seul instant à demander pardon pour cette erreur que nous avons commise.

Cependant, cette décision nous ne l’avons pas prise à la légère, nous avons passés des nuits et des nuits blanches, nous avons consulté des personnes ressources, nos 18 députés, le comité national des jeunes, les comités nationaux des femmes, des jeunes et des cadres et le conseil national des anciens, le Secrétariat Exécutif National et enfin nous avons tenu une session du Bureau Politique National le 25 octobre 2014. C’est ce Bureau politique qui a pris la décision à l’unanimité d‘accepter le recours au référendum, décision motivée par le fait que nous étions persuadés qu’un mauvais arrangement valait mieux qu‘un affrontement dont personne ne pouvait prévoir les conséquences sur la Nation burkinabé. C’est ainsi que la solution adoptée, pas forcément celle que nous souhaitions, constituait un sacrifice que nous étions prêts à consentir pour éviter à notre pays de sombrer dans le chaos. Nous étions animés d’une volonté de contenir le risque de guerre civile qui se présentait à notre pays. C’est ainsi que le compromis trouvé portait sur 3 points à savoir :

1- la possibilité du recours au référendum pour passer de 2 mandats de 5 ans à 3 mandats de 5 ans.

2- le verrouillage de la constitution quant à tout changement portant sur le nombre et la durée des mandats présidentiels.

3- la décision de l’ADF-RDA de présenter un candidat quelques soient l‘issue du référendum et les candidats au départ de la course y compris le président sortant.

C‘est ce compromis qui est apparu insuffisant tant les positions étaient exacerbées et aux antipodes.

Je m’en voudrais de ne pas dire que ce qui s’est passé, n’est pas de la responsabilité exclusive de l’ADF-RDA.
En effet, ce qui s’est passé, est de la responsabilité de toute la classe politique nationale qui ne s’est pas assumée.
Cette classe ne s’est pas mise au-dessus de ses intérêts partisans et est restée arc-boutée sur une volonté féroce d’en découdre avec l’adversaire et d’arriver à ravir sa place quel que soit le procédé et le prix pour la Nation.

‘’… Plus que jamais, nous sommes prêts …, l’ADF/RDA reste un parti d’avenir’’

C’est pour cela, que nous invitons les uns et les autres aujourd’hui à accepter de reconnaître leur part de responsabilité, à savoir raison garder, à éviter de jouer les parangons de vertu et à accepter avec humilité que tous autant que nous sommes, par action ou par omission, à un niveau ou à un autre nous avons failli et sommes certainement à des degrés divers responsables de la situation vécue par notre pays.

Une fois que chacun aura reconnu, humblement, honnêtement et sincèrement sa part de responsabilité, une fois que chacun cessera de pointer d’un doigt accusateur l’autre, tout en s’exonérant de toute responsabilité, nous pourrons alors nous asseoir et agir dans le sens de l’intérêt de la nation.

Chers Sœurs et Frères,
Hommes et femmes de média,

En tant que premier responsable du parti, j’ai été particulièrement indexé et tenu pour responsable de la survenue de l’insurrection. Peuple du Burkina Faso, chers compatriotes, j’ai été profondément meurtri dans ma chair et dans mon âme d’autant plus que, à l’instar de mon parti, l’ADF-RDA, j’aime mon pays, j’aime mon peuple, notre peuple et que je suis prêt à tout donner pour lui. Aussi, voudrais-je, en ce moment solennel où l’ADF-RDA relance ses activités renouveler ma compassion et celle du parti, aux familles des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.

De fin 2014 à 2016, et un peu moins actuellement, pour certains des analystes et observateurs de la scène politique, l’ADF-RDA rimait avec : déception, compromission, trahison, agonie et que sais-je encore ! Tout cela n’est certes pas flatteur pour notre parti mais ne reflète pas la réalité. Tout compte fait, nous savons que les défaites sont orphelines.

