Le président Roch Marc Christian Kabore répondant aux questions des journalistes et des citoyens

Après le passage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré à l’émission ‘’Dialogue citoyen’’ à la Télévision nationale du Burkina, Adama Bayala, jeune écrivain, a tenté, en quelques mots, de décrypter son intervention. Lisez plutôt!

Le président Roch Marc Christian Kabore répondant aux questions des journalistes et des citoyens
Le président Roch Marc Christian Kabore répondant aux questions des journalistes et des citoyens

J’ai vu un président serein, calme et à l’aise; très à l’aise même.
Autre chose et non des moindres, il n’a pas fait de déclaration tamponne. A priori, personne ne devrait avoir à redire. C’est bien et c’est tout le signe qu’il apprend vite.

Cela dit, je voudrais faire remarquer que ce face-à-face, révélateur de la disposition d’esprit du Président du Faso, a pour le moins renseigné nombre de ses compatriotes.

Moi, je retiens trois choses: sagesse, efficacité et fuite en avant.

Sagesse

Le président du Faso a reconnu que le format actuel de la Journée nationale du paysan (JNP) était improductif, qu’il a déjà appelé à des réflexions pour le reformer;
il a reconnu que les autorités de la transition ont fait un « recours abusif » aux mesures exceptionnelles de passation de marchés publics. Son propos: « Et je crois qu’à ce niveau, il y a eu un grand manquement. (…) C’est le point noir de la Transition »
Il a dit que les 86 milliards de F CFA blanchis ne relèvent pas seulement de la Transition: « C’est une investigation qui a été menée sur cinq années ». Une façon peut-être de reconnaître sa part de responsabilité.

Efficacité

Il a annoncé que le pays ne devrait plus louer un groupe électrogène, qui devrait coûter au contribuable y compris le prix du carburant 24 milliards de F CFA, pour faire face aux délestages;
il a négocié et obtenu de la Côte d’Ivoire qu’elle augmente son offre d’électricité, avec plus « d’une vingtaine de mégawatts », en cette période secouée généralement par des délestages;
il a rappelé qu’il mettrait sa diplomatie au service du développement, en réaction à une question portant sur les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso court-circuitées par le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro.

Fuite en avant

Des revendications salariales, le chef de l’Etat a indiqué: «L’on ne peut pas prendre l’argent de projets pour régler les questions salariales »;

De la satisfaction des revendications des magistrats, il a parlé de continuité de l’Etat, comme si les revendications de l’UAS interviennent ex nihilo;

De la suite de l’audit de la gestion de la transition, il est resté évasif, en relevant la responsabilité des personnes suspectes, de l’ ASCE et de la justice; faisant mine d’oublier que c’est lui qui doit impulser la dynamique. Pire, les principes annoncés en fanfare de sa gouvernance;

De l’affaire de Nagaré, il a avancé que l’Etat prendra des mesures, des sanctions, mais dans chaque famille, « chacun doit travailler à ce que les enfants aient une bonne éducation », mais le hic est qu’il n’a pas daigné relever la responsabilité de l’Etat et surtout des dirigeants. C’est une lapalissade que le comportement des autorités influencent négativement celui des enfants qui ne reproduisent que ce qu’ils voient à la maison et au sommet de l’appareil de l’Etat.

Somme toute, le chef de l’Etat est allé dans le bon sens. On fonde espoir que sur l’échelle des revendications sociales, il appliquera la même unité de mesure à l’ensemble des travailleurs, sans distinction aucune.

Adama Bayala
Écrivain, ouvrier de la plume

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