Pour sa contribution au développement des infrastructures en Afrique, le Japon, par la voix de son Premier ministre Shinzo Abe, s’engage à investir, pour la période 2016-2018, 10 milliards de dollars. Cette annonce importante a été faite ce samedi 27 août 2016 à Nairobi, à l’ouverture de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l`Afrique (TICAD VI).
La question des infrastructures reste l’un des gros freins au décollage de l’Afrique. Conscient de la situation et désireux d’aider à surmonter cet obstacle infrastructurel, le Japon s’est engagé, ce samedi à Nairobi à l’ouverture de la TICAD VI, à investir 10 milliards de dollars US dans le secteur sur la période 2016-2016. Ces investissements nippons permettront de développer des infrastructures dans les domaines de transport, industriel et surtout de produire de l’énergie, sans laquelle aucun développement viable n’est envisageable en Afrique.
L’engagement énergétique japonais devrait permettre d’augmenter la production de l’électricité de 2000 MW, s’il est tenu. « En outre la géothermie devra répondre à la demande électrique de 3 millions de foyers d’ici à 2022 », a ajouté le Premier ministre Shinzo Abe. Cette précision du chef du gouvernement japonais ne pouvait que réjouir le président Uhuru Kenyatta dont le pays, le Kenya, s’est résolument engagé dans la production géothermique, fort de son énorme potentiel de 10.000 MW.
Au Total, le Japon s’est engagé pour des investissements de 30 milliards de dollars pour la période 2016-2018. Outre les infrastructures, les secteurs de la santé, de la culture, de la formation professionnelle sont concernés.
Rivalité avec la Chine
Le Japon est pour la réalisation d’infrastructures sur le continent, mais des infrastructures de qualité. « Pour développer les ressources et améliorer les connectivités dans l’ensemble de l’Afrique, la construction de routes et de ports est nécessaire. Ces infrastructures doivent absolument être des « infrastructures de qualité », a indiqué le PM Abe.
Cette précision du chef du gouvernement nippon sur la qualité des infrastructures à réaliser n’est pas fortuite. C’est une sorte d’allusion à la Chine dont les infrastructures réalisées sur le continent sont jugées peu fiables. En clair, c’est la rivalité entre les deux géants asiatiques qui refait surface. Il y a bientôt un an, plus précisément le 4 décembre 2015, la Chine annonçait pour sa part, lors du sommet Afrique-Chine de Johannesburg, une aide colossale, sous forme de prêt, de 60 milliards de dollars, destinés au financement de l’agriculture, l’industrialisation, la réduction de la pauvreté, la paix et sécurité.
Martin Philippe
Burkina Demain