A l’occasion d’un point de presse, tenu ce 26 juillet 2016 à Ouagadougou, les députés de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) ont dénoncé l’impréparation, l’amateurisme et l’improvisation du gouvernement Paul Kaba Théba I.
Selon le président du groupe parlementaire Alitou Ido, le parti au pouvoir avait posé sur la table des députés un projet de loi sur la taxe foncière. Et tous les députés, à l’unanimité, s’étaient érigés contre, avec à l’idée que c’était très tôt, car le pays venait de sortir d’une crise. Qu’il fallait au préalable faire un travail de sensibilisation, d’information avant d’introduire ledit projet en 2017.
A l’entendre, le projet de loi sur la taxe foncière a été retirée et insérée dans la loi de finance rectificative. « De façon subtile, le pouvoir veut adopter la loi qui aura effet rétroactif », a déclaré le député Moussa Zerbo, qui a dit que les citoyens devront s’acquitter de ladite taxe à compter de janvier 2016.
« Nous estimons que ce sont des manières forcées de prendre des lois qui ne vont pas arranger le peuple », a-t-il ajouté.
Et Alitou Ido de renchérir que le relèvement de la taxe sur la bière ne figurait pas dans l’avant-projet de loi, et elle n’avait pas fait l’objet de débat.
De ses explications, les autorités actuelles fuient le débat parlementaire. Ils préfèrent que les députés s’adressent au gouvernement par des questions écrites qui, à leur tour, trouvent leurs réponses par écrits, avec l’aide des techniciens des ministres interpellés, a-t-il avancé. M. Ido a renchéri que s’il venait à avoir des questions orales, elles se déroulaient pour la plupart sans débat. A ses dires, dès qu’un ministre répondait à une interpellation, il n’y avait plus de relance. « Sur 17 questions orales, 13 ont été adoptées sans débats », a-t-il fait savoir. Or, a déploré le député Moussa Zerbo, » Il ya des questions d’ordre national dont l’opinion voudrait bien savoir ce qu’il en est ».
Et Alitou Ido de conclure qu’il y a un recul par rapport au passé (époque de Compaoré NDLR) où les ministres se pliaient à cet exercice tous les vendredi.
Anderson Koné
Burkina Demain
