Ceci un extrait de la déclaration du chef de l’État burkinabè devant la tribune des Nations-Unies à New York aux États-Unis, le 2 octobre 2015.
« Monsieur le président,
Parce que la transition que je dirige est le fruit de l’insurrection d’octobre 2014 pour dire non à l’arbitraire, au népotisme et à l’injustice d’un régime anti-démocratique, je suis venu plaider pour la liberté et la démocratie.
Oui, devant cette assemblée, je suis venu exalter la liberté, la vraie liberté, celle dont rêvaient les révolutionnaires de 1789 et à laquelle aspirent encore tant et tant d’êtres humains. Je veux exalter la liberté tout court. Pour en avoir été privé récemment, j’en mesure désormais le prix.
Devant cette assemblée, je suis venu saluer la démocratie, devenue aujourd’hui un canon universel, sauf au Burkina où les prétoriens d’un autre âge, ramant à contre-courant de l’histoire, ont tenté de la confisquer pour assouvir leurs ambitions sordides.
Chers amis de la communauté internationale, c’est grâce à vous, défenseurs de ces valeurs que je viens d’évoquer, que je parle librement devant vous. Chose impensable il y a deux semaines, lorsque je me suis retrouvé dans les geôles de la sédition militaire.
En effet, le 16 septembre dernier, mon pays le Burkina Faso a été victime d’un coup d’Etat ignoble, perpétré par des officiers à la solde de politiciens revanchards, et tenez-vous bien, à la veille du lancement de la campagne électorale !
C’était sans compter avec le peuple burkinabè. La riposte nationale et populaire a été spontanée pour barrer la route à ces aventuriers-là, mais hélas ! au prix de pertes en vies humaines et de nombreux blessés.
A cette occasion, la nation burkinabè, et en particulier sa jeunesse, a fait preuve d’un patriotisme à nul autre pareil. Parallèlement, la réaction internationale s’est promptement manifestée pour condamner unanimement ce putsch et soutenir la transition.
Du haut de cette tribune, je veux dire merci à tous les pays sans exception ainsi qu’aux organisations internationales, sans oublier les organisations de la société civile et les journalistes de par le monde, qui se sont rapidement mobilisés pour faire échouer ce coup de force, permettant le retour à la normalité et à la légitimité.
Le peuple du Burkina Faso me prie d’exprimer à vous tous, à vos nations éprises de paix, sa profonde reconnaissance. Il vous demande de continuer à soutenir les efforts, ses efforts pour l’ancrage d’une réelle démocratie au Burkina Faso, à travers la tenue d’élections libres et transparentes que nous allons bientôt organiser ».