L’Union africaine tient du 21 au 31 janvier 2016 son 26e sommet à Addis Abeba, en Ethiopie. Le sommet a amorcé ce mercredi 27 janvier 2016, une étape importante avec l’ouverture de la 28e session ordinaire du conseil exécutif de l’organisation présidée par Simbarashe Mumbengegwi, ministre zimbabwéen des affaires étrangères.
«2016 : Année africaine des droits de l’Homme, avec une attention particulière pour les droits des femmes». C’est sous ce thème que se tient du 21 au 31 janvier 2016 le 26e sommet de l’Union africaine.
Mais, comme l’année dernière, ce sont les questions de sécurité avec des attaques terroristes redoutées partout ; de conflits politiques et des problèmes économiques qui sont au centre des préoccupations. Certaines questions entretiennent entre elles des liens.
A ce propos, c’est Carlos Lopes, secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations-Unies et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, qui a posé sans langue de bois le diagnostic de la situation de l’Afrique.
«Les résultats montrent que la performance économique des zones de conflit est en moyenne de 10% inférieure à celle des zones sans conflit dans la plupart des catégories de performance du PIB. Une étude estime à 284 milliards de dollars (au taux de change constant de 2000) les pertes subies par 23 pays africains entre 1990 et 2005. Ce chiffre représentait alors une perte annuelle moyenne de 15% de leur PIB. L’analyse régressive révèle une perte de croissance du PIB d’environ 2,2% due aux conflits». Comme causes de cette situation conflictuelle chronique de l’Afrique, Lopes cite l’incapacité des Etats à assumer leurs obligations ; l’exclusion politique, économique et sociale. Comme solutions aux conflits, Carlos Lopès préconise un antidote à l’exclusion.
Ces conflits sur le continent et les solutions à y apporter, on en reparlera au cours de ce sommet. Il est ainsi prévu une réunion du groupe international de contact sur la Libye.
Les femmes et l’agenda 2063 de l’UA
Pour revenir au thème du 26e sommet, il s’agit à entendre la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Zuma, d’améliorer la vie des femmes africaines à travers des actions pratiques dans l’agriculture, la science, la technologie, l’innovation et l’éducation ; dans le développement des affaires et l’accès aux financements; la santé et les droits au planning familial ; les campagnes contre les violences faites sur la base du genre, les violences sexuelles dans les conflits et les mariages précoces.
Nkosazana Dlamini a aussi insisté sur la nécessité de prendre en compte toutes les forces vives de l’Afrique dans les actes de la mise en œuvre du premier décennal de l’Agenda 2063. Jeunes, femmes, enfants, acteurs du public, du privé, etc., chacun acteur doit être impliqué. Un forum intergénérationnel réunissant des jeunes venus de divers horizons se tient par exemple à Addis Abeba.
L’agenda 2063 découle, faut-il le rappeler, de la vision de l’UA qui vise à «bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, soutenue et dirigée par ses propres citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale.
Zuma annoncée partante de la Commission de l’UA
Au-delà des conflits et des droits de l’Homme, l’autre sujet d’intérêt pour les participants de la 28e session du conseil exécutif de l’Union africaine, c’est le remplacement des commissaires et la désignation des représentants africains au sein des instances onusiennes comme le conseil de sécurité. Et les différents Etats se livrent une bataille farouche pour placer leurs hommes à ces postes stratégiques. Parlant de la présidence de la Commission de l’Union africaine, Mme Zuma nommée en juillet 2012, est annoncée partante. Elle nourrirait des ambitions plus grandes dans son pays et pourrait être candidate à la prochaine présidentielle sud-africaine.
La présidence zimbabwéenne de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement arrive également à terme à ce 26e sommet de l’UA et le président du Zimbabwe doit à l’issue de la session des 30 et 31 janvier céder sa place à un nouveau président. A ce niveau, le nom du président tchadien Idriss Deby Itno est déjà avancé dans les coulisses par des officiels comme probable successeur de Robert Mugabé. Wait and see.
Bazomboué Grégoire Bazié, Envoyé spécial à Addis Abeba
BURKINADEMAIN.COM