Merveilleux a été le spectacle auquel nous avons assisté dans la matinée du dimanche 10 janvier 2016 au parc Bangr-weogo de Ouagadougou. En effet, une séance importante du stage de perfectionnement, organisé par l’Association de Tai-chi chuan et arts énergétiques du Burkina Faso (ATCAE/BF) en partenariat avec l’Amicale européenne de Tangyia chuan, s’y déroulait.
Elles étaient au total 28 personnes à participer au stage de perfectionnement en Tai-chi chuan, organisé du 3 au 13 janvier 2016 à Ouagadougou par l’Association de Tai-chi chuan et arts énergétiques du Burkina Faso (ATCAE/BF) en partenariat avec l’Amicale européenne de Tangyia chuan. Nous avons eu le plaisir d’assister le 10 janvier 2016 à leur séance de travail.
«C’est un stage que nous avons préparé aussi bien pour les débutants que pour les formateurs. Au stade actuel, le stage s’est bien passé. Contrairement aux années passées, on note une meilleure maîtrise des techniques tant par les apprenants que par les formateurs. Nous avons enregistré aussi de nouvelles participations surtout du côté des femmes», nous explique le président de l’ATCAE/BF, Youssouf Ouattara.
Le stage a permis aux participants d’approfondir les connaissances acquises lors des stages passés. Pour le présent stage, il y avait aussi bien des anciens stagiaires que de nouveaux stagiaires.
«Le stage s’est très bien passé, et à tous les niveaux. C’est le dernier stage que nous pratiquons. A chaque fois que les formateurs sont venus, ils nous ont appris des choses», assure le directeur technique de l’association, Adama Traoré. «Par rapport à l’année passée, on a encore raffiné nos techniques, on a encore compris au niveau des applications, c’est-à-dire comment les techniques servent», nous confie de son côté Moctar Ouédraogo formateur stagiaire venu de Ouahigouya.
Et selon Hervé Marest, formateur français d’une quarantaine d’années d’expérience, «les élèves ont fait beaucoup de progrès pendant le stage, ainsi que les enseignants».
Le tai chi au Burkina, à en croire le président Youssouf Ouattara se porte bien. Il souhaite que plus de Burkinabè le pratique au regard de ses vertus sanitaires. «C’est démontré scientifiquement que le tai chi améliore la santé. Dans un pays comme le Burkina Faso où la question de la santé doit être réglée de façon préventive, nous pensons que la pratique d’activité sportive comme le tai chi peut aider à promouvoir la santé. C’est vraiment une bonne chose», a-t-il plaidé.
«Avec la vie occidentale que nous menons, l’alimentation, nous avons vraiment besoin de travailler notre corps, notre physique», soutient pour sa part la stagiaire Blandine Sankara
Outre Ouagadougou, le tai-chi est aussi pratiqué dans plusieurs villes du Burkina Faso : Bobo, Ouahigouya et Fada.
Pour les perspectives, deux formateurs de l’Association de Tai-chi chuan et Arts énergétiques du Burkina Faso dont Diana Katakou se rendront l’été prochain en France pour des échanges d’expériences.
«Le travail que nous avons fait a débuté il y a cinq ans. Depuis cinq ans des maîtres viennent nous former ici. Nous avons décidé d’aller en France pour nous former. C’est comme si c’était un compte rendu, pour montrer à l’amicale en France tout le travail qui a été fait sur le terrain. Effectivement, nous avons formé des gens, nous avons agrandi le groupe et vous constaté qu’aujourd’hui nous sommes vraiment nombreux. Nous serons les porte-paroles de l’association en France», précise Mme Katakou, qui ira en France avec Adama Traoré pour parfaire la pratique du tai-chi.
Le tai chi au Burkina et ailleurs
Le Tai Chi Chuan est une gymnastique née et pratiquée en Chine et qui consiste à exécuter lentement des mouvements déterminés. Il est à la fois un art martial, une méditation et une gymnastique douce pratiqué quotidiennement dans l’empire du milieu, tant par les vieux que par les jeunes.
