Selon un nouveau bilan de la société civile, 51 corps de civils ont été comptabilisés, le lundi 16 août à Beni, après un massacre attribué par l’armée à des rebelles ougandais dans la nuit de samedi à dimanche dans cette ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Notre équipe sur terrain a comptabilisé 51 corps tués à la machette », a déclaré à Teddy Kataliko, membre de la Coordination de la société civile (ONG, associations, syndicats) de Beni.
Le maire de Beni Edmond Masumbuko avait déploré dimanche soir « 42 personnes tuées » dans ce massacre.
Selon M. Kataliko, certaines familles ont refusé de placer leurs défunts à la morgue mais « ont décidé d’organiser leurs deuils en privé et refusent que le gouvernement les enterre alors qu’il ne les avaient pas sécurisés de leur vivant ».
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a estimé que la société civile avance un bilan qui « n’est pas objectivement vérifiable ».
Dimanche, le gouvernement a proclamé un deuil national de trois jours après cette tuerie qui a provoqué la colère de la population, 72 heures après le passage du président Joseph Kabila dans la région.
Le porte-parole de l’armée, le lieutenant Mak Hazukay, a déclaré que des unités en opération sur place seraient désormais dotées d’un nouvel uniforme militaire, car des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) se sont « infiltrés dans le quartier de Rwangoma en tenue FARDC » (Forces armées de la RDC).
L’officier a refusé de s’exprimer sur un éventuel nouveau bilan de cette tuerie.
Rebelles musulmans ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l’est de la RDC depuis 1995. Le gouvernement congolais et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) les tiennent pour responsables d’une série de massacres qui ont fait plus de 650 morts depuis octobre 2014 dans la ville et le territoire de Beni.
Burkina Demain
Source: Jeune Afrique