Suite à la condamnation de six militants pour « incitation à la révolte », en marge d’une grève générale décrétée par l’opposition le 16 février, la France et la Belgique avaient demandé d’un ton ferme aux dirigeants de la RD Congo de respecter la liberté d’expression et de garantir un débat démocratique « serein ». Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a réagi le lundi 29 février 2016, lors d’une conférence de presse.
La RDC « a estimé devoir rejeter la démarche cavalière » de ses partenaires étrangers demandant la « révision » du jugement rendu par le Tribunal de Grande instance de Goma. « La RDC n’est pas une république bananière », a-t-il dit.
Reconnaissant toutefois que le jugement envers les six militants était « sévère », le porte-parole du gouvernement s’est insurgé contre les « fortes pressions » dont fait l’objet la justice congolaise de « la part de certains partenaires étrangers », citant les États-Unis, la Belgique et la France.
Lambert Mende a aussi accusé le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en RDC de s’être « lancé dans une attaque virulente, totalement inappropriée contre une décision de la justice congolaise », ce qui est « inacceptable ».
Âgés de 23 à 28 ans, les condamnés militent au sein du mouvement « Lutte pour le changement » (Lucha) basé à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Ils avaient été arrêtés le 16 février dernier, décrété « journée ville morte » par plusieurs regroupements politiques et des organisations de la société civile, appartenant pour la plupart au Front citoyen 2016, pour dire non au « glissement » du calendrier électoral.
Anderson Koné
BURKINADEMAIN.COM