L’Union africaine peine encore à faire plier les autorités burundaises sur son projet d’envoi d’une force de 5 000 hommes au Burundi pour y prévenir un génocide. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui s’est réuni ce vendredi 29 janvier à Addis Abeba n’est pas parvenu à faire bouger d’un iota le pouvoir burundais sur son refus catégorique de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi, la Maprobu.
C’est l’un des gros enjeux du 26e sommet de l’Union africaine dont la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement s’ouvre officiellement ce samedi 30 janvier 2016 à Addis Abeba. Il s’agit de la question burundaise où d’un côté l’Union africaine essaie de faire dans la prévention pour éviter un autre génocide au continent. Et de l’autre, le pouvoir de Bujumbura qui s’y oppose fermement. Mais, soutenue par la communauté internationale, l’UA entend imposer la Maprobu par un vote à majorité des deux tiers des chefs d’État africains.
Et ce vendredi 30 janvier, les espoirs étaient grands chez les partisans d’une force d’intervention au Burundi à l’ouverture, ce vendredi 30 janvier, de la session relevée du Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine avec la présence d’une douzaine de chefs d’État dont le président du Faso, Roch Marc Christian kaboré.
Certes, dans les discours des officiels dont ceux du président en exercice Théodoro MBiang N’Guema et du secrétaire général des Nations-Unies, Ban-Ki Moon, aucun n’a fait clairement allusion à la situation burundaise. Mais, le dossier devenu une préoccupation internationale, étaient dans tous les esprits. Ainsi, au lendemain du début des travaux, le 21 janvier 2016, de ce 26e sommet de l’Union africaine, une délégation d’ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU s’était rendue à Bujumbura pour tenter de convaincre les autorités du pays à accepter la mesure de déploiement des militaires dans le pas. Cette mission de bons offices de dernière minute n’avait pas aboutie puisque le pouvoir burundais avait réitéré son refus.
Bujumbura persiste et Banjul soutient
Au regard de tous ces échecs, la session du vendredi du CPS de l’UA était cruciale. Il fallait absolument parvenir à un accord sur l’envoi de la Maprobu au Burundi. Mais dans le huis- clos des chefs d’Etat, les choses ne se passent pas comme attendues. Après cinq heures de discussions, l’accord reste encore introuvable face à la persistance de Bujumbura dans son refus d’accueil une force de l’Union africaine sur son sol.
Le commissaire de Paix et Sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, la présidente de la Commission Zuma et les chefs d’Etats acquis à la décision ont beau insister, les représentants de Pierre Nkurunziza restent inflexibles.
Très combatif, le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe a été on ne peut plus clair sur la position de son pays sur la question, arguant qu’en tant qu’Etat souverain, le Burundi était en mesure d’assurer la situation sur le terrain. «A aucune condition, nous ne sommes prêts à accepter cette force», a-t-il martelé.
Bujumbura a si bien défendu son affaire qu’elle a même obtenu le soutien de certaines capitales politiques africaines dont Banjul. En effet des chefs d’Etat comme Gambien Yahya Jammeh se seraient élevés contre ce qu’ils qualifient d’ «atteinte à la souveraineté d’un pays africain».
Face à ces difficultés de parvenir à un accord, la session a été suspendue pour reprendre ce samedi 30 janvier, entrainant le report de plusieurs heures la cérémonie officielle d’ouverture du 26e sommet de l’Union africaine. Espérons que cette prolongation permettre d’aboutir à quelque chose d’utile pour les Burundais et les Africains.
Bazomboué Grégoire Bazié, Envoyé spécial à Addis Abeba
BURKINADEMAIN.COM