Sympathisantes et sympathisants,

Plus que jamais, je suis prêt, nous sommes prêts à travailler à démontrer que si notre parti a fait une sortie de route en 2014, il reste un parti d’avenir et nous œuvrerons à sa réhabilitation. Oui sachez que l’ADF-RDA a entendu et compris le message des hommes, des femmes, des jeunes et des anciens de ce pays. Si hier, nous avons trébuché, nous sommes aujourd’hui debout, oui debout et nous voulons main dans la main avec tous les burkinabés de l’intérieur comme de l’extérieur, avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté, apporter notre contribution à la vérité, à la justice, à l’apaisement et à la réconciliation nationale.

Autorités coutumières,
Honorables invités,

L’ADF-RDA, parti de nos pères fondateurs, de vos pères fondateurs se mettra incontestablement plus que jamais, au service des burkinabè pour construire un Burkina Faso de paix et de prospérité.

Nul doute qu’après avoir vécu des moments particulièrement difficiles, je sois déterminé par mes positions et actions à gagner de nouveau la confiance des burkinabè.

A la jeunesse que j‘aime tant et qui avait placé énormément d’espoir en ma modeste personne, je voudrais dire humblement ceci : l’erreur est humaine ! Oui je suis et je reste un homme ! Si les meilleurs sabres s’obtiennent dans le feu ardent, alors il est à parier que le parti de l’éléphant, le parti de feu Daniel Ouézzin Coulibaly, le lion du RDA, ressort encore plus aguerri des évènements récents car on apprend toujours de ses erreurs ! Monique Moreau ne disait-elle pas je cite :  » l‘erreur est constructive, elle corrige pour éviter la récidive « .

C’est pourquoi, je vous dis que tout n’est pas fini, l’espoir est encore permis ! J’ai besoin de vous, de votre soutien, de votre engagement à mes côtés, aux côtés de l’ADF-RDA pour que nous écrivions ensemble les plus belles pages de l’histoire de notre pays.

Probablement que d’aucuns diront que c’est trop tard.
Oh que non ! Car il n’est jamais trop tard pour bien faire,
D’autres diront que ce n’est plus possible.
Que Nenni ! Tout est encore possible, notre avenir est devant nous et non derrière nous.
Ne dit-on pas que la capacité d’un homme ne se mesure pas au nombre de ses chutes mais à sa capacité à se relever de chacune de ses chutes ?
Sachez que comme le dit si bien un proverbe africain « l’erreur n’annule pas la valeur de l’effort accompli ».

Sympathisantes et sympathisants,

Si on peut dire que le combat du parti pour la paix et la consolidation de notre démocratie a basculé dans le cauchemar, on constate également que celui de la jeunesse pour l’alternance tant rêvée et voulue par notre peuple a été trahi !

Aujourd’hui la déception est encore grande et malgré les efforts de tous, les résultats ne sont pas au rendez-vous. En effet la vie chère, l‘économie morose, l‘insécurité sont les lots quotidiens des Burkinabè et l‘avenir ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices.

De part et d’autre, nous avons tous l’impression d’un goût d’inachevé et les Burkinabè se demandent ce qui a manqué pour qu’enfin des solutions durables soient apportées à leurs préoccupations.

Chers Sœurs et frères,

Contrairement à ce qu’on peut imaginer cette crise n’a entamé en rien la volonté de l’ADF-RDA et la mienne, à rester aux côtés des Burkinabè sur le terrain, à garder le contact le plus étroit possible avec eux pour rebondir sur les difficultés et apporter des réponses nouvelles dans un contexte peu propice à redonner confiance.

Au vu de la situation nationale, il s’agit de mobiliser les énergies d’où qu’elles viennent, de faire preuve de pragmatisme, d’authenticité pour sortir notre pays de sa morosité actuelle.

C’est pourquoi, je pense que plus que jamais l’ADF-RDA, a encore un rôle à jouer dans ce pays. Ce ne sont pas les militantes, militants et sympathisants venus nombreux des quatre coins du Burkina qui diront le contraire. Nous sommes en ordre de bataille, prêts pour travailler à l’émergence d’un Burkina Faso meilleur, un nouveau Faso de paix, de tolérance et de prospérité.
Car, notre pays a besoin d’un approfondissement de sa démocratie, de réconciliation, de paix, de sécurité. Toutes choses nécessaires et utiles à son développement et sa prospérité.

