Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a mis en garde le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, le 29 mai 2016, sur France 3, alors que des membres du gouvernement agacés, mâchent de moins en moins leurs mots pour lui sommer de choisir son camp avant l’élection présidentielle de 2017.
Interrogé sur la compatibilité entre l’exercice d’un mandat ministériel et le lancement d’un mouvement politique comme celui du ministre de l’Economie, Le Foll, hollandais de la première heure, a déclaré qu’Emmanuel Macron sera bientôt contraint de trancher: « Je pense que c’est à lui que la question va se poser, c’est certain. »
« Il y a une action gouvernementale dans un moment difficile, où il faut qu’il y ait une cohérence forte. A partir de là, chacun dans ce gouvernement assume la responsabilité de défendre ce qui est fait, ce qui est choisi », a expliqué Stéphane Le Foll. « Moi, je souhaite qu’il reste au gouvernement, parce que c’est quelqu’un qui a des qualités (…) mais en même temps la question lui sera posée », conclut ce fidèle du président de la République.
Si personne ne réclame encore la tête de l’ambitieux ministre de l’Economie, les doutes quant à sa loyauté s’expriment désormais avec insistance tant l’ancien banquier souffle le chaud et le froid sur ses ambitions personnelles.
Après avoir créé son propre mouvement baptisé de ses initiales « En marche », ce personnage atypique à la popularité étincelante a lancé ce week-end une grande campagne de porte-à-porte dont l’objectif est de consulter 100.000 personnes d’ici juillet et de livrer un « diagnostic » après l’été.
Ce calendrier pré-électoral interpelle les partisans de François Hollande qui soupçonnent le jeune ministre de savonner la planche du chef de l’Etat tout en se préparant à lui succéder en 2017.
Anderson Koné
Burkina Demain