Le président Roch Marc Kaboré a reçu les artistes hier vendredi 1er avril 2016 au gouvernorat de la région des Hauts Bassins. L’objectif était d’encourager les artistes et écouter leurs préoccupations. Mais, avant leur audience avec le chef de l’Etat, les artistes ont assisté à une conférence sur l’art et l’engagement citoyen, animée par l’artiste Basic Soul.
C’est autour d’un cocktail que le président du Faso a rencontré les artistes de cette 18e édition de la biennale culturelle. Le porte-parole des artistes, Vincent Koala, a traduit les vœux de ses collègues au président Roch Marc Kaboré. Il a souhaité vivement que la cité des arts puisse voir le jour afin de donner un cadre de résidence adéquat aux artistes. Aussi plaide-t-il pour la création d’un fond de financement pour faciliter les initiatives des artistes.
A ces doléances Roch Marc Christian Kaboré s’est montré attentif, puisqu’il a rassuré les artistes de sa ferme volonté de faire en sorte que la cité des arts de Bobo devant servir de logements des artistes soit effective. Il a même promis de travailler à donner des meilleurs conditions de vie aux artistes et aux promoteurs culturels car la culture est « un vecteur majeur de notre vouloir-vivre ensemble». Il a jouté qu’il fera en sorte de favoriser l’octroi de bourses aux meilleurs artistes. Déjà il faut noter qu’un projet de financement de la culture et du tourisme à hauteur de 200 millions débutera bientôt.
Engagement citoyen de l’artiste
Avant de rencontrer le président Kaboré, les artistes ont assisté à une communication sur l’art et l’engagement citoyen. Cette conférence a été animée par l’artiste Basic Soul, assisté par ses pairs Kisto Koimbré et Smokey. Le premier vice-président de l’assemblée nationale Bénéwendé Sankara et le ministre de la Culture Tahirou Barry ont expliqué leur présence à cette conférence par leur volonté d’encourager les artistes et de leur traduire tout leur soutien.
Selon le communicateur Basic Soul, l’engagement citoyen de l’artiste n’est pas chose aisée car à partir de ses positions et points de vue, il peut être taxé de tous les noms. L’engagement de l’artiste peut lui valoir souvent des censures quant à ses œuvres voire, même des menaces sur sa vie, explique le conférencier. Sur ce point il a donné des exemples d’artistes dont les chants ont été censurés.
Il est aussi revenu sur la contribution des artistes dits engagés dans le mouvement insurrectionnel qu’a connu le Burkina Faso les 30 et 31 octobre 2014 et la lutte qui en est suivie sur les désaveux des ministres Moumini Djiguemdé et Sanou. Pour lui, dénoncer ne suffit pas et il faut des fois passer à l’action quand on se dit artiste engagé.
Au cours de cette rencontre le ministre de la culture a indiqué qu’après échanges avec les artistes sur le coût de location de la maison de la culture les prix ont été revus à la baisse. Ainsi la salle de spectacle de 1500 places qui s’élevait à 800 000f CFA coutera désormais 400 000f CFA. Tous les prix des autres salles ont aussi subi un rabais.
Joachim Batao
Burkina Demain