Les détracteurs du président Robert Mugabé ont encore, depuis samedi dernier, date de la célébration ‘’en grande pompe’’ de son 92e anniversaire, de quoi mettre sous la dent. Il est reproché au vieux Bob d’avoir opté pour ce show qui aurait coûté près de 800 000 dollars ; alors que ses compatriotes meurent de faim du fait de la sécheresse dans la région.
Malgré l’état de catastrophe naturelle que connaît le Zimbwabwe, du fait de la sécheresse ; le pouvoir à Hararé n’a pas jugé nécessaire de rompre avec la tradition de célébration en grande pompe de l’anniversaire du charismatique leader, Robert Mugabé. Ainsi pour les festivités du 92e anniversaire du vieux, ce 27 février 2016 à Masvingo dans le sud pays, pas moins de 50 000 personnes ont invitées. Le montant de la facture est estimé à près de 800 0000 dollars.
Si pour les partisans de Mugabé, cette célébration en grande pompe de leur champion relève de l’ordre normal des choses, elle pose en revanche problème pour les détracteurs de la légende Mugabé. Ces derniers, invoquant l’état de famine du pays, tirent à boulet rouge sur le chantre de l’indépendance africaine.
Mais cela est loin d’émousser les ardeurs de Mugabé qui ne se lasse jamais de se poser en défenseur de l’indépendance et des valeurs africaines. Ainsi, il a réaffirmé avec véhémence l’opposition des Africains à l’homosexualité que voudraient leur opposer les occidentaux en contrepartie de leur aide.
Il y a quelques semaines, dans un discours testament au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, Robert Mugabé, au terme d’un an de présidence à la tête de l’organisation continentale, s’était montré également très virulent vis-à-vis des occidentaux par rapport au traitement d’inégalité réservé aux Etats africains dans les instances internationales, notamment aux Nations-Unies. Il a, à cette occasion, souligné avec force la nécessité pour l’Afrique d’être aussi représentée au conseil de sécurité de l’ONU par des membres permanents disposant de droit de véto. Dans cette longue diatribe contre les puissances occidentales, Mugabé n’avait ménagé personne. Pas même Banki-moon qui était là pour faire amicalement ses adieux à l’Union africaine en tant que secrétaire général des Nations Unies ; à fortiori Barack Obama. «Vous n’êtes pas un des leurs. Nous savons d’où vous venez… », avait lancé Mugabé au secrétaire général sortant de l’ONU.
Comme quoi, le vieux Bob, on l’aime ou on ne l’aime pas. Il ne changera pas. Et il l’a même dit dans ce discours testament du 30 janvier 2016 à Addis Abeba, lors du 26e sommet de l’Union africaine : «Tant que j’aurai l’énergie nécessaire, je me battrai toujours de cette façon. Ce sera ainsi jusqu’à la fin de mon souffle».
Martin Philippe
Burkina Demain