Elle aurait pu être une excellente ambassadrice dans le cadre de la campagne que mène depuis quelques semaines l’organisation néerlandaise de développement (SNV) sur la problématique énergies domestiques et santé. Elle, c’est Rebecca Igo née Coulibaly, alias ‘’Tantie Rebecca’’ de Bérégadougou, dans la région des Cascades.
C’est peu, à l’entendre, de dire que Rebecca Igo est une utilisatrice convaincue des foyers améliorés qui permettent d’économiser tant sur le plan des quantités de bois utilisées pour la cuisson des aliments ; des dépenses familiales, et mieux, que sur le plan de la santé de la famille.
On pourrait dire que Mme Igo est une parfaite avocate de l’accès des femmes aux énergies propres qui passe également par l’utilisation des foyers améliorés.
Interrogée sur la question le 4 décembre dernier à Ouagadougou en marge d’un atelier d’information des organisations de la société civile sur l’initiative Energie durable pour tous des Nations-Unies organisé par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) ; elle ne s’est pas fait prier pour développer sa plaidoirie.
«J’ai acheté un foyer à la première semaine des arts culinaires au SIAO il y a des années. Mais, jusqu’à présent ce foyer me donne entièrement satisfaction. Quand je prépare sur mon foyer amélioré, c’est rapide, économique et propre. Alors que ceux qui me l’ont vendu, ont certainement déjà fini de dépenser leur argent», confie la citoyenne de la cité de Bérégadougou dans la région des Cascades.
Beaucoup sont morts
Quand on évoque les avantages sanitaires de l’utilisation des foyers améliorés, ‘’Tantie Rebecca’’ comme on l’appelle affectueusement, est à fait d’accord et se montre même plus mordante dans sa défense de l’utilisation de ces technologies.
«Beaucoup de nos grands- parents sont morts à cause de la fumée qui donne beaucoup de maladies : toux, tuberculose. La fumée avec nos trois pierres sont très dangereuses pour la santé.
Aujourd’hui si on veut bien vivre, il suffit d’avoir un foyer amélioré qui va nous aider à nous protéger et à avoir la santé à tout moment. Il y a des enfants qui sont morts pour rien alors que ce n’était pas leur jour. Parce que tout simplement les mères étaient obligées de porter les bébés sur le dos pour préparer et faire tout. C’est vraiment dangereux », expose-t-elle.
Pour Mme Coulibaly, les femmes burkinabè, qu’elles soient en ville ou en campagne ou leur situation économique, devraient tout faire pour se procurer chacun un foyer amélioré au regard de ses multiples avantages, notamment sanitaires.
«Ce n’est pas une affaire d’argent. Nous les femmes quand on nous dit de payer des pagnes uniformes, nous sommes prêtes à le faire même si c’est 10 000 – 15 000 F CFA. Mais, pourquoi pour notre propre santé, pour la santé de notre famille, nous ne voulons pas débourser 3 000 F , 3 500 F, 4 000 F pour avoir un foyer. 3 000 F par rapport à l’ordonnance qu’on va vous donner, par rapport à votre vie et à la vie de votre famille, qu’est-ce qui vaut mieux ? », plaide-t-elle
Au gouvernement et aux partenaires techniques, Rebecca demande d’aider les femmes à disposer de foyers améliorés.
Martin Philippe
BURKINADEMAIN.COM