L‘ADF-RDA est et restera une force de proposition. Nous avons des hommes et des femmes d‘expérience, et si Dieu le veut, si Dieu le veut, si Dieu le veut ; chers compatriotes, vous serez les artisans de l‘ascension de l‘ADF-RDA, au niveau le plus élevé, dans ce pays.

‘’C’est ensemble, main dans la main, que nous devons relever les défis qui se posent à notre nation’’

Mesdames et messieurs les chefs de partis,

Comme, je le disais dans mon discours d’investiture à l’élection présidentielle le 08 août 2015, candidature invalidée par le Conseil Constitutionnel, « Notre faute la plus grave, en tant que classe politique aura été de n’avoir pas su correctement jouer notre rôle d’animation de la vie politique, de formation et d’éducation politique de notre peuple, dont notre jeunesse : surtout de n’avoir pas pu éviter de tomber, soit dans la facilité et le laxisme, soit dans l’embrigadement et le sectarisme » mieux de n’avoir offert à notre jeunesse aucune autre alternative que la violence.

Je disais également à cette même date qu’« à l’ADF-RDA, ce qui est vital pour nous aujourd’hui, c’est de ne pas mettre entre parenthèses l’avenir de la jeunesse après qu’il avait été hypothéqué pour diverses raisons, durant cette longue période ».

Si nous voulons d’une relève capable de conduire nos chantiers, mieux, de les achever en innovant pour les futures générations, nous devons former sans attendre, nos jeunes. Nous devons former les jeunes de sorte à ce que la politique ne soit plus leur dernier recours. De sorte à ce qu’ils comprennent que la politique sans principes ni vertu n’est que cynisme et populisme d’un nouvel ordre…

Peut-être, ne l’avons-nous pas assez mesuré, mais notre responsabilité est grande et nous appelle avec insistance à une méditation active sur les propos de Frantz Fanon, qui dit que : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ».

Chers amis jeunes, c’est ensemble que nous allons remplir cette mission.

Honorables Invités,
Autorités politiques,
Leaders d’opinion,
Responsables associatifs,

Permettez-moi de vous livrer le fond de ma pensée sur le thème.
L’état de droit se fonde sur des principes et non sur des émotions. L’état de droit est la base de l’existence de notre Etat qui découle du contrat social de Jean-Jacques Rousseau.
Pour sortir de l’état de nature, il a fallu s’organiser autour de la loi et c’est la loi qui doit être notre boussole à tous.

Dans notre pays le Burkina Faso, nous devons plus que jamais retourner aux valeurs de la république, aux valeurs de nos cultures en leurs aspects d’intégrité et de rassemblement, sachant que l’état de droit repose entre autres sur l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et la liberté d’expression et de manifestation.

Au-delà de tout, nous devons renforcer l’indépendance et la liberté de la justice, seule garante de la légalité, de l’égalité des citoyens et de la protection des libertés. La justice doit être indépendante de tous les pouvoirs, de toutes les opinions et de tous les mouvements et associations. La justice ne doit pas être émotionnelle ni spectaculaire. La justice doit obéir au droit et le juge dire le droit, rien que le droit. Les juges sont là pour appliquer la loi votée par le législatif sur sa propre initiative ou à l’initiative de l’exécutif et c’est cette loi qui s’applique à tous les citoyens y compris au juge lui-même. Et c’est pour cela que nous pensons que si la justice s’exerce en toute bonne foi, indépendance, liberté et impartialité, elle devient alors un élément de réconciliation nationale mieux de cohésion nationale.

Pour ce faire, je voudrais inviter les politiques à avoir des rapports de respect vis à vis de la justice et non à vouloir créer des rapports de domination, de manipulation ou d’assujettissement de la justice car c’est de là que viennent et viendront nos problèmes.

