Le Sunday Times a dévoilé une enquête accablante pour le Kenya et Michael Rotich, le responsable de son équipe d’athlétisme aux Jeux Olympiques. Celui-ci est accusé d’avoir proposé à de faux athlètes britanniques de les informer à l’avance d’éventuels contrôles antidopage en échange d’argent.
Selon des révélations du Sunday Times, Michael Rotich, le responsable de l’équipe kenyane d’athlétisme aux Jeux Olympiques de Rio, s’est vu ordonner un retour au pays samedi, 6 août 2016. Le dirigeant, filmé à son insu par des journalistes de l’hebdomadaire «en janvier et février», aurait proposé à de faux athlètes britanniques de les informer douze heures à l’avance des contrôles auxquels ils auraient pu faire face en marge des JO en échange de dix milles livres.
Le Sunday Times précise que ses journalistes ont eu accès (sous couverture) à Rotich par l’intermédiaire d’un «spécialiste du dopage», lequel aurait été engagé pour fournir à ces mêmes faux athlètes de l’érythropoïetine (EPO), une hormone interdite stimulant la formation et la croissance des globules rouges. Trois rencontres auraient eu lieu. Le responsable aurait assuré que le Kenya était «un lieu sûr pour se doper sans se faire attraper» et dévoilé des «excuses pour se soustraire aux testeurs, comme prétendre être au chevet d’un enfant malade à l’hôpital».
Le Kenya, un temps sous la menace d’une exclusion des JO après que l’Agence mondiale antidopage (AMA) l’a déclaré non-conforme en mai, avait finalement satisfait les exigences de l’instance avec l’entrée en vigueur des amendements réclamés. Les derniers mois avaient néanmoins notamment été marqués par la suspension d’Isaac Mwangi, le directeur général de sa Fédération d’athlétisme, soupçonné de corruption dans la couverture de cas de dopage.
Anderson Koné
Burkina Demain