Au fil des siècles, la pratique du Tai-Chi Chuan a dépassé les frontières de la Chine. Il s’est énormément développé en Europe et aux Etats-Unis, compte tenu de sa parfaite adéquation aux besoins actuels d’équilibre et de détente.
Par ailleurs, à en croire les pratiquants, le Tai-Chi Chuan encore appelé boxe de l’accomplissement suprême, c’est aussi :
– une méthode efficace de relaxation pour surmonter les tensions de la vie moderne ;
– l’art de se mettre à l’écoute de soi-même ;
– un apprentissage qui commence dans le silence des mots, par une attention au surgissement du geste nouveau dans celui qui s’efface ;
– un moyen de transformation mentale qui cherche l’instant présent ;
– Un plaisir réel, une beauté, l’harmonie corps/esprit enfin réalisée.
Au Burkina Faso, c’est autour des années 2000 que le Tai Chi Chuan a été introduit par l’ex-ambassadeur de France au Burkina Faso, Maurice Portiche. Sa pratique va plus tard se formaliser en 2005 avec la création de l’Association de Tai Chi Chuan et Arts Energétiques du Burkina Faso (ATCAE-BF) qui regroupe aujourd’hui plus d’une centaine de membres actifs.
Grégoire Bazié
Burkinademain.com
Paroles de stagiaires
«Cela fait déjà un moment que je participe aux stages de tai-chi. C’est la deuxième participation consécutive. J’avoue que cela fait du bien dans le sens que dans la tête cela aide beaucoup, surtout avec toutes les difficultés que nous avons au quotidien. Et physiquement aussi la pratique du tai-chi fait du bien en ce sens qu’elle peut aider à récupérer. Avec la vie occidentale que nous menons, l’alimentation, nous avons vraiment besoin de travailler notre corps, notre physique».
«Nous sommes très satisfaits parce que par rapport à l’année passée, on a encore raffiné nos techniques, on a encore compris au niveau des applications, c’est-à-dire comment les techniques servent. Apparemment quand vous regardez, vous avez l’impression que les techniques se font simplement. Or, il y a une application martiale au-delà de la technique que nous faisons. Nous sommes très satisfaits et au vu de l’ambiance, nous sommes vraiment très contents et on peut dire que nous ne repartons pas seulement techniquement outillés, mais nous avons réussi à nous frotter et à partager des expériences. C’est tout cet ensemble qui fait qu’on est très satisfait».
«Pour ce qui me concerne, le stage s’est très bien passé, et à tous les niveaux. C’est le dernier stage que nous pratiquons. A chaque fois que les formateurs sont venus, ils nous ont appris des choses. Le présent stage nous a permis d’approfondir les connaissances que nous avions eues par le passé. Le profil des participants était varié. Il y avait des anciens qui avaient participé à plusieurs stages et il y avait aussi des nouveaux qui viennent de commencer. Pour eux, c’est une nouvelle expérience. Sincèrement, nous sommes satisfaits du stage parce que à chaque fois qu’il y a stage, il y a toujours un plus, il y a toujours quelque chose à gagner pour les participants».
«J’ai participé à ce stage en ma qualité de formatrice. Il y a eu un groupe de formateurs et un groupe d’élèves. Globalement je suis satisfaite du stage parce que comme vous l’avez constaté, il y a des gens venus de Ouahigouya et de Fada ; il y a eu des renforcements de capacités ; il y a eu de nouveaux adhérents qui ont découvert le tai chi et qui sont vraiment très décidés à poursuivre leur formation. Pour nous, c’est réels motifs de satisfaction».
«Les élèves ont fait beaucoup de progrès, et les enseignants, aussi. Maintenant c’est un cycle de sept-huit ans qui achève la formation des enseignants. On a vraiment des personnes compétentes pour enseigner le tai-chi chuan ici au Burkina Faso. La graine est semée et j’espère que cela va produire un bel arbre. Il y a tous les éléments pour cela parce que l’équipe est très compétente. En tout cas, la formation s’est très bien passée, tout le monde a été très attentif et tout le monde a bien travaillé»
Propos recueillis par GB
Burkinademain.com