Des militants de partis politiques de la commune de Dapélogo ont refusé de prendre part aux municipales ce dimanche 22 mai 2016, à cause de l’ invalidation des listes des candidats du CDP et du MPP ainsi que de la remise en cause de certains candidats de l’UPC.
Il n’y a pas eu d’élections dans onze (11) bureaux de vote dans les villages de Somnawaye, d’Ouamzang-Yiri, de Pamtanga, de Tanguiga, de Nioniogo, de Tanghin-Niandéghin, de Korom, de Mandéghin et de Kougdou.
En effet, pour ces élections municipales, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont aligné par mégarde des candidats communs dans le village de Somnawaye. Et les juridictions compétentes ont alors invalidé les listes de ces deux partis, laissant libre champ à l’Union pour le progrès et le changement (UPC).
Cela étant, dans certains villages, les populations disent ne pas reconnaître les candidats alignés par l’UPC pour les représenter.
Dans ce remue-ménage, des populations ont contraint les membres des bureaux de vote à se retirer avec leurs matériels de vote.
«Nos éléments n’ont pas été physiquement agressés mais verbalement oui. Avec la situation, même dans les bureaux de vote que j’ai visités ce matin et jusqu’à l’heure où je vous parle, il n’y a pas plus de 2 ou 3 électeurs qui ont voté. A ce rythme, nous risquons de ne pas atteindre un taux de participation de 5 à 6%. Pour éviter ces situations, il faut que les responsables politiques associent les populations à la base dans la désignation des candidats», a déclaré le président de la CECI Dapélogo, Bernard Sawadogo.
Devant la situation, le président de la Commission électorale nationale indépendante, Me Barthélémy Kéré, s’est rendu sur les lieux pour comprendre.
«Les responsables des partis politiques que nous avons rencontrés pensent qu’il est important que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour que le scrutin se poursuive normalement là où il a commencé et soit mise en œuvre là où il n’a pas commencé. Et nous sommes heureux d’un tel aboutissement et chaque parti politique va jouer sa partition pour que leurs militants permettent que le processus électoral se poursuive normalement», a-t-il déclaré.
Le secrétaire général de la section MPP/Oubritenga, Louis Zoungrana, dit ne pas comprendre ce comportement de la part de la population.
«Cette situation est regrettable et nous sommes venus donc rencontrer le président de la CENI afin de trouver des solutions pour que la démocratie triomphe. Pour ce faire, nous allons donner des consignes à nos militants pour que le matériel électoral soit redéployé afin que les électeurs puissent voter».
Pour le président par intérim du CDP, Achille Tapsoba, des personnes aux intentions inavouées sont responsables de cette crise.
«A l’invalidation de nos listes, nous avons donné des consignes claires à nos militants pour qu’ils votent au profit de nos alliés, les candidats de l’UPC. Donc ce comportement ne devrait pas venir de nos militants mais d’autres personnes aux intentions inavouées. De là, je vais personnellement appeler nos militants à une participation massive afin que triomphe la démocratie dans la commune de Dapélogo».
Le secrétaire général de la section UPC de Dapélogo, Tasséré Y. Soré, a ouvertement accusé le MPP d’être à l’origine de la crise.
«Depuis l’invalidation des listes du MPP et du CDP, certains militants du MPP avaient prédit qu’ils allaient empêcher le bon déroulement du scrutin donc c’est une mise en pratique de leur plan. Nous comptons sur les autorités pour que les choses rentrent dans l’ordre pour le bon déroulement du scrutin».
En définitive le vote n’a pas pu se dérouler dans ces onze villages. Ce sont donc les résultats de 33 localités qui se seront comptabilisés.
Burkina Demain
Source: Agence d’Information du Burkina