Après le président guinéen, Alpha Condé, accueilli le dimanche 27 décembre ; c’était le tour, ce lundi 28 décembre, des présidents nigérien et malien, en l’occurrence Mahamadou Issoufou et Ibrahima Boubacar Kéita de fouler ce mardi le sol burkinabè dans le cadre de l’investiture prévue ce mardi 29 décembre 2015 au palais des sports de Ouaga 2000.
Jusqu’au moment où nous tracions lignes, ils étaient les premiers chefs d’Etat accueillis à Ouagadougou dans le cadre de l’investiture ce mardi du nouveau président élu du Burkina, Roch Marc Marc Christian Kaboré. Eux ce sont Alpha Condé de Guinée Conakry ; Mahamadou Issoufou du Niger et Ibrahim Boubacar Kéita du Mali.
Ces trois présidents ont ce point commun d’être socialistes, tout comme Roch Marc Christian Kaboré qui sera investi. Ils sont donc là pour assister à la prise de fonctions d’un ami, d’un membre de l’international socialiste comme eux.
Pour Ibrahim Boubacar Kéita et Mahamadou Issouffou, cette investiture sera certainement une partie de plaisir, eux qui ont objectivement de bonnes raisons de voir d’un bon œil la venue aux affaires de Roch.
IBK espère qu’avec Roch kaboré, il pourra sécuriser davantage les frontières du Mali avec le Burkina que du temps du régime Compaoré où les rebelles du Nord étaient toujours bien reçus à Ouagadougou.
En plus, il voit en Kaboré un vrai ami. En témoignent ses propos à l’annonce de la victoire du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la présidentielle du 29 novembre 2015 :
«Je suis très heureux de la victoire de mon ami Roch. On est très liés, et nos destins, bizarrement, se sont recoupés. On a été Premiers ministres en même temps, présidents de l’Assemblée nationale en même temps. Et voici qu’il rejoint la fratrie».
Le président nigérien, Mahamadou Issoufou est aussi ami au nouveau président du Burkina. On le sait, Issouffou n’avait pas de bons rapports avec l’ancien président burkinabè, Blaise Compaoré.
L’on se rappelle que dans sa fuite, suite à l’affaire de trafic de bébés, l’ancien chef du parlement nigérien Hama Amadou, farouche adversaire de Issoufou, avait transité par Ouaga, au grand dam des autorités nigériennes. Et aujourd’hui, avec l’ami Kaboré à Kosyam, Mahamadou Issouffou sera plus que jamais serein, surtout que l’adversaire politique redoutable est en lieu sûr-De retour au Niger en mi-novembre dans la perspective de la présidentielle nigérienne de 2016, Hama Amadou a été arrêté et détenu jusqu’à ce jour-. Et ce n’est pas tout, le pouvoir nigérien vient de déjouer un putsch et a opéré des arrestations parmi les personnes suspectées.
Quant à Alpha Condé, qui est un ami de longue date du Burkina, même du temps de Blaise Compaoré, médiateur en Guinée, il devrait aussi être content de voir un socialiste aux affaires au Burkina Faso.
En attendant l’arrivée du président libéral Alassane Ouattara, qui a déjà envoyé en éclaireur à Ouaga son ministre de l’Intérieur Ahmed Bakayoko, en attendant de faire lui-même le déplacement ; les quatre présidents socialistes auront bien de choses à se dire entre eux.
Martin Philippe
Burkinademain