La Zone d’activités diverses ( ZAD) de Ouagadougou est le point d’attraction des jeunes tous les week-ends. Il y accourent individuellement ou par petits groupes, avec à l’idée de se livrer à un jeu morbide de « cascade à moto ».
Dans la soirée du 3 juillet 2016, une flopée de jeunes avaient formé une longue haie de près d’un kilomètre. Au milieu, les enfants, relativement jeunes, 14, 15, 16, 17 et 18 ans, allaient puis venaient à vive allure sur des motos de marques prisées, des « 135 » et des « 150 ».
Certains jeunes poussaient l’outrecuidance à remorquer des filles. Ces dernières, prenant plaisir, s’accrochaient aux reins de leurs pilotes qui rivalisaient de puissance et de rapidité.
Nous avons intercepté un jeune de moins de 15 ans. Son nom, A. O.. Il est élève et fera la classe de troisième l’année prochaine. De ses explications, il a l’habitude de venir en ces lieux tous les samedis et dimanches. Ses raisons, « se faire plaisir ». A la question de savoir s’il est conscient des risques qu’il encourt, il a fait savoir que c’est d’ailleurs pour quoi, il limite sa vitesse à 85 km/h.
Arrêtera-t-il? Il dit: « C’est difficile, que c’est comme la drogue; on sait quand on commence, mais pas quand on va arrêter ».
Une remarque de taille, il porte des égratignures sur le coude gauche. Il ne s’en cache pas. Il reconnait, avec un brin de sourire, qu’il est tombé seulement la veille, le samedi 2 juillet là-bas même à la Zad.
Il y a longtemps que cela dure. Et il semble que cela fait un bon moment que les forces de l’ordre et de sécurité y ont été. Il est donc grand temps que ceux-ci investissent les lieux pour les vider de ses » déséquilibrés occupants « . Pour faire d’une pierre deux coups, l’on se demande s’il ne conviendrait pas de « verbaliser » aussi les parents des « cascadeurs » qui se feraient prendre la main dans le sac.
Amar Kabré
Burkina Demain