Le ministère de l’Economie et des Finances regorge de talents. L’administrateur des services financiers, Pamoussa Kaboré, réputé travailleur et intègre en fait partie. C’est un homme sage et rompu à la tâche que Burkinademain.com a rencontré, le 30 octobre 2015 à Ouagadougou, dans son bureau, sis au ministère des Mines. Il est revenu sur sa traversée du désert, en narrant quelques anecdotes qui ont fait son aura.
Le régime Compaoré a fait de nombreuses victimes. Pamoussa Kaboré est de celles-là. En activité depuis 32 ans, il a connu une longue et brillante carrière. Il a servi à Fada N’gourma, à Bobo Dioulasso puis à Ouagadougou où il a été Contrôleur financier suppléant et conseiller technique de la ministre déléguée auprès du ministre en charge de l’Economie, Madame Drabo.
Mais depuis cinq ans, il a été muté comme agent au service de la « Cellule économique et financier ». De son avis, la cellule composée de 10 membres n’a traité qu’un seul dossier : » On vient le matin, on lit les journaux et on échange entre nous, depuis 2010″.
A la question de savoir si les nouvelles autorités ont fait quelque chose pour changer cette situation, il a indiqué que la dernière fois, l’actuel ministre de l’Economie a promis de remettre les choses en ordre. Il a demandé de faire des propositions. « Nous avons voulu que la cellule reste avec de nouvelles missions. Nous avons fait des propositions que nous avons transmises au ministre qui nous a convoqué de nouveau. Et après discussions, il est apparu qu’on ne pouvait rien faire, en ce sens que la cellule n’était pas rattachée à l’organigramme du ministère. Il fallait relire l’organigramme et insérer la cellule pour lui doter de nouvelles missions. Le fait est qu’il ne reste plus de temps aux autorités de la transition pour le faire », a fait savoir M. Kaboré qui a précisé que le ministre a accédé à leur requête portant sur les avantages que percevaient les autres agents.
Un modèle de probité et d’intégrité
Le problème, a expliqué, Pamoussa kaboré, quand un ministre ne veut pas voir des agents, il crée un service pour les isoler. Il prétend avoir été lésé par le ministre Lucien Marie Noel Bembamba. Comme si cela ne suffisait pas, il a été renvoyé comme un malpropre de l’ENAREF par l’ancien directeur général Nébila Yaro, qui n’avait trouvé d’autres arguments que de se cacher derrière une politique de « nouvelles orientations ». Pamoussa Kaboré serait-il devenu incompétent?
En tous les cas, nombreux sont ses anciens élèves qui estiment qu’il a été dégagé pour le contenu de ses enseignements. D’ailleurs, bon nombre d’entre eux ont soutenu qu’il est honnête , intègre, franc, avec une bonne disposition d’esprit.
Selon Pamoussa Kaboré, c’est encore le ministre Bembamba qui ne voulait pas qu’il enseigne à l’ENAREF, à cause de sa liberté de ton et de parole. » J’ai encadré des élèves qui ont produit des mémoires sur sa gestion de fonds d’équipements dont il était l’ordonnateur à la tête de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique. Il s’était agi de s’appuyer sur ses exemples peu orthodoxe de gestion pour tirer des enseignements et inviter les élèves à ne pas reproduire ses insuffisances, afin qu’ils deviennent des cadres dignes et dynamiques », a-t-il ajouté.
On ne comprend vraiment pas pourquoi la transition démocratique n’a pas fait recours à cet homme intègre, doublé d’une conscience professionnelle prononcée. C’est vrai qu’on ne peut pas faire appel à tout le monde, mais force est d’admettre que Pamoussa KABORE, qui compte parmi la fine fleuve de ce ministère, aurait inestimablement contribué à un réel redressement de ce département. Surtout qu’il a toujours été bien noté par ses supérieurs hiérarchiques ( 9/ 10 ou Excellent). On peut légitimement douter de la bonne foi des autorités de ce ministère.
Dans le passé, il lui est arrivé, maintes fois de refuser de viser des dossiers non conformes à la règlementation. De son avis, il disait toujours aux requérants que s’ils tenaient vraiment aux marchés, ils n’avaient qu’à écrire au ministre de l’Economie et des Finances et c’était seulement quand ce dernier réagissait qu’il s’exécutait. Dans une administration qui fonctionne normalement, ni le supérieur hiérarchique ni même le ministre ne peut se passer du visa du contrôleur financier », a-t-il déploré, en signalant que si le ministre signe, il a au moins le visa du contrôleur financier qui le protège.
Cela dit, il a rappelé qu’une fois, plusieurs prestataires de service avaient soumissionné pour un marché portant sur des grands travaux de construction de caniveaux. La commission d’attribution avait siégé et fait un classement par ordre de mérite. Il y avait eu un premier, un deuxième, un troisième et ainsi de suite, mais bizarrement tous les membres de la commission penchaient pour le deuxième, sous prétexte qu’il était connu. Le fait est que lui, Pamoussa Kaboré, s’est opposé, en avançant que la renommée ne faisait pas partie des critères d’attribution. Il a appelé les autres à leur devoir et ils ont fini par plier.
Le comble, des gens ont rapporté au bénéficiaire que c’était grâce à lui qu’il avait obtenu le marché. Quand ce dernier est venu pour le remercier, il lui a posé la question suivante: « Et si on vous avait dit que c’est à cause de moi que vous n’avez pas été retenu, seriez-vous venu pour me fusiller? ». L’intéressé n’a pas eu de mot et est reparti comme il était venu, parole de Pamoussa Kaboré.
Anderson KONE
vraiment il est deplorable de voir qu’un homme qui n’a plus à demontrer sa loyauté, son savoir sur le terrain, soit de nos jours au garage. que la transition lui rehabilite fans les meilleurs delais dans ses taches surtout celles qu’il maitrise le mieux. pour dire vrai je le voyait Ministre de l’Economie et des Finances.