Le mardi 8 mars 2016, trois avocats de l’État sénégalais (Mes Simon Ndiaye, Félix Sow et William Bourdon) et l’agent judiciaire de l’État du Sénégal (Antoine Félix Diome) ont tenu une conférence de presse dans les locaux parisiens de PB Com International, en vue d’annoncer que la traque aux biens mal acquis par Karim Wade, le fils de l’ancien président, a porté ses fruits.
Les avocats ont déclaré avoir rapatrié dans les caisses du Trésor sénégalais près de 27 millions d’euros issus de « l’enrichissement illicite » de Karim Wade. Une somme qui comprendrait près de 19 millions provenant de la valeur de deux sociétés aéroportuaires implantées au Sénégal (AHS Sénégal et ABS SA) et 8 millions d’euros issus de la saisie de six appartements du luxueux complexe immobilier dakarois Eden Roc. Des valorisations effectuées par les experts mandatés par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), qui avait condamné Karim Wade et sept de ses co-accusés en mars 2015.
Un début, espèrent les représentants de l’État sénégalais. Antoine Félix Diome, agent judiciaire de l’État et ancien substitut du procureur de la CREI, qui avait été le principal artisan de l’accusation dans ce dossier, a par ailleurs annoncé que des montres de luxe – saisies dans une agence bancaire à Paris – avaient été rapatriées au Sénégal. Deux appartements dans le XVIe arrondissement de Paris – l’un rue de la Faisanderie, l’autre rue Émile Meunier – font également l’objet d’une procédure de saisie.
L’État sénégalais entend par ailleurs récupérer quelque 11 millions d’euros dormant sur 24 comptes bancaires actuellement bloqués à Monaco. Parmi eux, un seul au nom de Karim Wade (pour un montant de quelque 2 millions d’euros). Enfin, une procédure engagée au Luxembourg devrait permettre au Sénégal de s’approprier 842 000 dollars placés sur une assurance-vie contractée par Karim Wade.
Anderson Koné
BURKINADEMAIN.COM