Le général Soumaïla Bakayoko, le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, ferait partie de ceux qui ont appelé au téléphone le Général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’état avorté du 17 septembre 2015, alors qu’il était reclus au camp Naaba Kom, siège du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP).
Selon RFI, un homme présenté comme étant le général Bakayoko a conseillé le général Diendéré de provoquer un clash pour renverser le rapport de force, afin d’être en mesure de sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve alors.
« Parce que si tu ne fais pas ça et que tu restes coincé comme ça… Tôt ou tard, l’issue va se resserrer, se resserrer, se resserrer et tu n’auras plus aucune marge de manœuvre. Et là, d’abord, ils vont tout mettre sur toi. Ça il faut le savoir. Politiquement ils vont te dire « tu es le plus gradé, tu es un général ». Ils vont estimer que c’est toi qui as mis les gens dans cette situation-là. Et si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi. Et après c’est vous et vos familles qui vont payer », parole du attribuées au général Bakayoko qui a poursuivi . « Donc s’il y a des garçons là-bas, vraiment c’est des choses qui… parce que dans ce cas, je dis, il n’y a pas deux solutions. Tu comprends ? Si tu laisses faire calmement pour te dire, « bon, Dieu le veut », une fois que tu arrives chez eux là-bas, c’est pour finir avec toi, ça c’est clair ! Je suis au regret de le dire… Si ce n’est pas eux, ce sont tes propres petits qui vont se dire, « bon ben vraiment pourquoi ils t’ont suivi jusqu’à présent ». Conclusion, tu es condamné à mener l’action. Donc monte un truc bien. Quoi que ce soit, je ne sais pas. Mais dès que les gens disent « non c’est très simple, c’est parce que ce garçon peut plus déposer (les armes NDLR). C’est que les garçons n’ont qu’à venir nous prendre ici et puis on n’en parle plus ». Nous on dit, « tout ça, on ne peut concevoir ça », et là, le grand chef là, Mogho Naba, va appeler les gens, ainsi de suite… ».
Il n’y pas que le général qui soutenait le coup dans l’armée ivoirienne. Il apparait qu’une autre grande figure de l’ex- rébellion, le commandant Zacharia Koné, aujourd’hui lieutenant-colonel a joint l’épouse du général, Fatou Diendéré au téléphone. Voici ce que le lieutenant-colonel aurait dit à Fatou Diendéré qui l’appelait « mon fils » et lui, « la vieille ».
« Ne vous en faites pas, ici vous avez beaucoup de soutiens la vieille, beaucoup de soutiens ! Même si c’est un affrontement, vous avez beaucoup de soutiens. Que ce soit en hommes, que ce soit d’autres… On ne peut pas tout dire. Mais c’était ma première fois de voir le général Bakayoko couler une larme (pleurer NDLR) ».
Anderson Koné
Source: RFI
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