Les députés de la gauche radicale sud-africaine, Combattants pour la liberté économique (EFF), en sont venus aux mains, le 17 mai 2016, avec le service d’ordre du Parlement, pour la deuxième fois en deux semaines.
Vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs, les parlementaires des Combattants pour la liberté économique (EFF) ont été violemment chassés de l’Assemblée, alors qu’ils demandaient le départ du chef de l’Etat Jacob Zuma, perturbant de fait le début de séance.
« Le président a brisé son serment, il a délibérément violé la Constitution. C’est Zuma qui devrait partir », ont-ils scandé avant de donner des coups de poing et de jeter des bouteilles d’eau aux forces de sécurité qui venaient les expulser.
L’incident, qui s’est déroulé mardi sous les yeux impassibles du président, est intervenu quelques minutes avant une séance de questions-réponses entre les parlementaires et le chef de l’Etat.
Les députés EFF, emmenés par le leader populiste Julius Malema, demandent la démission de Jacob Zuma, reconnu coupable d’avoir violé la Constitution et empêtré dans plusieurs scandales de corruption.
Fin mars, la Cour constitutionnelle, plus haute juridiction sud-africaine, avait estimé que le chef de l’Etat avait violé la Constitution pour n’avoir pas remboursé une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
Dans les prochains jours, la justice doit aussi se prononcer sur le rétablissement ou non de près de 800 chefs d’accusation de corruption contre le président, dans une affaire de contrat d’armement.
A la sortie du Parlement, Julius Malema a assuré « ne pas être effrayé » par les services de sécurité. « S’ils sont violents, on répondra par la violence », a-t-il mis en garde.
Fin avril, le leader de l’EFF avait menacé de « faire partir ce gouvernement à la pointe du fusil ».
Anderson Koné
Burkina Demain