Les panélistes ont posé un juste diagnostic du problème de financement de l'électricité sur le continent

La première semaine du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), qui se tient du 13 au 17 novembre 2015 à Abidjan, bat son plein. Hier 15 novembre, c’est la cruciale question du financement du secteur de l’électricité qui a fait l’objet d’échanges nourris entre panélistes et participants du panel.

 

Ce n’est un secret pour personne, le faible taux d’accès des Africains à l’électricité estimé à 30% s’explique en grande partie par les difficultés de financement. Comment surmonter cette difficulté qui contribue à maintenir une bonne partie de l’Afrique dans l’obscurité, alors que son potentiel énergétique reste immense ? C’était la problématique au cœur du panel tenu ce 15 novembre 2015 à la première semaine du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) à Abidjan.

 

«Financement innovants pour le secteur de l’énergie en Afrique», tel était l’intitulé du panel présidé par Ibrahima Thiam, ancien président de l’Autorité de Régulation Régionale du secteur de l’Electricité de la CEDEAO (ARREC). Panel animé entre autres par Aboubakari Baba Moussa, directeur des infrastructures et de l’énergie de l’Union africaine ; Philippe Niyongabo, chef de la division Energie de la commission de l’UA ; Apollinaire Siengui Ki, secrétaire général de West du système d’échange d’énergie ouest-africain et Alex Rugamba de la Banque africaine de développement (BAD).

La commissaire à l'énergie de l'Union africaine, Dr Elham Ibrahim
La commissaire à l’énergie de l’Union africaine, Dr Elham Ibrahim

Des échanges, l’on retient que la question du financement se pose avec acuité dans le secteur de l’électricité. Ainsi, 85% des sociétés d’électricité se trouvent dans une situation financière déficitaire dû au fait que le prix de vente de l’électricité est inférieur celui de la production. Il y a aussi l’inefficacité ou la mauvaise utilisation des subventions publiques aux sociétés d’électricités. «L’on ne sait pas véritablement à quoi sont destinés ces financements. L’on ne sait pas si c’est pour la production ou la commercialisation de l’électricité ?», s’interroge encore Ibrahima Thiam.

L’autre conséquence des difficultés financières des sociétés financières, est le manque de compétences, la plupart n’ayant plus la possibilité de retenir les bons cadres.

 

Changer de comportements

 

Face à ces nombreuses difficultés qui entravent sérieusement le développement du secteur de l’électricité, les panélistes suggèrent un changement de comportements de tous par rapport à la question du financement. Il faut que l’on aille vers des situations où, disent-ils, les populations acceptent de payer l’électricité à son coût réel. Cela pourrait aider à améliorer la situation des sociétés d’électricité. Mais, «il faudrait approfondir la réflexion pour distinguer ceux qui sont en mesure de payer et qui n’ont pas les moyens de le faire », nuance le secrétaire du WAPP. L’autre piste de solution déjà expérimentée dans certains pays comme le Kenya, c’est faire des populations, des bénéficiaires des parties prenantes des projets d’électricité. Cela peut consister à lever des fonds locaux pour financer le secteur.

Aboubakari Baba Moussa, directeur des infrastructures et de l’énergie de l’UA, lors de la première semaine du PIDA
Aboubakari Baba Moussa, directeur des infrastructures et de l’énergie de l’UA, lors de la première semaine du PIDA

C’est pratiquement les mêmes conclusions auxquelles sont parvenus les acteurs du panel tenu le samedi 14 novembre sur ce thème : «Combler les financements des infrastructures grâce à des projets bien préparés»

Prenant la parole à la fin du présent panel, comme ce fut déjà le cas du précédent, la commissaire de l’Union africaine, Dr Elham Ibrahim s’est félicitée des résultats des échanges.

«Un panel très instructif qui montre bien la nécessité de travailler en partenariat les uns avec les autres», a-t-elle souligné.

 

Grégoire B. Bazié

Burkinademain.com

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