La dépouille de l'ambassadeur Hamidou Touré sera inhumée le samedi 10 septembre au cimetière de Gounghin

La diplomatie burkinabè pleure en ce moment la disparition d’un de ses valeureux hommes en la personne de Hamidou Touré. Son Excellence Touré est en effet décédé dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 à Addis Abeba, en Ethiopie, où il officiait de pleins pouvoirs depuis juillet 2015, en sa qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina auprès de la République fédérale démocratique d’Ethiopie et de représentant permanent auprès de l’Union Africaine et de la Commission économique pour l’Afrique. De l’illustre disparu, nous avons retenu en tant que humble observateur un certain nombre de choses que nous aimerions partager.

Ambassadeur Hamidou Touré, de son vivant, à la tâche
Ambassadeur Hamidou Touré, de son vivant, à la tâche

Nous avons eu l’occasion, en marge de deux sommets de l’Union africaine-les 24e et 26e, de voir sur scène le désormais ancien et défunt ambassadeur et représentant permanent du Burkina Faso auprès de la République Fédérale démocratique d’Ethiopie, de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique. En l’occurrence Hamidou Touré, décédé dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016 à Addis Abeba, capitale éthiopienne et africaine, où les membres de la communauté burkinabè s’organisent depuis lors pour lui rendre hommage, avec en vue une cérémonie officielle prévue pour le 8 septembre.
A la surprise générale, Son Excellence Touré s’en est allé, lui qui devrait fêter le 6 décembre prochain ses 56 ans. Rien, à en croire son ministre de tutelle, Alpha Barry, ne laissait présager ce décès inattendu du diplomate qui avait commencé progressivement à prendre ses marques à la tête de l’ambassade.

Il avait une claire vision de sa mission

Au cours de la rencontre avec le président du Faso et sa suite le 31 janvier dernier à l'ambassade du Burkina à Addis Abeba
Au cours de la rencontre avec le président du Faso et sa suite le 31 janvier dernier à l’ambassade du Burkina à Addis Abeba

Hamidou Touré était même de la haute délégation burkinabè comprenant le président du Faso qui a pris part à la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l`Afrique (TICAD VI), tenue les 27 et 28 août 2016 à Nairobi, au Kenya. Et c’est au lendemain de cette participation à la TICAD VI que la mauvaise nouvelle est tombée. Hamidou Touré n’est plus. Lui qui s’apprêtait à se rendre ce lundi 5 septembre à Djibouti pour présenter ses lettres de créance aux dirigeants de ce pays qui fait partie de sa circonscription. Dieu l’ayant rappelé vite à lui, Son Excellence Touré n’a pas vraiment eu le temps de marquer véritablement de son empreinte sa circonscription diplomatique. Mais, du peu que nous avons pu voir de lui et de ses actes qui mérite, à notre sens d’être retenu, c’est que c’était quelqu’un qui avait une claire et bonne vision de sa mission. Nous disions tantôt qu’il nous a été donné de l’observer à deux reprises et c’était au même endroit : l’ambassade du Burkina à Addis Abeba. La première fois, c’était le 29 janvier 2015. Ce jour-là, le président de la Transition, Michel Kafando était venu, en marge du 24e sommet de l’Union africaine, présider la cérémonie d’inauguration de la nouvelle ambassade du pays et échanger avec la communauté burkinabè. La deuxième fois, c’était le 31 janvier 2016 lorsque le président Roch Marc Christian Kaboré était venu rencontrer et échanger la communauté d’Ethiopie, en marge du 26e sommet de l’Union africaine. A ces deux occasions, c’est un diplomate à la hauteur de sa mission qu’il nous a été donné de voir.

Des faits illustrateurs

A l'inauguration de la nouvelle ambassade le 29 janvier 2015 avec le président Michel Kafando
A l’inauguration de la nouvelle ambassade le 29 janvier 2015 avec le président Michel Kafando

A la suite de ses prédécesseurs que sont Bruno Zidouemba et Minata Samaté, Hamidou Touré avait réussi à maintenir allumer la flamme de la cohésion et de l’organisation au sein de la communauté burkinabè d’Ethiopie. Une mobilisation exemplaire qui a permis d’achever sans entraves l’ambitieux chantier de l’ambassade qui aura coûté plus de 2 milliards de francs CFA. Son Excellence Touré a surtout réussi à maintenir intact la fibre patriotique et l’attachement à la mère patrie chez ses compatriotes. Nous citerons ici seulement deux faits simples mais riches en symboles. A l’issue de la rencontre avec le président Kafando le 29 janvier 2015, les Burkinabè d’Ethiopie ont remis séance tenante leur contribution pour le mois de la solidarité. De même lors leur rencontre le 31 janvier dernier avec le président Kaboré, des propositions intéressantes allant dans le sens de leur contribution au développement du pays ont été faites à la délégation gouvernementale par les Burkinabè d’Ethiopie. Une de ces propositions exprimées par Hamidou Touré a retenu particulièrement notre attention. Il s’agit de celle relative à la disponibilité des Burkinabè de sa circonscription à s’impliquer dans la résolution de la cruciale question de l’énergie.

Un diplomate progressiste

A l'issue de la rencontre du 31 janvier 2016, une photo de famille
A l’issue de la rencontre du 31 janvier 2016, une photo de famille

Fort des expériences intéressantes dont ils ont été témoins dans leur pays d’accueil, les Burkinabè d’Ethiopie se disaient à mêmes de contribuer sur cette question énergétique. Le bon leadership de Son Excellence Touré a certainement été pour quelque chose dans toutes ces initiatives louables des Burkinabè d’Ethiopie.
De lui, il faut donc retenir que c’était un diplomate progressiste qui était résolument engagé pour le rayonnement international et le développement du Burkina Faso. Pour toutes ces raisons, il mérite amplement tous les hommages qui lui sont ou seront rendus par ses anciens collaborateurs et les hautes autorités.
Hamidou Touré n’est plus physiquement mais il restera vivant, de par ses actes laissés à la postériorité, dans les cœurs des membres de sa famille, de ses compatriotes, de ses connaissances. Pour paraphraser Birago Diop, Hamidou Touré n’est pas mort. Qu’il demeure éternel dans nos mémoires personnelles et collectives !
Grégoire B. Bazié
Burkina Demain

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