Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a procédé au tirage au sort de l’ordre de passage dans les médias publics des partis politiques et des candidats aux élections municipales du 22 mai prochain. La cérémonie s’est déroulée ce matin du 2 mai 2016 à Ouagadougou en présence des représentants des partis politiques. Ce moyen électronique de tirage utilisé n’est pas du goût de tous au point qu’ils émettent des réserves sur la fiabilité du système.
Le programme de passage dans les médias publics (RTB/ télé-radio et le journal Sidwaya) dans les émissions parrainées par le CSC, est désormais connu par les 93 partis politiques, candidats et formations politiques en lice pour les élections municipales du 22 mai 2016. A partir de ce tirage chaque parti politique dispose d’une date, d’un ordre et d’une heure de diffusion de son message dans les «émissions messages de campagne » diffusées par la RTB (radio et télé), et «message de campagne» publié dans Sidwaya.
Selon le vice-président du CSC Jean de Dieu Vokouma, l’importance et les enjeux de ces élections imposent une stratégie d’organisation de la couverture médiatique. Il a ajouté que le CSC mettra à la disposition des partis le programme de passage et il appartient à chaque parti ou formation politique de s’organiser et de désigner un représentant pour venir faire passer leur message télé et radio.
Jean Paul Toé a laissé entendre que l’émission message de campagne de la RTB a une durée de 10 minutes par candidat, repartie en 5 minutes pour la radio et 5 minutes pour la télévision et une demi-page pour le message de campagne dans le quotidien Sidwaya.
«Pas de favoritisme possible dans ce tirage»
De l’avis de l’ingénieur chargé de faire le tirage, Eléazar Lankoandé, le logiciel de tirage électronique de passage des partis politiques revêt plusieurs avantages. « 279 tirages en moins d’une quinzaine de minutes alors que la méthode traditionnelle devrait prendre 9 heures de temps en raison de 2 minutes par tirage » a expliqué l’ingénieur.
« Il n’y a pas de favoritisme possible dans ce tirage » confie t-il. Il ajoute que ce résultat est conservé autant d’année que souhaitera le Conseil Supérieur de la Communication. Ce tirage appelé en langage mathématique tirage sans remise est basé sur un dispositif qui consiste à faire en sorte qu’un résultat ne peut se répété deux fois.
«Je ne peux dire si c’est bien ou non».
Le nouvel outil utilisé dans ce tirage au sort ne fait pas l’unanimité. Pendant que certains s’insurge contre les méthodes du CSC qu’il trouve en déphasage avec les réalités du pays. Il trouve que c’est une méthode « trop sophistiquée ». Toro Drabo président du PDP/PS dira que « On a accepté les résultats sinon on a rien compris et je sais que beaucoup comme moi n’ont pas compris et ne peuvent pas comprendre dans un temps aussi cours d’explication. Combien de gens peuvent dire oui que j’ai bien compris le processus». Il estime qu’une communication aurait due être faite pour leur permettre de mieux appréhender le système. «Quand on n’a pas compris quelque chose, on suit et on s’en va, on est frustré. «Je ne connais même pas le logiciel je ne peux pas dire si c’est bien ou non ». a-t-il conclu.
Alors que David Diéni, secrétaire du Parti progressiste national pense que « cela s’inscrit dans un processus démocratique et de l’égalité des chances. C’est bien de procéder de cette façon pour assurer la transparence et l’égalité des chances ». Pour lui, le nouvel outil utilisé est fiable et dit y croire et avoir confiance aux résultats.
On note que les trois premiers partis politiques à passer leurs messages de campagne sur les médias publics sont MNL/BF sur la radio nationale, UBN sur la télévision nationale et UREFA dans les colonnes de Sidwaya.
Joachim Batao
Burkina Demain