Le premier ministre a présidé au lancement des travaux de la construction de la centrale photovoltaïque de Zagtouli ce jeudi 16 juin 2016. D’un coût total de 31 157 957 500 de francs cfa, cette centrale de 33 Mégawatheures devra voir le jour d’ici quatorze mois.
D’une capacité de 33 Mégawattheures ce projet devra permettre d’accroitre la capacité de production de la SONABEL.
Pour le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Alfa Oumar Dissa « ce projet de construction de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli constitue une première expérience de cette taille en matière de diversification des sources de production de l’énergie électrique au Burkina ». L’aboutissement de ce projet selon lui « permettra d’augmenter la capacité d’offre de l’énergie électrique conduisant ainsi à la réduction de la dépendance énergétique et la sécurisation de la desserte en électricité de nos populations ».
Le coût de l’énergie, un obstacle à la compétitivité de l’économie nationale
S’inscrivant dans la même logique que le ministre des énergies, le premier ministre Paul Kaba Thiéba expliquera que « L’un des obstacles à la compétitivité de notre économie, c’est le coût de l’énergie. Nous avons le coût du kilowattheure le plus élevé de tous les pays de l’UEMOA. Ce qui décourage les investissements chez nous parce que l’énergie coûte trop cher ». Et d’annoncer que pour cette centrale solaire, « le coût du kilowattheure va varier entre 30 et 40F CFA. Aujourd’hui, l’électricité produite avec les énergies fossiles, le coût du KW est de 140F CFA. Ce qui constitue un gros handicap en termes de compétitivité pour l’économie burkinabè ».
Renforcer les capacités de la SONABEL
A la fin du projet, la SONABEL disposera de toutes les capacités nécessaires pour gérer et valoriser la centrale photovoltaïque ainsi que pour accompagner le Burkina dans la mise en œuvre de sa stratégie de vulgarisation de l’énergie solaire a laissé entendre le représentant des partenaires financiers, Thierry Barbe.
Il a poursuivit que le projet de Zagtouli devra renforcer aussi le réseau électrique national pour l’installation de trois transformateurs et autres appareillages Hautes Tension aux postes de Zagtouli, Ouaga I, Ouaga II, afin que le réseau électrique national puisse correctement soutenir et absorber cette nouvelle puissance injectée. Ce projet prévoit aussi deux ans d’exploitation et de maintenance de la centrale et la formation de la SONABEL par des experts en matière de conception de maintenance et d’’exploitation des centrales photovoltaïques.
La question des délestages ne sera pas définitivement réglée
Selon le DG de la SONABEL, François De La Salle dans 14 mois le premier kilowattheure de la centrale sera disponible. Il reconnait que ce projet va apporter un grand soulagement avec ses 5% de la consommation globale du pays mais ne pourra résoudre définitivement la question des délestages.
La centrale aura une puissance de 33 Mwc (mega watt), construite sur une superficie de 60 Ha avec une installation de 129 600 modules photovoltaïques de 260 Wc. Le coût total du projet s’élève à 31 157 957 500 fcfa. Le financement est assuré par deux partenaires que sont l’union européenne sous forme de don pour un montant de 16 398 925 000 fcfa et l’Agence française de développement sous forme de prêt pour un montant de 14 759 032 500 cfa.
Les travaux de constructions seront exécutés par le groupement d’entreprises CEGELEC SA/SDEL ELEXA/ SOLARWORD pour un délai de 14 mois.
Joachim Batao
Burkina Demain
Avis de quelques habitants
Benoît Ilboudo: « nous sommes content de voir un projet d’un tel l’envergure et sa nouveauté au niveau du pays fait qu’on n’est vraiment heureux aussi pour le fait que ça soit notre localité qui a été choisit. C’est aussi un projet qui va soulager un temps soit peu les coupures d’électricité voir même baisser les coûts et toute chose que tout bon burkinabè nous attendons, parce l’électricité est quand même cher au Burkina. C’est un projet qui va créer de la main d’œuvre et nous posons la doléance comme l’a dis le PDS qu’un certain service soit fait par les fils de la localité ».
Valentine Ilboudo : « Nous sommes contentes car ça nous permettra de bien faire notre petit commerce de vente de bissap zoom-kom parce quand y a trop de coupures ça nous fait perdre de l’argent et de la clientèle ».
Boukary Yanogo : «Ce projet va nous arranger, ça va donner de l’éclairage dans le village. Et puis ça va aussi aider nos femmes à vendre de l’eau glacée, des jus, et autres. C’est vraiment très bon pour la population»
Propos recueillis par JB
Burkina Demain