Le chef de l’État béninois, Patrice Talon, a présidé le 13 avril 2016, son premier Conseil des ministres. Une vingtaine de décrets signés par son prédécesseur Thomas Boni Yayi ont notamment été abrogés.
Patrice Talon fait le ménage. Près de 20 décrets signés entre le 11 février et le 5 avril 2016. Il s’agit notamment du décret relatif aux primes accordées aux directeurs de cabinet des ministères, secrétaires généraux et adjoints, des décrets d’application portant sur le statut spécial des personnels des forces de sécurité publiques et assimilées notamment, du décret portant sur le règlement des habillements et des attributs du personnel des douanes, et du décret portant sur les statuts particuliers des corps et personnels de l’administration des douanes et droits indirects.
Le nouveau gouvernement béninois a également décidé « de suspendre la procédure d’engagement dans la fonction publique, des agents recrutés à l’occasion des concours organisés depuis le 1er janvier 2015 dans tous les corps de l’État ». « Il a en outre décidé du gel de tous les recrutements dont le processus est en cours », précise un communiqué.
Plusieurs concours avaient été entourés de forts soupçons de fraudes. La décision du Conseil des ministres a provoqué le mécontentement des concernés qui ont immédiatement manifesté devant la présidence.
Outre l’annulation de ces concours, le gouvernement béninois a également décidé de suspendre les nominations et les affectations intervenues dans les postes diplomatiques depuis le 31 mars 2016 aussi bien en ce qui concerne le personnel civil que militaire. La nomination à la Cour de Justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) intervenue au cours du Conseil des ministres du 26 mars 2016 est aussi annulée.
« Une mission de contrôle et de vérification sera dépêchée les prochains jours dans les postes diplomatiques de Paris et Washington. Par ailleurs, un audit du personnel civil de la présidence de la République sera effectué par un cabinet indépendant spécialisé », précise le communiqué du gouvernement.
Anderson Koné
Burkina Demain