Cinq jours après la réélection contestée d’Ali Bongo, le Gabon est toujours dans l’impasse. La situation s’est calmée à Libreville, mais l’insécurité est toujours présente. Retour sur les événements marquants du week-end.
Les troubles post-électoraux ont fait au moins deux nouveaux morts, un policier et un civil. Le policier avait été blessé à Oyem, dans le nord du pays, par des tirs à la tête dont les auteurs « ont été arrêtés » alors qu’ils « essayaient de quitter le Gabon », a indiqué samedi matin le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya. Il s’agit du premier décès dont les autorités font état parmi les forces de sécurité depuis le début des violences.
Côté civil, un jeune homme a été tué à Port-Gentil, la capitale économique, dans la nuit de vendredi à samedi, selon plusieurs témoignages d’habitants sur place. La victime, qui s’appellerait Judicaël Madzou Otété d’après un opposant consulté par l’AFP, a été tuée par balles devant chez lui vers 22H00 par des membres des patrouilles nocturnes.
Selon un décompte réalisé par l’AFP, cela porte à sept le nombre de décès recensés dans le pays depuis le début des émeutes.
D’autre part l’incertitude règne toujours autour du sort de près d’un millier de personnes interpellées, et de nombreuses familles restent sans nouvelles de leurs proches.
L’information toujours rare
Dimanche internet était toujours suspendu dans le pays, et les télévisions indépendantes mises hors d’usage. Les locaux de deux télévisions privées, Radio-Télévision Nazareth (RTN) et Télé Plus, ont ainsi été attaqués, a constaté un journaliste de l’AFP dimanche matin.
Le journal L’Union, très favorable au pouvoir, n’est quant à lui pas paru depuis mercredi, et on ignore quand le quotidien pourra revenir en kiosque.
L’archevêque de Libreville a appelé samedi la majorité et l’opposition à « se ressaisir pour une sortie imminente de crise », qui tarde à se dessiner.
Le président Ali Bongo, proclamé élu mercredi par la commission électorale, ne s’est quant à lui pas exprimé depuis jeudi après-midi. Tandis que M. Ping demande la reprise des travaux de la Cénap pour examiner les procès-verbaux du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo qui a officiellement donné la victoire finale à M. Bongo avec plus de 90% des voix pour une participation supérieure à 99%.
Anderson Koné
Burkina Demain
Source: Jeune Afrique