Citoyens, citoyennes,

Notre constitution dit en son article 1er alinéa 1 que « tous les Burkinabé naissent libres et égaux en droit ». Cette même constitution consacre une égale vocation de tous à jouir de tous les droits et libertés garantie par elle. Elle proscrit en outre toute forme de discrimination notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la religion, les opinions politiques pour ne citer que celles-ci. Il est donc incontestable au regard de notre constitution, qu’il n’y a pas de Burkinabè au-dessus des autres, encore moins des Burkinabè en-dessous des autres. De même qu’il n’y a pas deux peuples au Burkina Faso, il n’y a pas un peuple insurgé et un peuple non insurgé, il n’y a qu’un peuple, c’est celui du Burkina Faso et le président du Faso, garant de l’unité nationale doit en tenir compte.

En effet, nous faisons tous partie de ce peuple et c’est ensemble main dans la main que nous devons relever les défis qui se posent à notre nation.

Autorités coutumières,
Jeunes, femmes, anciens et cadres,

Je suis de ceux qui disent et reconnaissent la nécessité de la vérité et de la justice pour la réconciliation.
Parlant de réconciliation, il nous est souvent demandé de quelle réconciliation s’agit-il ? Une réconciliation entre qui et qui ? Une réconciliation pourquoi ? Une réconciliation sur le dos de qui ? Y a-t-il une guerre civile ?

Pour nous à l’ADF-RDA, il ne s’agit point d’enjamber des cadavres, ni de faire l’économie de la vérité et de la justice.
Il reste bien entendu que la réconciliation doit se faire entre des burkinabè.
Il s’agit de faire une réconciliation, une vraie réconciliation dans l’intérêt suprême du peuple burkinabé. A notre entendement, la réconciliation a pour objectif d’identifier tous les points de conflits majeurs qui minent notre vouloir vivre ensemble, de les traiter en profondeur et de les solder afin de permettre à notre jeune génération de ne pas faire les frais des querelles de leurs aînés. Pour permettre aux jeunes de pouvoir enfin regarder vers l’avenir, il serait bon qu’ils ne passent pas leur temps à regarder en arrière même si cela peut être parfois bénéfique, car leur avenir ne se trouve pas derrière eux mais devant eux.
Il est donc temps, que sans faux fuyants nous ramenions au cœur du débat, les questions essentielles de l’avenir de notre jeunesse, de la formation et de l’emploi de notre jeunesse, de la relève pour notre pays, de la relance économique, du rôle de la diaspora dans l’émergence de notre pays et de l’horizon toujours fuyant de l’Unité Africaine.

Militantes et militants,

Dans un contexte mondial marqué par :
la désaffection de la jeunesse face à la politique,
la remise en cause des chapelles politiques qui s’effondrent par ci par là et
l’émergence de nouvelles formes d’organisation citoyennes ,
il est temps pour nous hommes politiques de repenser autrement la politique et de nous adapter si nous ne voulons pas disparaitre, d’entendre les cris de la jeunesse qui continuent de monter en puissance, jeunesse qui se sent trahie et abandonnée par tous et de travailler à pouvoir apporter en toute franchise des réponses aux préoccupations des jeunes qui sont dans le désenchantement et le désespoir total.

Il est bon de comprendre que selon notre entendement, la réconciliation nationale ne concerne pas uniquement le volet de la justice. En effet, nos problèmes ne se limitent pas uniquement aux crimes de sang et aux crimes économiques. Ils sont plus larges et plus profonds que ça.

Au-delà des crimes qui doivent êtres élucidés, il y a entre autres le chômage des jeunes, l’absence de perspective pour notre jeunesse, la faillite de notre système éducatif, l’insécurité ambiante, les questions touchant au genre, aux minorités ethniques, au foncier, aux zones de pâturage et d’élevage, aux langues, aux rapports entre autochtones et allogènes, aux disparités régionales, à la laïcité de l’état, à la gouvernance, à la contribution de la diaspora à l’émergence de notre nation.
Toutes ces questions, qui ne relèvent pas forcément du juge, si elles sont prises en compte et débattues lors des assises nationales sur la réconciliation qui seront convoquées par le président du Faso, conduirons certainement à un renforcement de la cohésion nationale et de notre vouloir-vivre ensemble.

Sympathisantes et sympathisants,

Notre système sécuritaire est mis à rude épreuve par les attaques terroristes qui tendent à devenir le lot quotidien de nos frères et sœurs du Nord, du Sahel, qui je l’imagine bien, se sentent délaissés par l’Etat central. Quoi de plus normal que de penser de la sorte, quand à chaque fois, des individus toujours non identifiés frappent et se retirent comme ils sont venus, c’est-à-dire, sans être inquiétés. Il faut se ressaisir, car il y a un risque sérieux de dire adieu au Nord et de voir la carte du Burkina modifiée à jamais. Néanmoins, je touche du bois. Je ne vous apprends rien, en disant qu’un équipement de pointe entre les mains de soldats bien formés, galvanisés et bien renseignés par un service de renseignement outillé et renforcé ainsi qu’une politique active, massive et accélérée de développement inclusif de toutes les régions permettront de mettre progressivement hors d’état de nuire, ceux qui sèment la mort et la désolation dans notre pays.

Militantes, militants et sympathisants,

Je terminerai mon allocation par un appel à la jeunesse, aux hommes, aux femmes, aux anciens, aux sympathisants, à tous ceux qui ont cru en moi et qui continuent à croire en moi, à tenir bon car le meilleur est à venir, à ceux qui à un moment donné ont été déçus et ont décidé de croiser les bras, à se relever promptement et à regagner la maison commune qu’est le RDA où ils sont attendus à bras ouverts pour que nous construisions ensemble notre pays.

Vous avez en face de vous un homme déterminé, aguerri à la chose politique, un homme de foi et de conviction.
Comme le dit l’ecclésiaste : « il y a un temps pour tout ». Le temps est venu pour l‘ADF-RDA de s‘assumer, d’affronter l’adversité en face, d‘affirmer son leadership sur l‘échiquier politique national pour renouer avec des victoires encore plus éclatantes.

L‘ADF-RDA reste attentive à toutes les suggestions de nature à consolider les acquis de notre nation et à ouvrir des perspectives nouvelles pour notre pays.

J’encourage les burkinabé femmes, hommes, jeunes, anciens de l‘intérieur comme de l‘extérieur toutes tendances confondues à rejoindre massivement nos rangs, à se donner la main pour qu’ensemble nous construisions notre pays.

Notre session du BPN (Bureau politique national, ndlr) a permis l‘adoption hier d‘un ambitieux plan de relance du parti et je vais instruire incessamment, nos responsables sur le terrain afin qu’ils procèdent au renouvellement de nos structures sur toute l’étendue du territoire pour y apporter du sang jeune et neuf.

Soyons courageux, dépassons nos divergences et nos échecs pour redonner de la visibilité, de la crédibilité à notre grande formation politique, pour relever les challenges d’aujourd’hui et de demain…

Soyons comme le disait [Winston Churchill,] un politique « des optimistes qui voient l’opportunité dans chaque difficulté et non des pessimistes qui voient la difficulté dans chaque opportunité ». Il s’agit bien entendu de l’opportunité de servir l’idéal du bien commun et du vivre ensemble.

Chers militantes, militants et sympathisants,

De retour chez vous, dans vos provinces et villages, je voudrais vous demander de vous mettre au travail, de porter ce message de paix, ce message d’avenir, ce message de rassemblement, ce message de renouveau à toutes nos militantes, militants, sympathisantes et sympathisants.

Bon retour à vous dans vos familles respectives.

Vive le Burkina Faso,
Vive L’Etat de Droit,
Vive la Justice,
Vive la réconciliation nationale,
Vive la Paix,
Vive la Sécurité,
Vive l’ADF-RDA,
PAIX-LIBERTE-JUSTICE,
QUE DIEU BENISSE LE BURKINA FASO,

Je vous remercie.»

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.