Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a déposé, ce 9 juillet 2016 à Libreville, sa candidature à l’élection présidentielle du 27 août, en marge d’un rassemblement aux allures de démonstration de force face à des opposants qui ont provoqué quelques heurts.
« Voilà, je suis officiellement candidat », a déclaré à la presse le président, élu en 2009 après la mort de son père Omar Bongo, en sortant de la commission électorale où il a déposé en personne son dossier de candidature pour un second septennat.
Le président-candidat a ensuite pris la parole devant plusieurs milliers de ses partisans souvent venus par car à ce rassemblement sur le rond-point de la Démocratie. Il a brandi le récépissé de la Cenap, en arguant: « Le dossier est là. Il est bien complet. J’avais même des pièces qui n’ont pas été demandées ». Puis, il s’est acharné contre ses adversaires. « Est-ce que j’ai l’air d’un étranger ? », a-t-il demandé à la foule. « Je ne viens pas d’un autre pays. Je suis Gabonais. Je suis là et je resterai là ».
Quelque 150 opposants ont manifesté en contrebas du rond-point sous haute surveillance policière. Quelques pierres ont été jetées sur les forces de l’ordre qui ont répondu par des tirs en l’air. Un policier a été légèrement blessé au pied droit et une voiture a été incendiée.
Comme leurs leaders, les manifestants de l’opposition contestent le principe même de la candidature du président-sortant, dont ils disent qu’il est un enfant nigérian adopté par Omar Bongo à la fin des années 1960.
« Ali Bongo est incapable de nous prouver sa nationalité. Je ne l’ai jamais considéré comme le président du Gabon. Vous avez déjà vu quelqu’un avec quatre actes de naissance? », a déclaré l’un des opposants, Jean-Steve Okimbi.
La veille, c’est l’opposant, Jean Ping, qui avait déposé la tienne en toute discrétion pour ce scrutin à un tour. Les candidats peuvent se déclarer jusqu’au 12 juillet.
ANDERSON KONE
Burkina Demain