C’est ce dimanche 17 juillet 2016 que s’ouvre à Kigali, au Rwanda, le 27e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine. Les participants à ce rendez-vous de Kigali ne pourront pas faire l’impasse sur certains sujets récurrents, notamment la paix, les conflits, la démocratie sur le continent.
«2016 : Année africaine des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les droits des femmes». C’est sous ce thème que se tient depuis le 10 juillet le vingt-septième sommet de l’Union africaine à Kigali, au Rwanda. La question des droits de l’Homme, reste une préoccupante majeure pour le continent. En effet, peut-on parler de respect des droits de l’Homme au Soudan du Sud où des milliers de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins du fait des violences politiques de ces derniers jours ? Peut-on parler de respect de droits de l’Homme au Burundi où la députée Hafsa Mossi a été sauvagement abattue en pleine rue par des inconnus ? Assurément, non.
Aujourd’hui encore, bon nombre de citoyens dans plusieurs pays africains aspirent à jouir de leurs droits civiques, politiques et socioéconomiques. Ces aspirations sont souvent difficiles à satisfaire à cause des conflits, qui résultent parfois de l’absence ou du refus de la démocratie, comme c’est le cas au Burundi. Conséquence : Des problèmes de conflits consécutifs à des déficits démocratiques se sont toujours posés à chaque sommet de l’Union africaine.
Le cas burundais figurait déjà au menu du 26e sommet de l’UA à Addis Abeba en fin janvier. Devant la tergiversation des chefs d’Etat à trancher sur le problème, une délégation de haut niveau de l’organisation avait même été dépêchée à Bujumbura pour tenter sans succès de ramener le président Pierre N’Kurunziza à la raison, lui qui s’était arrangé contre vents et marrées pour se maintenir à la tête de l’Etat, réprimant toute opposition ou contestation à son maintien au pouvoir. Cela au mépris des accords de paix d’Arusha, des dispositions constitutionnelles burundaises et des mises en garde de la communauté internationale.
Sur le dossier du Soudan du Sud, la présidente de la Commission de l’UA a déjà donné de la voix depuis Kigali, qualifiant la situation de «totalement intolérable», mais il y a peu de chance que son volontarisme soit suivi d’effet lorsque les chefs d’Etat se retrouveront ce 17 juillet, surtout que le calme est revenu à Juba.
Au-delà des conflits de déficit démocratique, il y a la lutte contre le terrorisme qui est devenue ces dernières années une problématique récurrente aux sommets de l’Union africaine. Que ce soit les chebab en Afrique de l’Est ou les éléments Islamique au Maghreb en Afrique de l’Ouest, ils sont devenus de réelles menaces à la stabilité et la paix des pays et des régions. Malheureusement, l’UA n’a pas encore véritablement su y apporter les réponses adéquates.
Mais, quoi qu’il en soit, il est temps, pour l’organisation continentale, de prendre des mesures, ne serait-ce qu’à titre préventif, pour résoudre efficacement ces problématiques sécuritaires et conflictuelles qui contribuent à freiner l’élan du continent vers le développement.
Un engagement résolu de l’Union africaine dans ce sens, suppose la promotion sans exclusive de la démocratie qui passe forcément par le respect des constitutions et du principe de l’alternance à la tête des Etats membres.
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain