L'exercice du président Emmanuel Macron s'annonce difficile

C’est ce lundi, sous le coup de 22 h que le président français Emmanuel Macron est attendu à Ouagadougou. Il est surtout attendu ce mardi 28 novembre à l’université Ouaga I Joseph Ki-Zerbo , pour son discours sur la nouvelle politique africaine de la France. Vraisemblablement,  la tradition devrait être respectée dans cet exercice qui s’annonce quand même compliqué au regard du contexte, ce qui obligera Macron à faire à la fois du Sarkozy et du Hollande, voire du De Gaulle qui dès la conférence de Brazzaville de janvier 1944, affirmait la nécessité d’engager les ex-colonies «sur la route des temps nouveaux», pour parler d’émancipation. Depuis chaque leader français qui arrive,  a son vocabulaire pour évoquer la situation des relations franco-africaines.

L’exercice du président Emmanuel Macron s’annonce difficile

Dans son discours de Dakar du 12 octobre 2012, François Hollande avait bien campé le décor pour son pays. «L’Afrique subsaharienne est la première priorité de la politique de la France». Le reste a été une question de discours politique franco-africain, tant Chez Hollande que chez son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui dans son discours de 2007, toujours à Dakar, indiquait ceci :

«L’Afrique ne veut pas de la charité. L’Afrique ne veut pas d’aide. L’Afrique ne veut pas de passe-droits. Ce que veut l’Afrique et ce qu’il faut lui donner, c’est la solidarité, la compréhension et le respect. Ce que veut l’Afrique, ce n’est pas que l’on prenne son avenir en main, ce n’est pas que l’on pense à sa place, ce n’est pas que l’on décide à sa place».

Paraphrasant Senghor, Hollande dira que c’est  épaule contre épaule que la France et  l’Afrique avanceront  ensemble.

Quelle marge de manœuvre pour Macron ?

Au regard de ce qui a déjà été dit par ses prédécesseurs  pour convaincre les Africains que quelque chose avait changé dans leurs relations avec la France, Macron n’aura plus à réinventer la roue. Il aura par exemple du mal à ne s’inspirer de cette recette de Hollande : «Le respect, c’est la franchise. Elle doit être réciproque. Je ne céderai pas à la tentation de la complaisance, et je n’en attends pas non plus en retour. Nous devons tout nous dire. Cette sincérité vaut en particulier pour le respect des valeurs fondamentales : la liberté des médias, l’indépendance de la justice, la protection des minorités. Car, sans État de droit, il ne peut y avoir de fonctionnement normal de l’État, ni d’investissement durable des entreprises, ni de société en paix. Nous devons enfin être particulièrement engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes.»

 

Ce qu’avait dit Nicolas Sarkozy pourrait valoir aussi son pesant d’or pour Macron : «Ce que veut la jeunesse africaine, c’est pouvoir faire des études, c’est pouvoir travailler, c’est pouvoir vivre décemment. C’est, au fond, ce que veut toute l’Afrique. L’Afrique ne veut pas de la charité. L’Afrique ne veut pas d’aide. L’Afrique ne veut pas de passe-droits. Ce que veut l’Afrique et ce qu’il faut lui donner, c’est la solidarité, la compréhension et le respect. Ce que veut l’Afrique, ce n’est pas que l’on prenne son avenir en main, ce n’est pas que l’on pense à sa place, ce n’est pas que l’on décide à sa place».

Bref, à quelques  degrés près, Emmanuel Macron devrait faire du Sarkozy et du Hollande, sans être l’un et l’autre.

En tous les cas, en affirmant en juillet dernier que  le «défi de l’Afrique est civilisationnel», Emmanuel Macron reprenait à sa façon, «L’Afrique n’est pas assez entrée dans l’histoire» de Nicolas Sarkozy.

Christian Tas

Burkina Demain

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