À la veille de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle gabonaise, les observateurs de l’Union européenne ont rapporté, le lundi 29 août 2016, qu’ils avaient relevé des irrégularités durant la campagne et le jour du scrutin.
bongo

« Je félicite les électeurs gabonais qui ont exprimé leur volonté démocratique dans un processus dont la gestion a manqué de transparence », a déclaré devant la presse à Libreville la chef de la mission de l’UE, l’euro-députée bulgare Mariya Gabriel.

« Les insuffisances les plus importantes observées sont : l’absence de listes électorales affichées devant les bureaux de vote, des défaillances au niveau du contrôle de l’encre indélébile [sur le doigt des électeurs pour prouver qu’ils ont voté, NDLR], l’authentification des bulletins de vote et l’usage de scellés des urnes dépourvus de numéros d’identification », a-t-elle poursuivi.

« La mission déplore le manque de transparence des organes de gestion des élections omettant de mettre à la disposition des parties prenantes des informations essentielles telles que la liste électorale et la liste des centres de vote », critiquent les observateurs européens.

La mission de l’UE a également pointé un déséquilibre de la couverture par les médias nationaux en faveur du président sortant Ali Bongo. « Avant le début officiel de la campagne, la mission a observé une confusion entre les activités de campagne et les fonctions officielles du candidat du pouvoir qui a profité d’une très large couverture médiatique », selon la chef de la mission.

Les deux camps clament victoire

Réagissant à ces déclarations, le ministère gabonais de l’Intérieur « a pris acte du rapport globalement positif des observateurs », « malgré quelques irrégularités ». Il a également rappelé que « le processus électoral (…) ne permet pas aux candidats de produire des résultats chiffrés » avant leur proclamation. Un avertissement qui vise le camp de l’opposant Jean Ping qui a appelé le peuple « à défendre par tous les moyens » sa « victoire » auto-proclamée.

Après s’être dit « élu » dimanche, Jean Ping, plusieurs fois ministre d’Omar Bongo et ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), a affirmé lundi que le peuple « défendra par tous les moyens » sa « victoire ». Selon lui, « le peuple gabonais qui s’est massivement mobilisé (…) et qui vient de me porter à la tête du pays ne pourra jamais accepter que cette victoire, sa victoire, lui soit volée ».

Face à l’empressement de Jean Ping, le président sortant a joué la carte de la sérénité et de la légalité : « Nous sommes légalistes et nous sommes républicains donc nous attendons sereinement que la Cénap (commission électorale) annonce les résultats de l’élection ». Même si son porte-parole, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a réaffirmé qu’il était « en tête avec une avance qui ne peut plus être inversée ».

Journée fatidique

Cette tension entre les deux camps contribue à alimenter chez la population la crainte de violences après l’annonce des résultats, même si la capitale a retrouvé lundi une activité à peu près normale.

Burkina Demain
Source: AFP

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.