Minoune, la chatte du voisin,
traversa à la croisée des chemins,
plus lentement que d’habitude, c’est sûr,
elle traînait derrière elle sa progéniture.
Prenant une pause pour les attendre,
un sifflement et un cri se firent entendre,
un Faucon qui nichait sous le Pont de Québec,
attrapa un petit et se le mit au bec.
Surprise, étonnée et ahurie,
et puisque parfois la vie est cruelle,
son impuissance fut telle
qu’il ne lui resta qu’à verser une larme pour lui.
Aux deux qui l’échappèrent belle,
de toute son affection maternelle,
sur le subtil art de la prévention,
elle enseigna une incontournable leçon :
Les agresseurs les pires
sont ceux qu’on ne voit pas venir.
Pierre Simard, dit Monsieur Fable
www.monsieurfabe.com
Illustration de France Rodrigue, 16 ans
Minoune et le Faucon en français facile par l’auteur
«En tant que parents, malgré tous les efforts qu’on déploie pour procurer à nos enfants un milieu de vie sain et sécuritaire, on ne peut tout prévoir.
Lorsque j’ai écrit cette fable, j’étais sous le choc, un homme sous l’influence de narcotiques venait d’assassiner 2 de ses 3 enfants. Quel drame bouleversant !
Je comprends très bien que certains évènements sont impossibles à prévenir, qu’on ne peut être partout à la fois ni avoir des yeux tout le tour de la tête, mais il me semble, peut-être ai-je tort, que lorsque l’éducation et la sécurité des enfants sont des préoccupations qui devraient être partagées par toute la famille, par la communauté d’amis et de voisins ou par tous les habitants d’un village.
Heureusement, la solidarité humaine n’a pas dit son dernier mot, chaque jour des initiatives citoyennes se mettent en place.
Sans nos enfants qui marchent dans nos traces, que serions-nous ?»
Pierre Simard, dit Monsieur Fable
www.monsieurfabe.com
Burkina Demain