Kaya, chef-lieu de la province de la province du Sanmatenga et de la région du Centre-Nord, a abrité du 26 au 29 juillet 2016 une rencontre d’experts. Sous la conduite du Professeur Raymond Malou, personne ressource de CAP-NET, ces experts ont travaillé à adapter le manuel de formation sur la réduction des risques de sécheresse dans le contexte de la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau).
C’est dans une ambiance de satisfaction générale qu’est intervenue le vendredi dernier à Kaya les travaux de l’atelier d’adaptation au contexte sahélien du contenu de manuel de formation sur la réduction des risques de sécheresse élaboré par CAP-NET. Ont pris part, sous la direction du Professeur Raymond Malou, à cette rencontre de haut niveau, des experts issus d’organisations nationales et sous- régionales évoluant dans le secteur de l’environnement et de l’eau.
Les experts sont venus notamment du Secrétariat Permanent du Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (SP-PAGIRE) ; de l’Union internationale pour la conservation de la nature/programme Afrique Centrale et Occidentale (UICN PACO) ; du Global Water Patenership in West Africa (GWP/WA) ; de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV) ; de West African Science Service Center on Climate Change and Adapted Land Use (WASCAL) ; de SOS SAHEL INTERNATIONAL BURKINA FASO) ; du Secrétariat Permanent du Conseil National pour l’Environnement et du Développement Durable (SP/CONEDD) et du Partenariat National de l’Eau du Burkina Faso (PNE-BF).
Six modules passés en revue
Quatre jours durant, les experts ont donc travaillé à adapter au contexte sahélien le contenu du manuel de formation sur la réduction des risques de sécheresse élaboré par CAP-NET. Ils ont passé en revue les six modules du manuel dont certains ont été reformulés pour les rendre plus explicites.
Les réflexions ont porté sur les six modules suivants :
– le module 1 relatif aux concepts clés ;
– le module 2 portant caractérisation de sécheresses (Echelle temporelle et Spatiale), suivi et prévision ;
– le module 3 traitant de la vulnérabilité et des impacts des sécheresses ;
– le module 4 abordant le cadre de la gestion de risques de sécheresse ;
– le module 5 sur la planification stratégique dans la gestion intégrée des ressources en eau pour la gestion de risque de Sécheresse ;
– et le module 6 relatif à la préparation à la sécheresse, à la gestion d’urgences et au rétablissement post-sécheresse.
Les travaux se sont déroulés en plénière et en groupes. Les participants de l’atelier ont été subdivisés en deux groupes. Chaque groupe a travaillé sur trois modules. Les travaux de groupe ont toujours été suivis de travaux en plénière au cours desquels les résultats des travaux des groupes sont restitués, discutés et amendés.
La première phase s’est jouée à Ouagadougou
L’initiative du présent atelier est partie de Ouagadougou où s’est jouée une première phase avec un atelier tenu du 25 au 29 avril 2016 à Ouagadougou sur la même problématique.
«L’objectif de cet atelier est d’adapter le contenu du manuel de formation élaboré par CAP-NET au contexte sahélien. C’est à l’issue de l’atelier de Ouagadougou que des recommandations ont été faites dans ce sens», explique le Professeur Malou.
«Pour cette retraite de Kaya, il s’agissait de pouvoir contribuer significativement au développement du manuel de formation pour l’adapter à notre contexte sous- régional et sahélien», note de son côté le secrétaire exécutif du GWPAO, Mogbanté Dam.
Et Félicité Vodounhessi/Chabi-Gonni, chargée de projet, notamment du Projet de gestion intégrée de la sécheresse en Afrique de l’Ouest (PROGIS-AO) d’expliciter le contexte de la tenue du présente atelier :
«Dès le démarrage du Projet de gestion intégrée de la sécheresse en Afrique de l’Ouest dont l’un des objectifs est le renforcement des capacités des acteurs au niveau national et régional ; nous avons entamé des discussions avec la structure CAP-NET pour qu’elle nous appuie sur la thématique de la gestion de la sécheresse. Ces discussions ont abouti. Le CAP-NET avait déjà un manuel mondial ou global de gestion de la sécheresse. Sur la base de ce manuel qui était initialement en anglais et qui a été traduit en français, une formation a eu lieu du 25 au 29 avril 2016 à Ouagadougou pour former et renforcer les capacités des acteurs régionaux sur la question. Mais, durant cette formation, on s’est rendu compte que le manuel était très global et une des recommandations a été d’adapter ce manuel au contexte du Sahel qui est d’ailleurs une des zones les plus touchées par la sécheresse.
