L’on se souvient qu’au mois de décembre dernier, deux vidéos montrant des gendarmes burkinabè rackettant des individus aux postes de contrôle ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Il fallait sans doute réagir au sein de la hiérarchie pour préserver l’image d’intégrité du corps aux yeux des populations. Cependant, la réponse apportée par la hiérarchie de la gendarmerie à  cet ‘’incident’’ n’est pas de nature à convaincre.

Hier lundi 8 janvier 2018, le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le colonel Marie Omer Bruno Tapsoba a annoncé que des sanctions ont été prises contre les « racketteurs », a-t-on appris par nos confrères de AIB.

Apparemment la question de l’authenticité des vidéos ne s’est pas posée du tout. Car, à en croire AIB, le colonel a déclaré que les pandores en cause ont été « identifiés » c’est pourquoi ils ont été « relevés de leurs fonctions » puis « sanctionnés ».

Tout ça est bien beau mon colonel et contribue à n’en point douter, à la volonté de la hiérarchie à conserver l’honneur de ce prestigieux corps.

Cependant le caractère polysémique des mesures ‘’conservatoires’’ du corps, prises à l’encontre de ces pandores donnent lieu à  trop de commentaire au sein de l’opinion publique.

On suppose que la hiérarchie a jugé utile de communiquer sur cette affaire qui n’honore pas les forces de l’ordre burkinabè en général et la gendarmerie en particulier afin d’apporter une réponse définitive à cet ‘’incident’’ et dissuader les probables futurs « racketteurs ». Le hic, c’est le fond du message. Il n’est pas à la hauteur de l’ampleur du mal causé par ces vidéos. Le premier responsable aurait dû fournir les précisions sur les sanctions.

Par exemple quand on informe l’opinion que ces gendarmes ont été relevés de leurs fonctions, que renferme cette sanction ? Que doit-on comprendre par-là ? Ils ont été sanctionnés. Quelles sanctions ? On pourrait même se demander où est allé l’argent racketté ?

En conséquence, si sanction il y a eu, pourquoi on n’est pas allé au bout de la communication en les précisant clairement ? Cela aurait contribué à tirer les choses au clair et à clore le débat sur cette affaire.

Ce qu’il ne faut pas perde de vue aussi, c’est que l’une de ces vidéos serait tournée à la frontière nigérienne, il pourrait s’agir de citoyens nigériens, donc de membre de l’espace CEDEAO où l’on prône la libre circulation des personnes et des biens. Attention donc à la réciprocité même si on n’ignore pas aussi ce qui se passe dans nos frontières avec les pays voisins.

Joachim Batao

Burkina Demain

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