Dérangée par les changements climatiques,
une Outarde* prit trop tôt le chemin du retour.
Lorsqu’après une froide nuit se leva le plein jour,
au lieu d’avoir les pieds dans la verdure
elle gouta la désagréable mésaventure
de la slush** et de la chnoute*** nordique****.
Comme elle ne connaissait qu’une manière
de se plaindre de sa chagrine affaire,
elle se mit à crier haut et fort son indignation,
cri auquel répondit un Chasseur d’un coup de canon.
Il faut bien le dire,
dans les pires situations
qui surviennent au fil des saisons,
ailleurs il y a toujours pire.
Pierre Simard, dit Monsieur Fable/ monsieurfable.com
info@monsieurfable.com
Illustration : Jade Ampleman
Burkina Demain
Explicitation de termes
* La bernache du Canada, aussi appelé outarde, est en fait une oie sauvage migratoire qui a élu domicile au Canada.
** Expression québécoise pour parler de la neige réduite en bouillie au sol par son mélange avec le calcium étendu sur les chemins pour la faire fondre. Au Québec, avoir les pieds dans la slush est une expression souvent utilisée pour exprimer les mauvais côtés de l’hiver ou au sens figuré, pour faire savoir qu’on subit les conséquences d’une mauvaise décision.
*** Expression québécoise pour marquer le peu de valeur d’une situation ou d’un objet, ainsi : ça ne vaut pas de la chnoute équivaut à : ça n’a pas de valeur ou encore, ça ne vaut pas cher.
**** Il faut se rappeler que l’hiver su Québec peut durer jusqu’à six mois.
L’Outarde et le Chasseur en français facile par l’auteur
«Un jour que j’étais en voyage à l’étranger, deux voyageurs en transit se lamentaient avec complaisance de la température qui sévissait dans leur pays. Interpelé, un des deux hommes me demanda mon opinion sur le sujet. Rapidement, l’autre haussa le ton en me disant que je n’y connaissais rien.
Tout près de nous, une dame âgée originaire d’un autre pays se glissa dans la conversation sans y être invitée. Gesticulant de tout bord tous cotés, à l’écouter on aurait juré que les pires calamités ne se produisent que chez eux.
À mes tentatives de commentaires, chaque fois, je frappais un mur d’entêtement et une fin de non recevoir.
Constat évident pour un fabuliste comme moi, ailleurs il y a toujours pire».
Pierre Simard, dit Monsieur Fable/ monsieurfable.com
info@monsieurfable.com
Burkina Demain