Depuis l’annonce de la tenue anticipée de la présidentielle, au mois de mars 2016, les voix sont de plus en plus discordantes au sein du Frocad, le principal regroupement de l’opposition congolaise, qui risque d’éclater, écrit Jeune Afrique.
À Brazzaville, une réunion a été convoquée d’urgence, mercredi 6 janvier, au siège de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), quartier général du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), la principale coalition de l’opposition congolaise. Objectif : tenter d’accorder ses violons sur la position commune à adopter après l’annonce de la tenue anticipée de la présidentielle, le 20 mars prochain.
Si certains opposants s’y attendaient, la décision du président Denis Sassou Nguesso a tout de même pris de court beaucoup d’autres membres du Frocad, encore bien occupés à se livrer une guerre de leadership pour contrôler l’opposition.
Très rapidement, Guy-Romain Kinfoussia, porte-parole du regroupement politique, a affirmé à Jeune Afrique que l’opposition, à travers le Frocad, ne participerait pas à la présidentielle annoncée, qui ne serait, à l’en croire, « qu’un artifice » pour permettre à Denis Sassou Nguesso « de basculer d’une Constitution à une autre. En conséquence, le Frocad boycottera purement et simplement le scrutin à venir, affirmait-il.
Une plateforme, deux positions
Mais cette position est désormais remise en cause par d’autres forces sociales et politiques du Frocad regroupées dans la coalition « Sauvons le Congo ».
Pour elles, l’opposition peut participer à la présidentielle « sous certaines conditions » : « notamment la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante, un recensement pour doter le pays d’un fichier électoral fiable et la libération des détenus politiques pour décrisper le climat politique », avance Paul-Marie Mpouélé, ex-membre du Frocad (il en était le coordonnateur) et leader de « Sauvons le Congo ».
Sans ses alliés de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), transfuges de la majorité au pouvoir qui ne se sont pas encore prononcés, le Frocad doit désormais lever le doute sur sa participation, ou non, à la présidentielle et se mettre d’accord sur son leadership. Ce n’est qu’en conciliant ces deux impératifs que la principale coalition anti-Sassou pourra éviter l’explosion.
Source: Jeune Afrique