À l’image de nombreux autres jihadistes combattant sous la bannière noire de l’EI, certains de ces Sénégalais disposent de profils Facebook sur lesquels ils affichent leur idéologie radicale, postent des photos de propagande, et appellent au jihad, y compris au Sénégal. Ces dernières semaines, deux d’entre eux – visiblement désireux de se mettre en avant – ont également donné des interviews à des médias locaux. Voici ce que l’on sait sur ces quelques figures sénégalaises de l’EI en Libye. C’est l’un des Sénégalais les plus connus de la branche libyenne de l’État islamique. Originaire de Pikine, en banlieue populaire de Dakar, Abdourahmane Mendy aurait quitté le Sénégal pour la Libye durant le premier semestre de 2015.
Depuis le mois d’octobre dernier, cet ancien peintre en bâtiment d’une trentaine d’années multiplie les messages en arabe ou dans un français approximatif sur son profil Facebook. Affirmant se trouver à Syrte pour mener le jihad, il tient un discours radical et fanatisé, n’hésitant pas à cibler ses compatriotes qui, selon lui, ne sont pas de « vrais » musulmans. Abdourahmane Mendy publie aussi régulièrement des photos, se mettant en scène, kalachnikov en main ou index levé vers le ciel, signe de ralliement des jihadistes de l’EI. Il dévoile aussi ponctuellement des clichés d’autres Sénégalais présents à ses côtés en Libye.
Sadio Gassama
Il est présenté comme le « médecin » de la bande. Sadio Gassama, 25 ans, était étudiant en médecine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) avant de rejoindre les rangs de l’EI à Syrte, en septembre 2015. Selon un proche de la famille, ce jeune homme de Zinguinchor, en Casamance, s’est radicalisé en quelques mois au contact des milieux salafistes de l’Ucad.
Dans une interview au site sénégalais senenews.com, il se présente comme « médecin jihadiste », affirme que le Sénégal peut être la cible d’attentats – notamment en raison du président Macky Sall, qu’il considère comme « un des pions qui mène la lutte contre l’islam » -, et affiche sa volonté d’instaurer la charia dans son pays. Lui aussi dispose d’un profil Facebook, qui donne notamment un bref aperçu de son ancienne vie étudiante et de sa rapide radicalisation vers le jihadisme.
Elimane Diop
Il se présente sous le nom de guerre d’Abou Jafar Diop. Âgé d’une vingtaine d’années, Elimane Diop s’est fait connaître grâce à une interview publiée à la mi-janvier dans le quotidien sénégalais Libération. Il y déclare se battre pour l’État islamique à Syrte depuis le mois de mars 2015 et débite, sur un ton menaçant, sa réthorique jihadiste : « Nous prions nuit et jour pour faire partie des martyrs sur le sentier d’Allah », « Nous aimons la mort comme les mécréants aiment la vie »…
Dans le même entretien, le jeune jihadiste, qui se garde d’en dire plus sur sa trajectoire personnelle, désigne aussi clairement les confréries soufies comme une cible à abattre au Sénégal. « Tous les soufis vont se soumettre à la charia par la force (…) On va les combattre par notre façon jusqu’à ce qu’ils arrêtent de faire le tour des tombes de leur marabouts, jusqu’à ce qu’ils arrêtent de fêter le Gamou et le Magal dans tous les coins. Et jusqu’à ce que les ‘Layène’ (une confrérie de la région de Dakar, NDLR) renoncent à leur croyance de folie… »
Abou Hatem
Très peu d’informations filtrent sur lui. Abou Hatem – son nom de guerre – serait pourtant le chef des combattants sénégalais de la branche libyenne de l’État islamique. Ses différents « frères » jihadistes évoquent son nom à plusieurs reprises dans leurs messages sur Facebook, mais ne donnent pas plus de précisions sur ce personnage visiblement respecté.
Outre ces différents individus, plusieurs ressortissants sénégalais qui avaient rejoint l’État islamique auraient été tués dans des comb ts en Libye ces derniers mois, comme Hassane Diene (alias Abou Khalid), Saïd Ba, ou encore un certain Abou Zaïnab.
Anderson Koné
Source: Jeuneafrique
Burkinademain.com