Le Pr Abdoulaye Soma a animé un panel sur le passage à une cinquième République au Burkina

La question du passage à une cinquième République au Burkina Faso a fait l’objet vendredi dernier d’un panel initié par le Réseau d’Initiative des journalistes (RAIJ) et animé par le Professeur Abdoulaye Soma et Boureima Ouédraogo. Avec la fin des élections municipales du 22 mai, le débat sur ce passage à une cinquième République va bientôt entrer dans une phase décisive.

Le Pr Abdoulaye Soma a animé un panel sur le passage à une cinquième République au Burkina
Le Pr Abdoulaye Soma a animé un panel sur le passage à une cinquième République au Burkina

Après les municipales, le moment est venu d’en finir avec la question du passage à une cinquième République au Burkina Faso. Le sujet a alimenté ces dernières années le débat politique sans qu’une réponse définitive y soit apportée. En 2015, les autorités de la Transition s’étaient montrées à un moment déterminées à l’évacuer mais finalement la question a été refilée aux successeurs. C’était d’ailleurs une des promesses électorales du président Roch March Christian Kaboré. Dans cette perspective, le conseil des ministres a déjà adopté, il y a quelques semaines, un décret portant mise en place de la commission constitutionnelle chargée de proposer, dans un délai de 60 jours au plus, un avant-projet de Constitution pour le passage à ladite cinquième République.

Corriger les insuffisances de la Constitution de 1991

La nouvelle Constitution en gestation devrait corriger les manquements de celle de 1991, instituant la quatrième République.
«La Constitution de 1991 comporte de nombreux insuffisances aussi bien dans sa rédaction, sa structuration et que dans sa disposition», explique à ce propos, Abdoulaye Soma, professeur agrégé de droit des facultés et président de la Société Burkinabè de Droit Constitutionnel (SBDC).
En d’autres termes, la Constitution du 2 juin était partisane, taillée sur mesure et accordant plus de prérogatives à l’ex-président Blaise Compaoré au détriment des autres pouvoirs, notamment du Parlement.
Les dispositions instituant le Sénat et ses mécanismes de fonctionnement inscrits dans l’ancienne loi fondamentale à la faveur de la révision de 2012, ne figureront pas dans la future Constitution de la cinquième République. En revanche les dispositions limitant le nombre de mandats présidentiels à deux devraient y être reconduites, voire renforcées.

Des interrogations demeurent

S’il ne fait pas de doute que le débat sur le passage à une cinquième République constituera le prochain point chaud des batailles politiques au Burkina Faso, des interrogations demeurent.
L’on ne sait pas, comme l’a souligné le Pr Soma, si les autorités vont passer par le referendum ou par le Parlement pour faire adopter la future Constitution. A écouter Soma, si les deux procédés sont possibles, ils n’ont toutefois pas la même portée démocratique.
L’autre question que l’on peut se poser est celle-ci : quel rôle va jouer l’opposition sur cette question de passage à une cinquième République ?

Mathias Lompo
Burkina Demain

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