Les députés rwandais ont adopté, le jeudi 29 octobre 2015, à l’unanimité un projet de réforme de la Constitution ouvrant la voie à un 3e mandat pour le président Paul Kagame en 2017.
La Chambre des députés a donné son feu vert, non pas seulement à un, mais potentiellement à trois nouveaux mandats pour le président Kagame.
Si l’article 101 remanié maintient la limite de deux mandats présidentiels et diminue simplement de sept à cinq ans la durée du mandat, un autre article, le 172, introduit une nuance. Cet article permet à Paul Kagame d’être réélu en 2017 pour un mandat de sept ans, puis par la suite, de briguer les deux mandats de cinq ans prévus par la nouvelle loi fondamentale.
La présidente de la Chambre des députés Donatille Mukabalisa a refusé de rendre public le texte voté ni même de lire cet article 172 à la presse. Mais elle a ouvertement démenti que cet article soit fait sur mesure pour Paul Kagame. « On n’a pas voté une loi pour une seule personne. Tout Rwandais qui va présenter sa candidature à la présidence de la République sera élu après 2017 pour un mandat de sept ans, il peut être réélu selon ce que prévoir l’article 101. C’est pour tout candidat à la présidence de la République, c’est pas seulement pour le président Kagame », a-t-elle martelé.
Pour être définitivement adopté, ce texte doit être maintenant voté au Sénat puis être soumis à référendum. Mais si cette Constitution remaniée est adoptée en l’état, Paul Kagame pourrait en théorie rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Le processus de réforme avait été enclenché, après que le Parlement ait assuré avoir reçu des millions de demandes de Rwandais réclamant le maintien au pouvoir du chef de l’Etat.
Anderson KONE