Cela fait déjà plus d’une dizaine de jours que s’est tenue la dernière présidentielle tchadienne qui a mis aux prises le président sortant Idriss Déby Itno et douze autres présidentiables. Alors que la Commission électorale a jusqu’au 23 avril pour annoncer les résultats provisoires du scrutin ; l’opposition trouve ce long temps d’attente suspect et annonce des graves accusations contre le pouvoir qui aurait fait disparaître des militaires opposants.
Il ne reste plus que quelques heures pour que l’on sache les résultats du premier tour de la présidentielle tchadienne du 10 avril 2016. La Commission électorale en charge du processus est en train de mettre les bouchées doubles pour proclamer les résultats dans le délai de deux semaines, comme requis par le Code électoral. Mais, pour l’opposition tchadienne qui croit en ses chances dans ce scrutin, les choses ne devraient pas trainer autant.
A entendre ses responsables, si les résultats tardent à être publiés, cela pourrait signifier tout simplement que le pouvoir en complicité avec la commission électorale, est en train de perpétrer un hold-up électoral. Pour son principal leader Saleh Kebzabo, le président sortant, Idriss Déby Itno, «n’a plus rien à proposer aux Tchadiens» et de ce fait est mal placé, selon lui, pour remporter la présidentielle. Pour l’opposition tchadienne, un second tour est inévitable à cette présidentielle.
Le pouvoir accusé de disparition de militaires opposants
Autre grief de l’opposition tchadienne contre le pouvoir de N’Djamena : la disparition de militaires. En effet, les leaders de l’opposition ont dénoncé le 18 avril dernier, la disparition de militaires n’ayant pas voté pour le président sortant.
Le chef de file de l’opposition et candidat de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), Saleh Kebzabo sera même précis dans ses accusations. Il a évoqué le chiffre de soixante militaires disparus. Et l’autre opposant et ancien Premier ministre de Déby, Joseph Djmirangar Danadji, d’appeler à une enquête indépendante sur cette affaire des votes des militaires. De son côté, le pouvoir de N’Djamena a rejeté en bloc ces accusations. Bref, autant dire que l’attente des résultats de la présidentielle du 10 avril ne se fait pas dans un climat serein et cela pourrait conduire à des contestations post-électorales.
Martin Philippe
Burkina Demain