C’est officiel. Salif Diallo, premier vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est le nouveau président de l’assemblée nationale du Burkina Faso. Il a été élu ce mercredi 30 décembre 2015 avec 78 voix contre 43 voix pour son concurrent, Adama Sosso de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).
Ainsi, à 58 ans, Salif Diallo, devient le successeur de Chérif Sy, président du parlement de la transition. Sy et Diallo ont ce point commun d’être des hommes de conviction et d’action qui n’hésitent pas à afficher leurs opinions. La comparaison s’arrête là.
Contrairement à Chérif, Salif a été un collaborateur de longue date du président déchu, Blaise Compaoré. Il a ainsi occupé entre autres les fonctions de ministre chargé de mission auprès de la présidence du Faso ; de ministre d’Etat, ministre de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques. Bras droit redoutable du président Compaoré, il a été plusieurs fois son directeur de campagne présidentielle. La rupture entre Blaise et Salif interviendra après 2010. Tombé en disgrâce, il est envoyé ambassadeur en Autriche méditer sur son sort, loin de ses bases politiques. Et c’est depuis son purgatoire diplomatique à Vienne qu’il va accorder l’interview historique à notre confrère Ousséni Ilboudo de L’Observateur Paalga où il soulignait la nécessité de réformes politiques pour éviter la patrimonialisation du pouvoir par la famille présidentielle. Cela lui vaudra des rappels à l’ordre, et même de demandes d’explications de la part de ses camarades Roch et Simon, alors prisonniers du système Compaoré.
Il annonce déjà les couleurs
Aujourd’hui au perchoir, Salif Diallo a plus que jamais la latitude d’impulser sa vision dans la marche de la nouvelle République du Burkina Faso dont il avait toujours rêvé. Et il n’a pas tardé à annoncer les couleurs dès son installation.
« Nous devons mener notre mission en nous collant le plus possible aux aspirations du peuple. (…), cette assemblée doit être une assemblée du peuple travailleur, une assemblée de la majorité pauvre surtout que plus de 48% de notre population vit en dessous du seuil de pauvreté. Nous ne devons pas être des députés pour uniquement voter des lois mais pour pousser l’action gouvernementale vers la satisfaction des aspirations et des intérêts supérieurs du peuple : la création d’emploi pour la jeunesse, l’eau potable pour les paysans, la liberté économique des femmes et la santé pour tous. Au terme de notre mandat, nous devons être à l’image du peuple, non pas ressortir de l’Assemblée comme des bourgeois repus, mais avec la marque du peuple » a-t-il indiqué.
Dans cette perspective, le nouveau président de l’Assemblée nationale a exhorté ses collègues à transcender leurs divergences politiques ou idéologiques pour œuvrer véritablement dans l’intérêt du peuple burkinabé.
Martin Philippe
Burkinademain.com