Et c’est suite à cette recommandation qu’un groupe d’experts faisant partie de la première phase a été identifié pour participer aux travaux de Kaya avec comme leader le Professeur Malou, personne ressource du CAP-NET»
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain
Formateur, organisateurs et participants font le point et envisagent la suite
Professeur Raymond Malou, formateur : «L’adaptation du manuel au contexte sahélien se poursuivra»
«Je pense, au vu des discussions, que les objectifs de cet atelier ont été atteints ou partiellement atteints. En ce qui concerne le réarrangement, l’amélioration du document initial, dans les discussions en plénière, des recommandations et des instructions ont été données aux participants pour que l’aspect adaptation au contexte sahélien puisse être poursuivi avec des exemples sahéliens.
Pour la suite de l’élaboration de ce document, c’est de mettre en place une procédure d’appropriation du nouveau manuel par les experts sahéliens. A partir de ce moment-là, des démultiplications pourront se faire en direction des preneurs à la base.»
Dam Mogbanté, secrétaire exécutif de GWP/AO : «Nous avons enregistré des propositions assez fortes»
« En termes de bilan, d’abord de participation, nous avons eu de meilleurs professionnels qui soient, de très haut niveau et venant des organisations partenaires qui sont les plus impliquées dans le domaine. Nous avons eu un formateur ou un modérateur de très grande classe et nous pouvons dire que c’était bien choisi. Maintenant en termes mêmes de contenu, les six modules ont été repassés en revue et il y a eu des propositions assez fortes en termes d’amélioration de contenu, en termes aussi de propositions d’étude de cas ou d’exemples tirés de notre région pour pouvoir illustrer aux apprenants lorsqu’on sera en train de dispenser ces modules-là. L’objectif final de tout cela, c’est de pouvoir préparer nos populations, nos gouvernants et mêmes des acteurs sur le terrain pour répondre au mieux aux problèmes de sécheresse qui va se poser de plus en plus, compte tenu des changements climatiques.
Pour la suite, l’objectif c’est d’avoir un document de qualité que les différentes organisations en place pourraient déjà utiliser dans le cadre de leurs activités, dans le domaine des formations et de l’accompagnement des populations en réponse aux problèmes de sécheresse. Et ensuite, on fera un point sur cette utilisation pour voir si elle est bien adaptée en vue d’une amélioration continuelle.»
Félicité Chab-Gonni/ Vodounhessi, chargée de projet PROGIS AO et organisatrice : «Je suis vraiment satisfaite des résultats»
«Je suis vraiment satisfaite. C’était un atelier de quatre jours et j’ai vu l’engouement des participants et leur contribution. Ils ont vraiment retravaillé le document. Les étapes à suivre, ce sera de le finaliser, d’avoir un dernier coup d’œil ou les amendements de la part du CAP-NET, du Partenariat mondial de l’eau Afrique de l’Ouest et de l’Organisation météorologique mondiale pour qu’on ait vraiment un document adapté au contexte sahélien. A partir de là, le manuel final sortira et sera par la suite disséminé auprès des différents utilisateurs »
Hubert NDiaffa, UICN PACO, participant : «Cela a été un exercice pédagogique très pertinent»
«J’ai trouvé cet atelier très pertinent en ce sens qu’il a été un exercice pédagogique qui nous a permis de réviser un document, de l’adapter au contexte sahélien en matière d’évaluation de la vulnérabilité, de ses impacts, au regard de la sécheresse que nous connaissons, mais aussi des outils qu’on peut mettre effectivement à la disposition des planificateurs pour la gestion de ces différentes catastrophes dont la sécheresse. Je suis satisfait des résultats de présent l’atelier»
Hilaire Ilboudo, chargé de programmes au Partenariat national de l’eau, participant : «Cela nous a été très bénéfique et le sera aussi pour les autres»
Du 25 au 29 avril 2016, nous avons eu à participer à une formation sur la gestion intégrée de la sécheresse. Cependant, on s’est rendu compte que le document de formation qui doit être administré aux différents participants par l’intermédiaire de nos personnes qui sont désormais des formateurs, avait quelques lacunes. Il fallait notamment tropicaliser le document dans le contexte sahélien pour qu’il puisse être plus pertinent et répondre à nos réalités propres de la sécheresse. En cela, cet atelier nous a été très bénéfique car il nous a permis de passer en revue le document, de voir les insuffisances, de l’adapter à notre contexte sahélien ouest-africain dont nous sommes les acteurs premiers et les concernés. A l’issue de ces quatre jours d’atelier, je peux dire que sincèrement que nous sommes très satisfaits en ce sens que nous avons pu réellement implémenter nos expériences et réalités à l’intérieur de ce document qui va être désormais bénéfique aux autres apprenants.
Propos recueillis par GBB
Burkina Demain